Ca y est c'est fini. Il est 20h29 en ce dimanche 3 septembre 2006 et en le voyant faire ces derniers pas sur un court de tennis, une floppé de souvenirs me reviennent en mémoire et viennent alimenter le sentiment de tristesse et de nostalgie qui me submerge.
Tout d'abord me revient en mémoire, la 1ère fois où je l'ai vu jouer en finale de Roland Garros 1990 contre Gomez. Ce que je ne savais pas à l'époque du haut de mes 9 ans c'est que je n'étais qu'au début d'une fabuleuse histoire qui ne s'achèverai que 16 ans plus tard.
De ces fantastiques années parsemées de joie, de tristesse, d'exploits, de désillusions, de renaissances incroyables me revient en premier lieu ces finales de 90 et 91 perdues contre Gomez et Courier alors que la victoire lui tendait les bras.
Puis cette décennie 90 qui s'écoula au fil des années avec ce rêve à chaque fois qu'approchait le mois de juin de le voir enfin gagner Roland garros.
J'entend encore certaines personnes de ma famille et des amis se moquer gentiment de moi en me disant qu'Andrè ne gagnerait jamais Roland Garros, qu'il avait laissé passer sa chance, qu'il n'était qu'un produit marketing...
Puis ces défaites toutes plus douloureuses les unes que les autres contre les Courier, Muster, Kafelnikov, Woodruff et autres Safin jusqu'à l'apothéose de 1999 rendue encore plus exeptionnelle et mythique par toutes les désillusions passées et les longues années d'attente.
Aujourd'hui avec le recul je tenais à remercier Gomez, Courier et tout les autres d'avoir indirectement rendue l'épopée de 1999 encore plus fantastique et grandiose qu'elle ne l'aurait été en temps normal.
De cette épopée de 1999 me reste ancré dans l'esprit ce match au couteau contre Clément où en ce beau mercredi ensoleillé et à 2 points près, l'histoire aurait une nouvelle fois bégayé dans le mauvais sens mais aussi ce 1/8 bien mal embarqué vs Moya tenant du titre et meilleur joueur du monde sur terre battue à l'époque et enfin cette finale d'anthologie vs Medvedev gagnée tout autant voir plus au mental et au courage qu'à son seul talent intrinsèque, ce même mental qui l'avait trahi 8 et 9 ans auparavant alors que la victoire lui tendait les bras.
Me revient aussi en memoire cette fantastique victoire à Wimbledon 92 après avoir battu à la suite les 2 rois du gazon des années 80 et du début des années 90 (Becker et Mcenroe) puis le meilleur serveur de l'epoque malgré une pluie d'aces et une surface autrement plus rapide qu'elle ne l'est aujourd'hui ce qui grandit encore plus cette performance.
Et que dire de toutes ces veillées nocturnes qui auront marqué mon adolescence et mes années collégiennes et lycéennes pour vibrer à ses exploits à l'US Open ou encore de ces cours séchès entre 8h et 13h pour assister à ceux réalisés à l'Australian Open (Ah ce jeudi matin de Janvier 2000 alors que j'étais en BTS et cette fantastique 1/2 finale vs Sampras qui reste à ce jour le plus beau match qu'il m'ait été donné de voir).
Mais Agassi, c'est aussi des coups d'éclats incroyables. Me revient alors en tête la finale de Miami 95 où il enchaîna 19 points à la suite contre Mr Pete Sampras avec à la clé 2 jeux blancs consécutifs sur le service du meilleur serveur de tout les temps.
Me revient en mémoire cet été 95 et ce fantastique quadruplé Washington-Montréal-Cincinatti-New Haven qui failli se transformer en quintuplé sans un Sampras de gala (comme souvent face au kid) en finale de l'US Open mais aussi la période Juin 99-Janvier 2000 où en l'espace de huit mois, il enchaîna 3 victoires en grand chelem plus une finale à Wimbledon et une victoire à Bercy qui était à l'époque encore consideré comme le plus grand tournoi du monde hors grand chelem sans oublier ce fameux triplé Australian Open-Indian Wells-Miami du début d'année 2001.
Et que dire de cette victoire en finale du tournoi de San José 98 vs Sampras 6-4 6-2 quelques semaines après qu'Agassi eu touché le fond en tombant bien au delà de la 100éme place mondiale alors que Sampras était lui à son apogée. Une victoire peut être anecdotique mais tellement symbolique de la carrière d'André capable de renaitre à tous moment et de réaliser des exploits incroyables quant on l'y attendait le moins.
Sinon pour les bougons et les quelques sceptiques sur la grandeur du kid (ils sont plutôt rares et souvent jaloux de son aura incroyable) je tenais à rapeller que Agassi c'est :
* Le palmarès le plus complet de l'histoire du tennis (les 4 grands chelems sur 4 surfaces différentes + les JO + la coupe Davis + le Masters + 7 des 9 Masters Series )
* Le joueur le plus charismatique de l'histoire du tennis et à coup sûr l'un des plus charismatiques de l'histoire du sport.
* Un des rares sportifs tout sports confondus à avoir fait rentrer son sport dans la modernité et à l'avoir révolutionné à l'image d'un Jordan dans le basket ou d'un Mohammed Ali dans la boxe.
* Une longévité hors norme qui lui a permis de battre toutes les générations de grands champions de ces 20 dernières années de Connors à Federer en passant par Mcenroe, Lendl, Edberg, Becker et Sampras mais aussi de devenir le plus vieux n°1 mondial de l'histoire en 2003 soit 16 ans après ses débuts professionnels.
Voilà, il est 20h29 en ce dimanche 3 septembre 2006 et je réalise qu'avec le départ de cet énormissime champion c'est un peu de mon enfance et de mon adolescence qui s'est envolé.
Merci Monsieur AGASSI pour toutes ces années de bohneur.
ANDRE SIMPLY THE BEEEEEEEESSSSSSSSSSTTTTTTTTTTTT !!!!!!!!!!!!!!!!!
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