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Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date croissante
babel
Posté le:
13/9/2007 05:30
Sujet du message:
Version finale
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Email:
babel@etoiles.net
Site Internet:
http://www.myspace.com/lebabel
Pour être plus précis…
Par écrit, l’un des espoirs est apprivoisé,
– Lion édenté d’un cirque à demi éteint --
Inutile de l’enfermer dans un livre,
D’en avoir fini : tout a déjà été dit !
L’ombre du temps restant va diminuant :
Cet instant-là creuse la fosse, béante,
Berceau détaillé, chantourné dans la glaise,
Une bouche ouverte, la gueule du vide
Muet et hurlant à la fois. Là découpées
Par les dents des pelles, les racines tracent
Quelques dernières volontés en bouclettes
Pleines et déliées, par-dessus le vide.

Un nom, deux dates, et tout serait dit ?

Par écrit quelques pas,
Prise d’élan : un enjambement est franchi
– chéneau fleuri ensemencé par le vent -
La voilà, l’écriture enfin maîtrisée.
Sumérienne, Linéaire « b », sinueuse :
Au-dessus de nos abysses, tout finit
Par-delà silences, blancs, fosses, béances
En vol plané pour atterrir sur la page :
Éclaboussé de lettres, et de virgules,
Pixels et compagnies, glyphes et ratures ;
Le bois salé rejeté par les océans, dit-on
Est un abécédaire sain et sauf permanent
Plein et délié, se moquant du temps qui mord


D’un bond, un cerf dompte une ravine

Devenu de l'écrit,
Trait par trait se marque une frontière
-Mississipi sur une cagoule du Ku Klux Klan -
Encres en crues débordant nos résidences.
De chaque côté, elle dessine à son tour
Ses frontières de frontière, en abîme
La parole tombe de sillons en impacts
Dans le bas des vallées titubent des kayaks :
Quelques mots échappés, des lapsus scintillants.
Une phrase vient s’échouer sur l'autre berge
On la sait partie chanter la vie d'un autre,
Prise dans sa réalité, elle est passée :
L’autre enlace ses formes pleines et sa gorge déliée.

Balkanisation de mensonges tacites

Les paroles restent
L’écrit, lui, est volage, un enfant perdu
— Une araignée surprise dans la baignoire —
Un signe écorché surgi sur l’ordinaire :
L'horizon a fondu nos lignes dans le banal
Quelle parfaite beauté et quel pur effroi,
Rayures étalées sur l’émail brillant
Quelle surprise et quel cliché que nos vies,
Uniques, plénitudes et déliages,
Où l'angoisse et la joie se disputent nos os
Ces marques laissées près de nous, feuille à feuille,
Strip-tease, été comme hiver, jour et nuit,
Les feuilles, plaisirs et peines, tombent, tombent

Tant qu’il reste une feuille
 

BernardF
Posté le:
12/9/2007 23:18
Sujet du message:
A l'enfer ou à l'endroit ?
Répondre            
Site Internet:
http://www.pbase.com/bernardfrippiat
"jacques" a écrit:
qui veut fromager loin,
ménage sa présure

J. A.

Allons, allons, on est pas ici pour rigoler.

Si l’enfer est l’envers du paradis, le paradis est l’endroit où l’on a pas le cœur à l’enfer.

 

jacques
Posté le:
12/9/2007 07:50
Sujet du message:
ménagez vous
Répondre            
Email:
jacques.aillet@laposte.net
 
qui veut fromager loin,
ménage sa présure

J. A.
 

BernardF
Posté le:
11/9/2007 04:01
Sujet du message:
RE: <contradictions>
Répondre            
Site Internet:
http://www.pbase.com/bernardfrippiat
"BernardF" a écrit:
Quand on a très faim, même le pain complet a un goût de trop peu.


Ho, allez, puisqu'on en redemande, je continue...


A-t-on jamais vu de belles chutes de Rhin ?

Avant de récolter il faut planter, prends-en de la graine !

Les choses qui ne servent à rien sont très utiles à certains.
 

BernardF
Posté le:
11/9/2007 03:50
Sujet du message:
<contradictions>
Répondre            
Site Internet:
http://www.pbase.com/bernardfrippiat
Quand on a très faim, même le pain complet a un goût de trop peu. 

Francoise
Posté le:
11/9/2007 00:29
Sujet du message:
RE: Tout est dit ici :
Répondre            
 
"Jilber" a écrit:
L'art poétique

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles!

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine


L’homme pressé dépasse son regard
Sans s’en apercevoir.

L’homme distrait pose son regard
Puis, le laisse choir.

L’homme poète ramasse les regards
Et les invite au parloir.

L’homme artiste rassemble nos regards
Pour nous émouvoir.

 

Francois
Posté le:
10/9/2007 22:44
Sujet du message:
Parfois, on ne sait pas
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
Jean-Claude Touzeil


Parfois,

le pépiniériste plante

son ordinateur.




Parfois,

l'ornithorynque a bien du mal

à épeler son nom.




Parfois,

on reprend deux fois

du pain bis.




Parfois,

le canard colvert

aimerait changer de chemise.




Parfois,

quand il négocie un virage,

l'escargot argentin

se prend pour Fangio.




Parfois,

le soleil

est dans la lune.




Parfois,

entre deux chefs d'oeuvre,

Victor Hugo faisait la sieste.




Parfois,

devant la porte des toilettes,

les anges hésitent un peu.




Parfois,

on se décide à publier

les inédits de Zidane.




Parfois,

la chouette aimerait

vivre au jour le jour,

pour voir.




Parfois,

un poème de Cadou

et le monde est changé.







Parfois / illustrations de Maud Legrand. - L'Idée bleue, 2004.

- 47 p. - (Collection Le Farfadet bleu).
































 

Jilber
Posté le:
10/9/2007 21:43
Sujet du message:
Tout est dit ici :
Répondre            
Site Internet:
http://jilber.fr
L'art poétique

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles!

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine
 

babel
Posté le:
10/9/2007 10:43
Sujet du message:
à votre avis, version deux
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
Site Internet:
http://www.myspace.com/lebabel
C’était un après-midi un peu gris de ce septembre 07, et le café fumait. Lui qui martèle les sons jusqu’à la musique, comme moi les mots jusqu’à la phrase, nous deux tenaillés ainsi par cette question : pourquoi écrire, peindre, ou composer ? La pointe d’un stylet perçant nos dynamismes : à quoi bon ? Pour dire quoi, et à qui ? Plus j’y pense, plus je veux me dire que lui comme moi portons cette question les jours de mortes-eaux, les jours « d’à quoi bon tout ça ?», que de toute façon, peu ou beaucoup, l’ouvrage nous rattrapera. Mais quand même, dites-moi, « écrire, des sons ou des mots ? » : question du jour ? J’ai lu encore une fois un peu plus tard que l’écriture venait du désespoir… Et la joie serait donc à taire ? Précisons…Faisons le point…


Pour être plus précis…
Par écrit, l’un des espoirs est apprivoisé,
– lion édenté d’un cirque à demi éteint --
Inutile de l’enfermer dans un livre
D’en avoir fini, car tout serait déjà dit
L’ombre du temps restant va diminuant :
Cet instant-là creuse la fosse, béante,
Berceau détaillé, chantourné dans la glaise,
Une bouche ouverte, la gueule du vide
Muet et hurlant à la fois. Là découpées
Par les dents des pelles, les racines tracent
Quelques dernières volontés en bouclettes
Pleines et déliées, par dessus le vide.

Un nom, deux dates, et tout serait dit ?

Par écrit quelques pas,
Prise d’élan : un enjambement est franchi
– chéneaux fleuris ensemencés par le vent -
La voilà, l’écriture enfin maîtrisée.
Sumérienne, Linéaire « b », sinueuse :
Au-dessus de nos abysses, tout finit
Par-delà silences, blancs, fosses, béances
En vol plané pour atterrir sur la page :
Éclaboussé de lettres, et de virgules,
Pixels et compagnies, glyphes et ratures ;
Le bois salé rejeté par les océans, dit-on
Est un abécédaire sain et sauf permanent
Pleins et déliés, se moquant du temps qui mord


Les cerfs franchissent d’un bond les ravines

Devenu de l'écrit,
Trait par trait se marque une frontière
- Mississipi sur une cagoule du Ku Klux Klan -
Encres en crues débordant nos résidences.
De chaque côté, elle dessine à son tour
Ses frontières de frontière, en abîme
La parole tombe de sillons en impacts
Dans le bas des vallées titubent des kayaks :
Quelques mots échappés, des lapsus scintillants.
Une phrase vient s’échouer sur l'autre berge
On la sait partir chanter la vie d'un autre,
Prise dans sa réalité, elle est passée :
L’autre enlace ses formes pleines et sa gorge déliée.

Balkanisation de mensonges tacites

Les paroles restent
Les écrits, eux, sont volages, au loin, l'horizon
Emballe les lignes dans la banalité et le vague,
Sans remords : « tout a déjà été dit, et oublié »,
Vous dis-je… Oui…Mais, pas ici, ni par nous.
Un signe nouveau soudain surgi de l’ordinaire :
Une araignée surprise sur l’émail de la baignoire,
Quelle parfaite beauté et quel pur effroi,
Rayures étalées sur le blanc brillant
Quelle surprise et quelle banalité : nos vies,
Uniques, avec nos plénitudes et nos déliages…
Où l'angoisse et la joie se disputent la dépouille, le sillage,
Ces traces qui tombent de nous comme les feuilles des arbres,
Été comme hiver, jour et nuit, par-delà plaisirs et peines,
Tant qu’il reste une feuille


Un nom, deux dates : c’est un peu court
Pour tant de bonds par-dessus le vide.
Ce silence se fragmente en oublis complices :
Au pied des arbres morts, feuille à feuille,
Avait été déposé le roman de leurs vies.





 

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