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Agnès Royaume-Uni |
Posté le: 11/2/2007 10:46 | Sujet du message: RE: avec la permission d'Agnès | |
Email: zen23512@zen.co.uk | |
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Looking back, I would have swapped learning for teaching, but hey, it adds gaulic gravitas.
----- Message d'origine ----- Voilà le poème bilingue, dont j'avais posté ici une version moins finale en son temps. C'est un des amours post-industriels. Caché dans ce petit coin de forum, Julos, je voudrais te remercier d'avoir créé un ouvroir, où nous pouvons être sérieusement légers et inversement. Il serait facile pour qui passe de s'étonner, de te chercher. Tu n'es pas loin, tu es dans l'espace créé. On dit que les dieux ont créé la terre comme la mer, les continents : en se retirant. Et toi, tu te fais silence, venant dire combien Sarx-cosi te tape sur les nerfs, puis tu tends la page à d'autre. Nul n'oublie que nous sommes dans cet espace que tu as découpé : inutile de se forcer pour coller à une image pré-établie, inutile de se chamailler une première place puisqu'il n'en est pas de dernière. Si nous sommes là, causant de ces mots-là, c'est que nous avons aimé et aimons encore tes virelangues, les rimes où tu nous as surpris, la bienveillance et la certitude que l'avenir a changé de berceau. J'aime quand ceux qui ont la manie du beau langage croisent les mots avec ceux qui ont tout simplement quelque chose à dire. J'aime quand ces derniers sont réchauffés par le bout du coeur et qu'ils nous donnent des poèmes, des coups de gueule, des coups de coeur, des informations, parfois en se croyant "petits dans l'écriture" : pourtant nul n'est petit ni grand. Nous sommes autour de la table, c'est tout. La connaissance des règles de la langue française ne prive aucun ici de faire des fautes de frappe, des erreurs. Et alors…? Le plus agréable est cette présence de bienveillance, même dans le désaccord. C'est comme ça qu'un jour de décembre, j'ai rejoint Agnès la belgo-anglaise au Père Lachaise, qui a relu et affiné la partie anglaise de ces strophes. J'ai eu beaucoup de plaisirs à écrire ce poème bilingue, beaucoup de plaisirs différents : celui des mots, celui de la rencontre évoquée, juste avant ton spectacle au théâtre du XXe à Paris, celui de le partager avec les étourneaux de ce forum, alors, Julos, merci. Voilà, maintenant, c'est parti pour le bilingue.... --------------
Le remembrement des souvenirs
Agnès, in December, so I do remember Looking for ways through Abelard’s joking voice Sous les grands arbres debout comme James Joyce Avec Robert riant dans le téléphone We foggy sought till nobody’s lonesome Anymore. Et nulle mort Pour nous voler un tel trésor.
Les lampadaires écrivaient des ombres d’ambre Au Père Lachaise, écoutant Héloïse And past was sitting, still recounting, but time is… Août va mûrir : nous cueillerons septembre When should I pass through the racks of remember La vie a tellement de cœur Here, in the glow of a flower
Sous nos pieds étendues alentour des arbres Des feuilles sourdes bordent les lits de marbre The frozen coats, wounds of yore where ran the sap L’oubli fait à la racine une sape So we shouldn’t be more than vanished Lords We shouldn’t lie anymore La vraie fin est la fin’amor
We’re walking in the garlic and thyme scents La garrigue de juin : bouquet à dix cents Violettes, coquelicots et nénuphars : Les amours d’Héloïse et d’Abélard, Learning us how to gather tufts of lightly hearts My dear friends, in December You know… I wish : remember !
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Agnès Royaume-Uni |
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Il y a des jours parfaits où il ne pleut pas quand on marche vers la gare et où l’acoustique est idéale pour écouter le pipeau qui virevolte Greensleeves sous le viaduc. Hier, sur les escalators qui mènent aux souterrains du métro, tous les amoureux se donnaient des baisers généreux et je ne me suis trompée qu’une fois de bouche (de métro !). Ce n’était pas une erreur : au bout du couloir underground, presque tous les pas ralentissaient pour écouter quelques secondes de plus un jeune saxophoniste qui arrondissait en beauté ses fins de semaines et les nôtres.
Le fiston attendait sa maman à l’arrivée du train, la fistonne avait trouvé une robe de bal opale, exactement à sa taille. W.H. Auden * en première édition que je croyais devoir chercher pendant des heures m’a tapé dans l’œil dans la première bouquinerie visitée.
Je prends votre conversation presque à sa fin, peut être. Comme entre tous les bons voisins, la rivalité France Angleterre is alive and well. Maintes fois, les uns ou les autres ont disputé la supériorité d’une langue ou de l’autre. Vous l’avez dit, le débat est ridicule, l’amour se dit en n’importe quelle langue et ce qui importe, c’est la façon dont l’amoureux s’en sert.
Quand Willem Vermandere chante ‘Klien bubbelke, klien pummelke, klien broekventje van mie, kom ier ik zal u pakken, kom up je vader’s knie’ je me dis que ce sera la première chanson qu’il faudra chanter à mon petit fils. J’ai traduit des chansons françaises pour ceux avec qui je voulais tout partager. Eux ont lu leurs poètes pour me les faire aimer ; Gezelle, Wilde, Neruda étaient tous convaincants. A écouter souvent sa musique sans en comprendre toutes les paroles, je vous dirais que la plus belle langue, c’est le Kinyarwanda. Mais elle a parfois mal servi, elle aussi.
* Un poème d'Auden, parce que c'est bientôt la St Valentin.
Stop all the clocks, cut off the telephone, Prevent the dog from barking with a juicy bone, Silence the pianos and with muffled drum Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead Scribbling on the sky the message He Is Dead, Put crepe bows round the white necks of the public doves, Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West, My working week and my Sunday rest, My noon, my midnight, my talk, my song; I thought that love would last for ever: I was wrong.
The stars are not wanted now: put out every one; Pack up the moon and dismantle the sun; Pour away the ocean and sweep up the wood. For nothing now can ever come to any good.
----- Message d'origine ----- Je suppose que c'est la tâche de tout poète, non ? Chaque langue est en elle-même non pas un idiotisme, mais polyglotte, of course.
----- Message d'origine ----- C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue". Il y en a un par langue : c'est dire. Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de cri universel :
"Ich was ein chint so wolgetan Virgo dum florebam Do brist mich diu werlt al Omnibus placebam
Hoye et oe !! maledicantur tilie justa viam posite
etc.."
La mélodie est formidable. En revanche la traduction est difficile...
Femme : J'étais une môme assez bien tournée Homme : Pucelle lors je fleurissais F : Tu m'apportes le monde entier H : je plaisais à tous
refrain : Aïe la la... Maudits soient ces tilleuls placés au bord de la route…
la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle, puisqu'il est la proie... et donc : Oh lalla Damned lime trees - no doubt - placés en bord de la route...
Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle, et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation entre deux personnes...
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babel |
Posté le: 11/2/2007 03:36 | Sujet du message: avec la permission d'Agnès | |
Email: babel@etoiles.net | |
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Voilà le poème bilingue, dont j'avais posté ici une version moins finale en son temps. C'est un des amours post-industriels. Caché dans ce petit coin de forum, Julos, je voudrais te remercier d'avoir créé un ouvroir, où nous pouvons être sérieusement légers et inversement. Il serait facile pour qui passe de s'étonner, de te chercher. Tu n'es pas loin, tu es dans l'espace créé. On dit que les dieux ont créé la terre comme la mer, les continents : en se retirant. Et toi, tu te fais silence, venant dire combien Sarx-cosi te tape sur les nerfs, puis tu tends la page à d'autre. Nul n'oublie que nous sommes dans cet espace que tu as découpé : inutile de se forcer pour coller à une image pré-établie, inutile de se chamailler une première place puisqu'il n'en est pas de dernière. Si nous sommes là, causant de ces mots-là, c'est que nous avons aimé et aimons encore tes virelangues, les rimes où tu nous as surpris, la bienveillance et la certitude que l'avenir a changé de berceau. J'aime quand ceux qui ont la manie du beau langage croisent les mots avec ceux qui ont tout simplement quelque chose à dire. J'aime quand ces derniers sont réchauffés par le bout du coeur et qu'ils nous donnent des poèmes, des coups de gueule, des coups de coeur, des informations, parfois en se croyant "petits dans l'écriture" : pourtant nul n'est petit ni grand. Nous sommes autour de la table, c'est tout. La connaissance des règles de la langue française ne prive aucun ici de faire des fautes de frappe, des erreurs. Et alors…? Le plus agréable est cette présence de bienveillance, même dans le désaccord. C'est comme ça qu'un jour de décembre, j'ai rejoint Agnès la belgo-anglaise au Père Lachaise, qui a relu et affiné la partie anglaise de ces strophes. J'ai eu beaucoup de plaisirs à écrire ce poème bilingue, beaucoup de plaisirs différents : celui des mots, celui de la rencontre évoquée, juste avant ton spectacle au théâtre du XXe à Paris, celui de le partager avec les étourneaux de ce forum, alors, Julos, merci. Voilà, maintenant, c'est parti pour le bilingue.... --------------
Le remembrement des souvenirs
Agnès, in December, so I do remember Looking for ways through Abelard’s joking voice Sous les grands arbres debout comme James Joyce Avec Robert riant dans le téléphone We foggy sought till nobody’s lonesome Anymore. Et nulle mort Pour nous voler un tel trésor.
Les lampadaires écrivaient des ombres d’ambre Au Père Lachaise, écoutant Héloïse And past was sitting, still recounting, but time is… Août va mûrir : nous cueillerons septembre When should I pass through the racks of remember La vie a tellement de cœur Here, in the glow of a flower
Sous nos pieds étendues alentour des arbres Des feuilles sourdes bordent les lits de marbre The frozen coats, wounds of yore where ran the sap L’oubli fait à la racine une sape So we shouldn’t be more than vanished Lords We shouldn’t lie anymore La vraie fin est la fin’amor
We’re walking in the garlic and thyme scents La garrigue de juin : bouquet à dix cents Violettes, coquelicots et nénuphars : Les amours d’Héloïse et d’Abélard, Learning us how to gather tufts of lightly hearts My dear friends, in December You know… I wish : remember ! |
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François France |
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Marier peut-être, mais ce sera, forcément, et encore heureux, de la polygamie ou polyandrie. Ou un PACS, ou du concubinage, béni ou pas. Enfin une multiplicité, sans qu'il faille prendre aucun pli.
----- Message d'origine ----- Bon sang mais c'est bien sûr ! La voilà la solution, il faut marier les langues ! De toute façon, on n'a pas le choix... Merci pour ce beau vélo de Babel !
----- Message d'origine ----- C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue". Il y en a un par langue : c'est dire. Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de cri universel :
"Ich was ein chint so wolgetan Virgo dum florebam Do brist mich diu werlt al Omnibus placebam
Hoye et oe !! maledicantur tilie justa viam posite
etc.."
La mélodie est formidable. En revanche la traduction est difficile...
Femme : J'étais une môme assez bien tournée Homme : Pucelle lors je fleurissais F : Tu m'apportes le monde entier H : je plaisais à tous
refrain : Aïe la la... Maudits soient ces tilleuls placés au bord de la route…
la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle, puisqu'il est la proie... et donc : Oh lalla Damned lime trees - no doubt - placés en bord de la route...
Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle, et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation entre deux personnes...
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François Afghanistan |
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Je suppose que c'est la tâche de tout poète, non ? Chaque langue est en elle-même non pas un idiotisme, mais polyglotte, of course.
----- Message d'origine ----- C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue". Il y en a un par langue : c'est dire. Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de cri universel :
"Ich was ein chint so wolgetan Virgo dum florebam Do brist mich diu werlt al Omnibus placebam
Hoye et oe !! maledicantur tilie justa viam posite
etc.."
La mélodie est formidable. En revanche la traduction est difficile...
Femme : J'étais une môme assez bien tournée Homme : Pucelle lors je fleurissais F : Tu m'apportes le monde entier H : je plaisais à tous
refrain : Aïe la la... Maudits soient ces tilleuls placés au bord de la route…
la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle, puisqu'il est la proie... et donc : Oh lalla Damned lime trees - no doubt - placés en bord de la route...
Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle, et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation entre deux personnes...
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F France |
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Comment ne pas souscrire ? Je souscris !
----- Message d'origine ----- J'ai bien relu le blog dont Bernard nous a donné l'adresse. Je comprends ces gens, mais je les plains, comme je plaindrais un aveugle qui se demanderait à quoi bon conserver la Joconde. Quand j'écris parlai, puis je lui que je lui ajoute dans un palais, il y a une nuance — Oh infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au quand repos, si peu que les parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. je comprends ce que ces blogueurs veulent. Ils veulent limiter le nombre des couleurs qu'ils ne voient pas. Faire l'essai de contrer cet adage stupide :"on ne prononce pas telle lettre". Mais si, voyons, on doit prononcer le français avec toutes ses lettres, non pas affichées comme en une langue latine, mais suggérées, comme une chair sous la peau. Il faut faire jouer les ouvertures et les clartés, les allongements et les redoublements, accéder à l'excès de nuances. Ainsi d'une clairière à-demi reboisée où, allongé dans l'herbe chaude, regardant vers le haut, on ne sait plus combien de bleus, de verts, de sombres, de clairs se mettent en écailles pour couvrir de nacre sombre une orée, y créant comme un sentiment de jaune, là où le brun, l'émeraude et l'azur, seuls, semblent hurler au premier plan.
Traduisez ceci en ce que vous voudrez : vous n'entendrez plus le même chant. "Oh" n'est pas "Ho", qui n'est ni "haut" ni "eau", ni "au", ni "aux", ni "aulx", ni "os".
Comment peut-on sans rougir connaître si bien l'alphabet phonétique et si mal prononcer sa langue, si peu en saisir toutes les flagrantes fragrances ?
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Bernie Belgique |
Posté le: 10/2/2007 23:09 | Sujet du message: RE: toutes les belles langues se répondant | |
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Bon sang mais c'est bien sûr ! La voilà la solution, il faut marier les langues ! De toute façon, on n'a pas le choix... Merci pour ce beau vélo de Babel !
----- Message d'origine ----- C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue". Il y en a un par langue : c'est dire. Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de cri universel :
"Ich was ein chint so wolgetan Virgo dum florebam Do brist mich diu werlt al Omnibus placebam
Hoye et oe !! maledicantur tilie justa viam posite
etc.."
La mélodie est formidable. En revanche la traduction est difficile...
Femme : J'étais une môme assez bien tournée Homme : Pucelle lors je fleurissais F : Tu m'apportes le monde entier H : je plaisais à tous
refrain : Aïe la la... Maudits soient ces tilleuls placés au bord de la route…
la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle, puisqu'il est la proie... et donc : Oh lalla Damned lime trees - no doubt - placés en bord de la route...
Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle, et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation entre deux personnes...
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babel |
Posté le: 10/2/2007 23:03 | Sujet du message: toutes les belles langues se répondant | |
Email: babel@etoiles.net | |
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C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue". Il y en a un par langue : c'est dire. Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de cri universel :
"Ich was ein chint so wolgetan Virgo dum florebam Do brist mich diu werlt al Omnibus placebam
Hoye et oe !! maledicantur tilie justa viam posite
etc.."
La mélodie est formidable. En revanche la traduction est difficile...
Femme : J'étais une môme assez bien tournée Homme : Pucelle lors je fleurissais F : Tu m'apportes le monde entier H : je plaisais à tous
refrain : Aïe la la... Maudits soient ces tilleuls placés au bord de la route…
la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle, puisqu'il est la proie... et donc : Oh lalla Damned lime trees - no doubt - placés en bord de la route...
Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle, et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation entre deux personnes... |
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Bernard Belgique |
Posté le: 10/2/2007 20:18 | Sujet du message: RE: Zut, distraction, on reprend | |
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On s'énerve, on s'énerve... Jean, je pense que ces méchanismes linguistiques ne pas moins présents dans d'autres langues, is it, Agnès ? (Agnès, au secouuuurs !) Et si qu'on disait que toutes les langues étaient "ex-aequo", comme à l'école des fans ? Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, en quelque sorte. Cette manie de tout classifier, de tout comparer... de faire la (gue)guerre.
----- Message d'origine ----- Il y avait des mot mal gommés, et des guillemets manquantes en cette phrase :
Quand j'écris "parlai", puis que je lui ajoute "dans un palais", il y a une nuance — Oh infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au repos, si peu que les parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. Ainsi les Inc'oyables, jadis, pour être à la mode, manquaient d'air. Et de r. |
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babel |
Posté le: 10/2/2007 20:05 | Sujet du message: Zut, distraction, on reprend | |
Email: babel@etoiles.net | |
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Il y avait des mot mal gommés, et des guillemets manquantes en cette phrase :
Quand j'écris "parlai", puis que je lui ajoute "dans un palais", il y a une nuance — Oh infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au repos, si peu que les parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. Ainsi les Inc'oyables, jadis, pour être à la mode, manquaient d'air. Et de r. |
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babel |
Posté le: 10/2/2007 19:58 | Sujet du message: Idiotie, langue universelle | |
Email: babel@etoiles.net | |
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J'ai bien relu le blog dont Bernard nous a donné l'adresse. Je comprends ces gens, mais je les plains, comme je plaindrais un aveugle qui se demanderait à quoi bon conserver la Joconde. Quand j'écris parlai, puis je lui que je lui ajoute dans un palais, il y a une nuance — Oh infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au quand repos, si peu que les parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. je comprends ce que ces blogueurs veulent. Ils veulent limiter le nombre des couleurs qu'ils ne voient pas. Faire l'essai de contrer cet adage stupide :"on ne prononce pas telle lettre". Mais si, voyons, on doit prononcer le français avec toutes ses lettres, non pas affichées comme en une langue latine, mais suggérées, comme une chair sous la peau. Il faut faire jouer les ouvertures et les clartés, les allongements et les redoublements, accéder à l'excès de nuances. Ainsi d'une clairière à-demi reboisée où, allongé dans l'herbe chaude, regardant vers le haut, on ne sait plus combien de bleus, de verts, de sombres, de clairs se mettent en écailles pour couvrir de nacre sombre une orée, y créant comme un sentiment de jaune, là où le brun, l'émeraude et l'azur, seuls, semblent hurler au premier plan.
Traduisez ceci en ce que vous voudrez : vous n'entendrez plus le même chant. "Oh" n'est pas "Ho", qui n'est ni "haut" ni "eau", ni "au", ni "aux", ni "aulx", ni "os".
Comment peut-on sans rougir connaître si bien l'alphabet phonétique et si mal prononcer sa langue, si peu en saisir toutes les flagrantes fragrances ? |
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