Voilà le poème bilingue, dont j'avais posté ici une version moins finale en son temps. C'est un des amours post-industriels. Caché dans ce petit coin de forum, Julos, je voudrais te remercier d'avoir créé un ouvroir, où nous pouvons être sérieusement légers et inversement. Il serait facile pour qui passe de s'étonner, de te chercher. Tu n'es pas loin, tu es dans l'espace créé. On dit que les dieux ont créé la terre comme la mer, les continents : en se retirant. Et toi, tu te fais silence, venant dire combien Sarx-cosi te tape sur les nerfs, puis tu tends la page à d'autre. Nul n'oublie que nous sommes dans cet espace que tu as découpé : inutile de se forcer pour coller à une image pré-établie, inutile de se chamailler une première place puisqu'il n'en est pas de dernière. Si nous sommes là, causant de ces mots-là, c'est que nous avons aimé et aimons encore tes virelangues, les rimes où tu nous as surpris, la bienveillance et la certitude que l'avenir a changé de berceau. J'aime quand ceux qui ont la manie du beau langage croisent les mots avec ceux qui ont tout simplement quelque chose à dire. J'aime quand ces derniers sont réchauffés par le bout du coeur et qu'ils nous donnent des poèmes, des coups de gueule, des coups de coeur, des informations, parfois en se croyant "petits dans l'écriture" : pourtant nul n'est petit ni grand. Nous sommes autour de la table, c'est tout. La connaissance des règles de la langue française ne prive aucun ici de faire des fautes de frappe, des erreurs. Et alors…? Le plus agréable est cette présence de bienveillance, même dans le désaccord. C'est comme ça qu'un jour de décembre, j'ai rejoint Agnès la belgo-anglaise au Père Lachaise, qui a relu et affiné la partie anglaise de ces strophes. J'ai eu beaucoup de plaisirs à écrire ce poème bilingue, beaucoup de plaisirs différents : celui des mots, celui de la rencontre évoquée, juste avant ton spectacle au théâtre du XXe à Paris, celui de le partager avec les étourneaux de ce forum, alors, Julos, merci. Voilà, maintenant, c'est parti pour le bilingue.... --------------
Le remembrement des souvenirs
Agnès, in December, so I do remember Looking for ways through Abelard’s joking voice Sous les grands arbres debout comme James Joyce Avec Robert riant dans le téléphone We foggy sought till nobody’s lonesome Anymore. Et nulle mort Pour nous voler un tel trésor.
Les lampadaires écrivaient des ombres d’ambre Au Père Lachaise, écoutant Héloïse And past was sitting, still recounting, but time is… Août va mûrir : nous cueillerons septembre When should I pass through the racks of remember La vie a tellement de cœur Here, in the glow of a flower
Sous nos pieds étendues alentour des arbres Des feuilles sourdes bordent les lits de marbre The frozen coats, wounds of yore where ran the sap L’oubli fait à la racine une sape So we shouldn’t be more than vanished Lords We shouldn’t lie anymore La vraie fin est la fin’amor
We’re walking in the garlic and thyme scents La garrigue de juin : bouquet à dix cents Violettes, coquelicots et nénuphars : Les amours d’Héloïse et d’Abélard, Learning us how to gather tufts of lightly hearts My dear friends, in December You know… I wish : remember ! |