Je souhaite, pour la première fois, m’exprimer sur la politique du club du Stade Malherbe de Caen et, plus particulièrement, sur l’éventuel décision de suspendre Patrick Rémy de ses fonctions. Cette décision, il me semble, n’a pas lieu d’être. En effet, on évince un entraîneur quand il n’atteint pas les objectifs que le club (et lui-même) s’étaient fixés, ou bien quand «la machine est enrayée». Or, je croyais que l’objectif du club était de rester uniquement en ligue 1. J’ai même le souvenir d’avoir lu que les dirigeants caennais estimaient que cet objectif ne serait pas aisé. A l’heure d’aujourd’hui, le club est 17ème et… en finale de la coupe de la ligue. L‘objectif est encore possible. L‘équipe a son destin entre les mains. Aussi, il faut croire que le club estime que son équipe sombre. Au vu des derniers résultats, je considère cette idée excessive. Depuis le mois de janvier, le seul match que Caen n’aurait pas dû perdre, c’est Strasbourg. Les défaites en championnat contre Monaco et Auxerre (battus cependant tous les deux en coupe de la Ligue) ne sont pas surprenantes pour un club qui vise le maintien ; la défaite en coupe de France n’a pas vraiment d’importance ; le nul contre Paris n’est pas vraiment deux points de perdus (même si Paris n’est que l’ombre de lui-même cette saison) ; ne parlons pas de celui de Lille qui est un point de gagné ; quant à la victoire à Lens, je pense qu’elle n’était pas prévue en début de saison. Je pense que ce qui manque au club, c’est une mémoire. La mémoire, entre autre, que le club n’espérait pas être en ligue 1 cette saison. La mémoire aussi que l’hiver n’a que rarement été la meilleure période pour l’équipe de Caen (c‘était même plutôt le contraire). Et surtout, la mémoire du travail de Patrick Rémy. Je crois vraiment que c’est lui qui a redonné les couleurs au maillot malherbiste. Grâce à lui, l’équipe a retrouvé une identité qu’elle avait perdue depuis longtemps. Les supporters reviennent - avec fierté - dans le stade (oui, j’ose prétendre qu’ils ne viennent pas uniquement pour voir Monaco et Lyon, mais aussi parce qu’ils sont heureux du jeu proposé généralement par Caen, une équipe qui se bat). Enfin, je reconnais que nous encaissons trop de buts (mais on n’exclut pas un entraîneur pour le nombre de buts encaissés, mais pour le nombre de points perdus) et que les résultats du début de saison étaient meilleurs (on pourrait même dire inespérés), mais je tiens à rappeler que Patrick Rémy avait prévenu de cette possible « dégringolade ». Caen a bénéficié de l’effet de surprise. Personne ne nous connaissait. Aujourd’hui, tout le monde est préparé à nous rencontrer. Je crois qu’il est bon de rappeler que nous ne sommes pas Monaco ou Lyon, et même pas Toulouse, Lens voire Rennes. Nous savions dès le départ que notre place serait probablement dans les cinq derniers du championnat. Aujourd’hui, l’heure n’est pas à exclure, mais à être solidaire. Joueurs-entraîneur-dirigeants-supporters. Je le rappelle : nous sommes 17ème et, par conséquent, notre destin est toujours entre nos mains. Quand je vois comment peut se battre cette équipe (dont la plupart des joueurs ne connaissait pas la ligue 1), je sais que nous pouvons y arriver. Il me reste à espérer que ces mots - comme tous ceux de mes amis-supporters - ne resteront pas morts, qu’ils trouveront, chez quelques dirigeants, des lecteurs attentifs…
- De
Samuel
le 14/2/2005.
Pays: France
Région: Basse-Normandie
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