La simple idée de la création d'une Fédération de Tango Argentin a suscité chez certains une répulsion quasi viscérale. Même si je soutiens cette idée, car nécessaire pour se faire entendre, compte tenu de la structure et du mode de fonctionnement desautorités de tutelle, je comprends parfaitement les craintes des adversaires de ce projet.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l'exemple permanent offert à nos yeux, dans toutes les disciplines et toutes les formes d'activités, de ce type de fédération, s'est toujours soldé par des prises de pouvoir, voire des détournement d'argent, au minimum par l'utilisation de la structure à des fins personnelles. Si on y rajoute la non prise en compte des minorités, il est vrai que le projet est peu séduisant.
Mais, je le répète il est nécessaire pour défendre une certaine idée du Tango auprès des autorités.
Alors que faire ?
Dans toute organisation humaine, le fondement des bonnes relations entre les individus s'appuient sur des règles qui ont pour objectif de réguler les rapports entre les dits individus. C'est de l'établissement de ces règles que dépend le bon fonctionnement du système. Dans le cadre d'une association et d'une fédération, il s'agit des statuts et du règlement intérieur. Si ce dernier, réglant des détails pratiques est susceptible de changer au gré des circonstances, les statuts expriment la quintescence des objectifs, de la philosophie et du rapport entre les membres de la Fédération.
Avant même que ce projet de fédération ne soit sorti des fonds baptismaux, de nombreuses tentatives de prise de pouvoir semblent s'être faite jour.
C'est pourquoi, je pense qu'il serait souhaitable, dans l'établissement de ces règles, c'est-àdire les status, et dans l'intérêt de tous, d'y inscrire les obligations suivantes :
- que les membres du bureau de la future fédération ne puissent être susceptibles de conflit ou de confusion d'intérêts. Ceci implique que les membres de ce bureau ne pourraient être déja présidents, ou membres d'un bureau d'une autre association, donner des cours, ou d'une façon générale avoir un quelconque intérêt financier ou de promotion personnelle dans le cadre du Tango. Durée limité dans le temps, et impossibilité de se présenter pourfaire partie du bureau plus de deux fois consécutives, sont des compliments indispensables.
- que le président, choisi parmi ces membres ne puisse assoir un pouvoir personnel de durée trop longue, en instaurant une limitation dans le temps, un an par exmple, et l'impossibilité de se représenter également, plus de deux fois.
Il est évident que voyant déjà poindre dans les débats, depuis que ce projet a été évoqué, tous les intrigants et arrivistes du monde du tango et de la danse de couple, ainsi que beaucoup de personnes ayant des intérêts financiers, voire commerçants, le pari va être difficile à tenir, d'autant que parmi les autres, les personnes motivées ne sont pas légion ...
Pourtant si ces deux conditions, qui remarquons le, sont celles, aux détails près, qui régissent (en principe) nos démocraties (!...), ainsi que l'Europe en ce qui concerna la notion de présidence tournante, ne sont pas respectées, c'est l'échec assuré de ce projet de fédération. L'histoire fourmille d'exemple en la matière.
Saurons nous faire mieux, et en avons-nous le courage ?
Cordialement à tous
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