Forum créé le 14/7/2000 09:23

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Auteur Message
   Trier par date décroissante
ltdt
Posté le:
14/2/2008 02:14
Sujet du message:
rappeler la charte du tango argentin ?
Répondre            
 
Un débat vif a lieu actuellement en France à propos de 2 événements : une enquête commandée par le ministère de la culture à propos de l'enseignement de la danse de société (dont le tango argentin) et une publicité parue dans le dernier numéro du magazine La Salida (n° 57) pour une formation payante et diplômante pour devenir professeur de tango argentin....
Les craintes sous-jacentes qui s'expriment dans les différentes interventions sont les suivantes :
Pourquoi cette enquête a-t-elle été diffusée de manière ciblée (toutes les associations ou écoles ne l'ont pas reçue).
Quels sont les véritables buts de cette enquête qui sous couvert d'une étude sociologique tendrait plutôt à cacher une "mise au pas" fiscale et réglementaire avec un encadrement contraignant dans le futur concernant la diffusion du tango argentin ....
Une école privée propose une formation diplômante en tango : dans quel but ? vouloir établir un monopole dans le cadre d'un futur diplôme obligatoire ou bien pour proposer un itinéraire cohérent d'apprentissage ?
Sur ce site figure une charte du tango argentin, projet élaboré il y a plus de 10 ans par différentes associations de tango et à laquelle plusieurs des protagonistes du débat actuel avaient déjà participé ...... Faut-il la rappeler, la faire évoluer ? Qu'en pensez-vous ?
 

prof_amateur
Posté le:
14/2/2008 13:19
Sujet du message:
où peut-on trouver cette enquête
Répondre            
 
où peut-on se procurer cette enquête secrète ? Auprès de qui ? : Confused: 

anne
Posté le:
15/2/2008 08:12
Sujet du message:
Drole d'enquete
Répondre            
 
on dirait une enquete de police ou des impots. C'est quoi le but ? Shocked 

eli
Posté le:
15/2/2008 13:08
Sujet du message:
enquête et diplôme
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pour répondre à la question sur l'enquête.
Il s'agit d'une enquête diligentée par le Ministère de la Culture afin de "faire émerger les éventuels besoins de certification en ce qui concerne les danses sociales". Ceux qui ont reçu cette enquête avaient en P.jointe la lettre de mission du Ministère et pouvaient contacter Christophe Apprill qui est chargé de faire cette enquête avec une équipe de chercheurs sociologues. Ceux qui l'ont reçue pouvaient aussi contacter Christophe Apprill afin de se renseigner. De cet échange que j'ai eu avec lui (et je ne suis pas la seule) il s'avère que les sources ne seront pas transmises au Ministère mais seulement les conclusions de son enquête. Après c'est une question de confiance. Gageons que ce chercheur et amoureux du tango argentin saura mettre en relief ce qu fait la spécificité du tango argentin par rapport aux autres danses.

Et donc parlons en, de la spécificité du tango argentin. Relecture faite de la charte rédigée par LTDT en 2000 je me rends compte qu'elle va de le sens des échanges que j'aie eus avec qq personnes de la communauté tanguera ces derniers temps, depuis qu'une publicité pour promouvoir une école de tango et son diplôme nous a fait réagir très négativement.

Voilà effectivement un projet qi prète à débat.

Pour ma part je me sens bien loin de cette démarche que je qualifierais de "commerciale" tant l'accroche de la publicité, le slogan, et le site web me semblent révélateurs et éloignés de l'apprentissage du tango argentin,- basé avant tout sur le sentiment, le temps, la pratique du bal, et l'échange entre pairs, et bien d'autres choses-. Allez voir et faites-vous votre opinion en anlysant un peu le contenu des textes du site ainsi que les vidéos en lien sur youtube. Ca vous donnera ou non l'envie d'aller faire un tour à Marseilles selon votre sensibilité et votre approche du tango.

En ce qui concerne la question de LDT sur faut -il faire évoluer la charte, Je crois que dans un certain sens, elle devrait être encore plus ferme sur le principe du refus de la standardisation et de la certification. Un dipôme n'a jamais garanti la qualité des maestros, mais leur parcours leur sensibilité et leurs qualités relationnelles oui.

Je pense aussi que les asssos tango doivent se doter, ou renforcer leur éthique, ne pas jouer le jeu de la surenchère et du fric, car cette attitude attire les entreprises commerciales, un prix juste pour tout le monde, une pratique "équitable" de ce que nous proposons (loi 1901 = pas de bénef). Le tango est la mode il ne doit pas devenir une usine à fric.

Enfin, je pense aussi que les responsables d'assos doivent prêcher dans le sens de la charte et guider leurs adhérents vers des personnes de confiance, déjouer les pièges commerciaux en étant vigilents, en expliquant à ceux qui voudraient se professionnaliser un jour que le parcours est difficile, multiple, riche et que le maître n'est pas celui qui enseigne et se fait une pub en grande page mais celui que l'on choisit pour être nourri et dont les leçons nous nourrirons longtemps. A nous aussi de conseiller de véhiculer une image du tango argentin qui ne soit pas celle d'une danse de société ou sportive.

Pour terminer j'ajoute que je suis simple responsable d'assos dans le Loiret (Montargis) mais avant tout tanguera, que je parle en mon nom et que ceci n'engage que moi et le lien que j'ai avec cette danse Elisabeth DUSSAUD
 

ltdt
Posté le:
16/2/2008 06:13
Sujet du message:
petite précision
Répondre            
 
La charte présente sur le site du temps du tango, n'a pas été élaborée par le temps du tango uniquement, mais par plusieurs associations et participants en 1997.... Certaines associations par exemple www.elgatotanguero.com y font référence ....
Par ailleurs on peut trouver le détail de l'enquête du ministère de la culture sur la danse à l'adresse suivante http://www.pnico.free.fr
 

anne
Posté le:
16/2/2008 09:04
Sujet du message:
Naïve ?
Répondre            
 
Quelle naïveté. Nouvelle dans le monde du Tango, j'ai du mal à comprendre : en quoi l'apprentissage du tango est loin d'une démarche commerciale ? Je ne vois partout que publicités pour les cours et pour les stages, ma boite e-mail en est inondée. Pas de bénéfices ? Il semblerait que la plupart des associations soient dévolues à une seule personne, celle qui donne les cours, et qui, en général, en est le salarié. Ce n'est pas du commerce et de la redistribution? Qu'on me montre une association avec des cours gratuits et je m'inscris tout de suite. Dans la réalité les prix sont aussi chers que pour les autres activités de loisir. Assez d'hypocrisie : c'est du commerce, mais s'il s'inscrit dans le domaine artistique. Est-ce condamnable ? Pas forcément, Je ne sais pas, mais je ne comprend pas ces cris d'orfraie.
Quand à l'enquête, Je ne suis pas assez vieille dans le tango pour comprendre tout ce qui s'y passe, mais personnellement je me méfierais comme de la peste : nul ne peut jurer de l'utilisation de ces informations.
C'est quoi les liens sur youtube, j'ai pas trouvé.
 

Naive
Posté le:
17/2/2008 14:18
Sujet du message:
RE: Naïve ?
Répondre            
 
Je crois qu'Anne n'a pas tort, cherchez sur internet les tarifs des cours donnés par des structures associatives et comparez les aux tarifs des structures commerciales, c'est un point de comparaison objectif ... Vous verrez que les prix les plus chers ne sont pas forcément là où l'on pense !! Peut-être que le contenu du cours n'est pas comparable, mais malgré tout j'ai des doutes !!!! 

A.L
Posté le:
18/2/2008 13:25
Sujet du message:
citation à méditer pour un diplôme
Répondre            
 
Lu dans "L'élégance du Hérisson" de Muriel Barbery : "Ceux qui savent faire, font, ce qui ne savent pas faire, enseignent, ceux qui ne savent pas enseigner, enseignent aux enseignants, ceux qui ne savent pas enseigner aux enseignants font de la politique."..... 

prof_amateur
Posté le:
20/2/2008 12:48
Sujet du message:
Ministère de la Culture ? Edifiant
Répondre            
 
Vous avez dit : enquête commandée par le Ministère de la Culture ? Dans ce cas on aurait pu s'attendre à des question du genre :
" quelle part faites vous dans vos cours à la culture argentine (apprentissage de la langue, des coutumes, recherche sur les costumes, l'influence du folklore dans les figures ....
Quelle importance attachez vous à la musique, travaillez-vous sur des musiques d'orchestre contemporains ou sur des enregistrements anciens ?
Quels sont les modes pédagogiques employés pour transmettre les connaissances (cours magistral, mise en pratique par petit groupe, atelier de recherche ?)
Quel est le rôle des danseurs expérimentés par rapport aux novices etc....etc....

Au lieu d'un enquête culturelle sérieuse, on a droit à une enquête purement fiscale dont les seuls centres d'intérêt sont :
- le prix pratiqué,
- le nombre d'élèves
- la vente de produits dérivés.....
Ce n'est même pas la peine de se déguiser, on annonce franchement la couleur.... On comprend mieux maintenant pourquoi cette enquête s'est faite en catimini, où seules quelques écoles et assoc ont été ciblées pour répondre. Il s'agit sans doute de soulever le moins de vagues possibles et sous prétexte d'un rapport bidon, supprimer le statut associatif......Après tout avec ce style de questions, il est facile de déduire que toutes les assoc sont des structures commerciales qui doivent être soumises au même régime fiscal que les entreprises (TVA et taxe professionnelle....).
Au lieu de perdre son énergie à discuter sur un diplôme bidon délivré par une structure privée, il ne faudrait pas perdre de vue les idées sous-jacentes portées par cette enquête.....
J'espère que les assoc seront suffisamment perspicaces pour ne pas tomber dans le piège et qu'elles ne répondront pas à cette enquête dont le but est malheureusement trop visible
 

anne
Posté le:
23/2/2008 06:23
Sujet du message:
Pas trouvé
Répondre            
 
Crying Personne ne m'a aidé pour les liens, mais j'ai trouvé ça toute seule, comme une grande : http://fr.youtube.com/watch?v=Y05orEqA9QQ&feature=related . On dirait que c'est tourné à la confiteria ideal (ça c'est mon copain qui me l'a dit : j'apprends !)
Bon, pas franchement le tango dernière mode façon electro sur le clip, mais le gars a plutôt l'air de connaître. Si c'est lui qui a monté le truc, pourquoi lui tirer dessus sans savoir ? Samedi dernier j'ai vu des "profs" qui feraient peut être bien d'aller prendre des cours avec lui ! ? En tout cas, moi perso, ce mec, je le veux bien comme partenaire pour ma prochaine milonga !!!!!!!!!!!!!!! Pour moi toute seule (mon copain râle) ...
Pour l'autre question, je crois que prof_amateur a tout compris et bien résumé : c'est une arnaque. Mais c'est pas le genre de discussion que je viens chercher dans le tango : donc, je décroche ...
 

Anne_Onyme
Posté le:
23/2/2008 09:27
Sujet du message:
c'est pas assez clair ?
Répondre            
 
Petite question à l’usage des sourds et des aveugles qui ne veulent pas voir ou entendre ce qui ce trame.
Qui a dit « les caisse de l’état sont vides » ?. Le premier ministre François Fillon, confirmé par le président Nicolas Sarkozy….. N’avez vous pas remarqué que la France étant désormais gérée comme une entreprise, il faudra désormais faire la « chasse aux coûts », et chaque ministère devra dégager ses propres ressources…. Pour illustration, le Louvre vend son nom, (sa marque) et son savoir-faire pour des expositions à l’étranger…. Que certains pensent que l’on va devoir se partager des « subventions » me fait rire (jaune) et que l’on en vienne à discuter des modalités d’un diplôme pour se partager le gâteau me paraît surréaliste…. Cette enquête n’est qu’une sinistre pantalonnade…. Et les dénégations d’une personne chargée de la réaliser ne change rien à l’affaire. Que le contenu des réponses ou leur seule interprétation par des sociologues, soit remonté au ministère masque complètement ce qui se cache derrière cette enquête. Le contenu des questions est suffisamment explicite. Il s’agit purement et simplement de supprimer le statut des associations Loi 1901, ce qui permettrait d’avoir quelques rentrées fiscales supplémentaires pour aller encore plus loin dans la gabegie de nos finances publiques…… Il faut bien que les sous-ministres puissent voyager en jet privé pour assister à des réunions de la plus haute importance….Existe-t-il des associations suffisamment naïves pour répondre à ce genre d’enquêtes et tomber dans un piège aussi grossier ?
1ère étape de cette entreprise de démolition : - suppression du statut associatif
2ème étape : - mise en place d’un diplôme obligatoire …..
Rendez-vous d’ici quelques semaines pour l'enterrement ……

Sad
 

PMF
Posté le:
1/3/2008 05:25
Sujet du message:
association culturelle ou cultuelle ?
Répondre            
 
Very Happy j'ai une idée, si les assoc 1901 en tant qu'associations culturelles ont du souci à se faire quant à leur pérénité, il suffit de les passer de statut culturel au statut cultuel pour être bien vues à "la cour Elyséenne".... d'ailleurs ne voue-t-on pas un culte au dieu tango, avec ses pélerinages pluriannuels à Buenos-Aires.... La religion tango a ses icônes argentines, vénérées comme des saints "les maestros" devant qui on se prosterne, ses traîtres, quelques non-argentins s'aventurant dans des espaces réservés, ses marchands du temple qui proposent l'accès à la connaissance, voire au paradis moyennant quelques deniers...... Si malgré tout ce statut cultuel n'est pas accordé, il suffira de se transformer en secte pour bénéficier de la reconnaissance gouvernementale.... Je verrai bien une Eglise scientologique du tango... ça sonne pas mal non ? 

Turquito
Posté le:
3/4/2008 10:09
Sujet du message:
Il faut se battre contre le diplome
Répondre            
Site Internet:
http://www.turquito.com
Il faut à mon avis se battre contre le principe d'un diplôme. Non pas par esprit rétrograde ou conservateur mais au contraire, pour maintenir le dynamisme dans lequel le tango en particulier est engagé et qui ne peut qu'étouffer par une processus de standardisation et d'institutionnalisation quel qu'il soit.

Car franchement, qui pose ce problème du diplôme, qui se plaint ? Sont-ce les danseurs? Sont-ce les présidents d'assos ? Qui?
Personne ! Peut-on dire que les élèves se plaignent que les profs n'ont pas de diplômes? Je n'ai jamais entendu parler de cela dans le tango ni ailleurs. A part deux ou trois pelés qui se sont retrouvés à apprendre les danses de salon alors qu'ils voulaient apprendre le tango argentin et qui crient à l'escroquerie, je ne vois pas qui. Ah oui, mais justement ceux dont ont dit qu'ils sont des escrocs ont justement des diplômes. C'est même à cela qu'on reconnaît l'escroc dans le tango !

A regarder de près je vois deux réponses :

Les écoles et profs médiocres qui ont leur diplôme de maître de danse mais qui ne savent rien faire en tango. Par contre, ce sont les pros des pourparlers. Et je suis persuadé que ce sont eux qui sortiront grand gagnants de cette affaire.

Les pouvoirs publics qui voient d'un mauvais oeil toute qu'une communauté grandissante n'échappe à leur contrôle. On régente les profs pour mieux contrôler les pratiquants.

Or, ce système, sans aucune réglementation je le rappelle, a permis l'essor de styles extrêmement différents qui font la richesse du tango.

Pour ma part, je trouve cette manie de vouloir légiférer standardiser et normaliser très français du même acabit que la démarche ayant conduit aux danses de salon et son extension la danse sportive.

D'ailleurs, si on veut parler d'un diplôme de tango, je dirais qu'on n'en a pas besoin, il existe déjà ! Les Maîtres de danse sont diplômés pour enseigner le tango et vous êtes les bienvenus pour y aller quand vous le voudrez !

Il est urgent de faire comprendre aux autorités que la non institutionnalisation du tango est consubstentielle à la nature du tango argentin tel qu'il est pratiqué de manière massive d'où à mon sens la massive levée de boucliers de toutes parts. Dans ce processus, les bons profs ont besoin des mauvais, tout le monde, même le charlatan qui fait croire à son élève qu'il enseigne le tango argentin alors que ce qu'il lui avait appris ne lui permettait pas de faire quoi que ce soit eh bien même lui, a sa place dans le paysage du tango. OUI, car c'est précisément grâce à tous ces acteurs qu'un marché s'est créé ! C'est suite à leur médiocrité que les élèves ont créé des assos pour faire venir des profs d'ailleurs pour leur enseigner le "vrai tango" par de "vrais pédagogues".

Il faudrait qu'ils pigent une fois pour toutes que le processus d'évolution du tango est un processus régi par des lois naturelles qui ne se définit pas selon des normes ou des règles mais qui n'en demeure pas moins terriblement efficace : un marché très concurrentiel, des bals, des festivals à profusion partout en France et à l'étranger, des contextes où tout un chacun peut faire le bilan de sa progression se situer, se comparer et évaluer son professeur par rapport à des résultats obtenus. Les gens ne sont pas totalement stupides. Ils se font conseiller par d'autres qui s'y connaissent, ils se renseignent et avec ce système, vous obtenez des résultats bien meilleurs que tout ce que vous obtiendrez en mettant en place des réglementations à la noix.

A côté de cela, les attentes ne sont pas toujours claires. Il y en a qui viennent à des cours pour socialiser, d'autres pour draguer ou se faire draguer, d'autres pour se changer les idées, certains pour avoir une activité physique, une activité cérébrale, culturelle, artistique et même parfois des gens qui viennent pour apprendre à danser. Mais là aussi, il y a ceux qui veulent apprendre des choses simples, d'autres qui veulent apprendre des choses compliquées ceux qui veulent ouvert ceux qui veulent fermé, ceux qui évoluent... de quel droit vous s'immisce-t-on dans une transaction qui satisfait les deux parties ?

Il y a des cours de tango où l'on apprend des tas de figures tout de suite, il y a des cours pour les jeunes, d'autres pour des vieux, ce ne sera pas le même enseignement ni les mêmes figures et cela n'en demeurera pas moins du Tango et, chose extraordinaire, le paysage actuel permet de répondre à l'ensemble de cette diversité. Et toujours,chose extraordinaire, toutes ces personnes arrivent à danser les uns avec les autres !

D'où allez-vous dire aux gens pourquoi, comment et dans quelles conditions ils devraient faire ou apprendre le tango?

Pour finir si c'est pour déboucher sur "attention il y a du tango européen et du tango argentin, ce n'est pas la même chose" là on peut vraiment dire que la montagne a accouché d'une souris. Surtout qu'il suffirait de dire "il y a un tango institutionnel et le tango argentin où il n'y a ni compétition (sérieuse) ni diplôme.

Je pense qu'il ne faut laisser personne récupérer le tango car il n'appartient à personne. On ne doit pas recommencer les mêmes erreurs. Chacun est libre de l'interpréter comme il le souhaite et donner sa propre définition. C'est cela qui fait la richesse de cette danse.

Bien sûr, il y a une technique qui régit l'ensemble des figures, la marche la connexion, l'abrazo, l'axe, la dissociation, le transfert, la technique des tours, les 8 etc. mais si quelqu'un venait imposer une vision normatrice de ce que doit être l'enseignement, il ne peut qu'appauvrir la richesse extraordinaire de tout ce que comporte le tango pour ne proposer qu'une vision étriquée et forcément ridicule.

Le Tango n'est pas seulement une danse, c'est plein d'autres choses et l'apprentissage du tango est avant tout un parcours initiatique où l'on change un peu pour devenir tanguero.

Chacun se fait sa propre idée sur le tango à travers sa propre synthèse de ce qu'il a appris d'une combinaison de profs. Il y a ceux qui ont une approche technique d'autres (et des très connus) fonctionnent par des chorégraphies, d'autres ne parlent que d'émotions et de sensations. Le pire, c'est que chacune de ces approches peut très bien fonctionner ou en tous cas, apporter un éclairage supplémentaire.

Vous ne pouvez pas laisser quelqu'un s'accaparer tout cela pour n'imposer qu'une seule définition du tango car le tango ne se développe que dans le multiple et jamais dans l'unique et ça, c'est l'expérience qui le prouve.

Il me semble que les partisans d'une telle loi auraient beaucoup à gagner à apprendre le tango. Ils verraient tout ce qu'il est possible de faire par le lâcher prise au lieu de gaspiller inutilement leur énergie.

Enfin, je pense que c'est aux Argentins ou aux représentatants des gouvernements Argentins et Uruguayens de donner leur avis sur un patrimoine qui est le leur.

Quelle arrogance tout de même de la part du ministère que de vouloir intervenir pour altérer une pratique venue d'ailleurs et qui constitue justement un ensemble auquel ce côté "bohème", anarchique voire cahotique n'est sans doute pas totalement étranger.

Leurs cerveaux rationnels et cartésiens n'arrivent pas à digérer tout cela? Ils ne parviennent pas à faire la synthèse de tous ces paradoxes et contradictions ? Mais c'est leur problème ! Qu'ils arrêtent de nous polluer.

Personnellement je trouve que c'est aussi pour cela que le tango n'est pas juste interéssant mais passionnant.


Cordialement`
Stéphane
 

Pierre
Posté le:
5/4/2008 11:34
Sujet du message:
historique charte du tango argentin
Répondre            
 
Merci Stéphane de ton analyse très pertinente de la situation. Tu fais allusion dans ton intervention à la capacité de lobbying d’individus « Maîtres de danse » qui ont des connaissances très limitées en tango argentin, mais qui souhaiteraient néanmoins réglementer son enseignement. Je voudrais simplement rappeler dans quelles conditions les associations de tango ont élaboré une charte du tango argentin en 1998…..
Quelques mois auparavant en 1996, j’avais eu vent par un ami membre d’une organisation professionnelle d’enseignants de danse, qu’un intense lobbying était effectué auprès du ministère de la jeunesse et des sports et de son ministre de l’époque (le célèbre Guy Drut) pour mettre en place un diplôme obligatoire pour l’enseignement des danses de société dont le tango argentin (paradoxalement, les danses folkloriques n’étaient pas concernées, sans doute parce que le mode de transmission n’était pas considéré comme suffisamment rentable !!!)
A l’époque on préparait les jeux olympiques de Sidney (2000), et il était envisagé à l’instar de ce qui s’était passé à Séoul en 1988 avec le taekwondo en tant que sport de démonstration, de présenter la danse sportive comme sport de démonstration à Sidney. L’AMDF (Académie des Maîtres de Danse de France), qui avait une compétence certaine dans cette branche en tant qu’organisatrice de compétition et formatrice de compétiteurs, professeurs, juges… avait donc fort logiquement profité de cette situation pour essayer d’imposer sa mainmise sur le monde de l’enseignement de la danse de couple…. Selon mes sources, un décret était prêt à être signé, quand une malencontreuse dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République de l’époque (Jacques Chirac) est venu contrecarrer ce funeste projet.

Ayant eu connaissance de cette intrigue, les associations de tango ont profité d’un important festival de tango qui avait lieu à l’époque (les rencontres du Sud à Toulouse) pour se réunir et proposer un projet de charte (projet visible sur ce site).
Il est d’ailleurs très intéressant de noter que la personne qui animait les débats était Christophe Apprill, et qu’une des personnes qui a très largement contribué à la rédaction de cette charte était Dominique Lescarret…..Ces deux personnes étant au centre de la polémique actuelle, Christophe Apprill en tant que chargé d’étude par le ministère de la culture d’une enquête sur la danse, et Dominique Lescarret ayant mis sur pied une formation diplômante de tango argentin……
Une fois le danger écarté, suite à la non application du décret, cette charte est restée en l’état, et aucun embryon d’organisation n'a été mis en place. Le tango a poursuivi le développement que l’on sait, le plus souvent à travers des associations, mais aussi à travers des écoles de danses qui ont fait régulièrement appel à des professionnels argentins.

Quelle est la situation aujourd’hui et quels sont les dangers ?

Il semble que contrairement au dicton « l’Histoire ne repasse pas les plats », on nous resserve sur un plateau les mêmes salades qu’il y a 10 ans.
Le lobbying n’affecte plus le ministère de la jeunesse et des sports, mais le ministère de la culture, les formes sont mieux respectées, puisque les décisions ne seront pas prises par décret mais après une enquête et une étude qualifiée de sérieuse, bien que menée en catimini et portant exclusivement sur des questions fiscales … Si l’on ne veut pas que des décisions soient prises par le ministère sur la seule base de cette enquête (qui ne concerne que l’aspect très restreint de l’enseignement de la danse), il serait utile d’opposer une structure véritablement représentative du tango argentin en France…. A ce sujet, il est intéressant de lire le dossier consacré à ce problème dans le numéro 58 de La Salida. Il semble que les pouvoirs publics ne prennent en considération en tant qu’interlocuteur qu’une fédération…..
Il est donc urgent de constituer une fédération véritablement représentative du tango argentin en France dans toutes ses dimensions culturelles (musique, danse, littérature …..) et dont le but premier serait d’adhérer à une charte à discuter (du type de celle élaborée en 97) et donc excluant de fait un diplôme national. Cette fédération aurait l’avantage de représenter un panorama complet du tango argentin en France. Il faut rester très vigilant et être prêt à opposer une résistance face à des décisions qui risquent de nous être imposées de manière unilatérale, sans que nous ayons eu le temps de mettre en place une riposte adaptée…. Une seule personne missionnée par un ministère, même ayant une bonne connaissance du milieu tango, ne me semble pas qualifiée pour parler au nom de l’ensemble de la communauté tanguera.

Pierre Lehagre
 

Turquito
Posté le:
10/4/2008 11:14
Sujet du message:
ire
Répondre            
Site Internet:
http://www.turquito.com
Merci Pierre, pour ces éclairages.

Le puzzle commence à se reconstituer à la lumière de tes précisions et je commence à voire poindre le bout du nez d'une grosse embrouille sur fond de business juteux et je voudrais encore rebondir et apporter de nouveaux éléments :

En tapant "tango" sur google, on voit en ce moment parmi es liens commerciaux un qui porte le nom real-tango.fr.

Lorsqu'on regarde ce que c'est, il s'agit d'une formation diplomante de professeur de tango. Derrière, le nom de Dominique Lescaret que tu avais cité réapparaît.

Jusque là, pourquoi pas. Après tout, si quelqu'un propose de former des profs à travers une formation dont on peut souligner quelques lacunes mais qui comporte aussi des aspects très intéressants et qui a dans tous les cas le mérite d'exister et qu'il y a des gens qui veulent suivre ces cours qui sommes-nous pour nous y opposer et que grand bien leur fasse.

Mais imaginons à présent que cette formation toute intéressante qu'elle est, soit la seule qu'on puisse faire pour être en droit d'enseigner le Tango Argentin...

Tout ça, l'enquête sur la situation commanditée par le ministère auprès de Christophe Apprill, le lieu du stage diplomant etc. tout cela, se passe à Marseille comme par hasard.

Vous, je ne sais pas mais les hasards de ce genre, moi, sans vouloir faire preuve d'un parisianisme excessif, je trouve cela statistiquement très louche. Rien qu'en comparant la taille des deux communautés, la question de la représentativité se pose et je n'évoque même pas les questions pratiques inhérentes à la proximité avec les institutions de traîter directement à Paris qui serait plus logique. Non parce-que ce serait faire du parisianisme.

Encore une fois, qu'il y ait une démarche volontaire de la part d'une personne pour se former afin de devenir professeur et qu'elle profite de l'expérience des autres enseignants, je trouve cela parfait. Je n'ai rien à dire là-dessus. La démarche est tout ce qu'il y a de louable. Bravo.

En revanche, que penser d'une formation OBLIGATOIRE qui coûterait au bas mot 3000 euros ? Ce n'est plus tout à fait la même chose.

Je ne veux pas insinuer par là que Dominique Lescarret et Christophe Apprill soient de mèche pour monter une arnaque. Mais tout de même, le fait qu'il y ait une importante campagne publicité menée en ce moment même sur une formation diplômante alors même que le débât fait rage sur la question et que les principaux protagonistes sont tous deux marseillais m'interpelle quelque peu.

Si cela se trouve, ils ne peuvent pas se voir. Alors partons du principe que les deux protagonistes soient antagonistes, cela ne change pas grand chose à la donne.

De toutes les manières, dans l'hypothèse où un diplôme serait rendu obligatoire, une structure équivalente à celle de real-tango.fr devra être créée pour promulguer ces formations diplômantes et les prix ne pourront à mon avis pas trop descendre en dessous car 3000 Euros peut sembler beaucoup mais rammené au nombre d'heures et aux prestations incluses, ce n'est pas injustifié.

Quiconque fréquente un tant soit peu ce milieu sait que ce côté un peu arnaqueur fait partie intégrante du charme du tango et revêt un aspect presque de folklorique. Il y en a tout le temps et vous devez toujours surveiller vos arrières. C'est plus d'ailleurs un sport qu'une véritable intention de nuire ou de faire du mal. On en rigole un peu, on regarde l'architecture de l'arnaque, on apparécie ou pas pour les plus avertis, et on passe à autre chose...

Quiconque, encore une fois, fréquente les milieux du tango voit aussi qu'il y a toujours des archétypes un peu plus caricaturaux. Les gens ont tendance à avoir des positions tranchées sur la musique, sur la manière de danser etc. Vous avez les traditionnalistes, les contemporains, les milongueros, les tangueros nuevos.... Là non plus, ce n'est pas très grave, au contraire, c'est plutôt sympathique car cela témoigne de la passion qu'ils ont. Le débât sur le diplôme est, de toute évidence, issu d'un groupe d'influence de ce type.

Attention, j'ai dit que ce n'était pas très grave, je corrige. Ce n'est pas très grave et c'est même bien tant que leur pouvoir reste RELATIF à celui de l'ensemble et ce terme est important. Tant que leurs voix se font entendre au sein d'autres sons de cloche, ce n'est pas très grave, on traite l'un de réactionnaire, l'autre de pisse-vinaigre et on passe son chemin. Mais rien que l'idée que l'un ou l'autre prenne un jour le contrôle des opérations donne froid dans le dos.

Ici, le problème est de cet ordre parce qu'il est nuisible et peut causer des dégâts à long terme sur le tango. Tout ce montage c'est bien entendu une arnaque dans laquelle ils ont réussi a tremper le minstère.

En mettant la chappe de plomb sur la manière dont le tango doit être enseigne ce sympathique groupe d'influence, comme il en existe des tas d'autres contradictoires dans le tango, s'octroie un pouvoir régalien, un pouvoir ABSOLU, et là, il y a un gros problème , celui d'imposer aux autres son point de vue, de museler les autres courants et, par là même, de tuer ce qui fait l'essence de cet art.

Ce n'est plus pour vendre un diplôme qui, encore une fois, critiquable ou non a le mérite d'exister là n'est pas le problème, mais d'obliger tout un chacun à suivre ce cursus faute de quoi il ne pourrait plus exercer l'activité de professeur de tango. Là où la démarche est bénéfique dans le contexte "relatif" précité, elle devient totalement inacceptable dès lors que c'est imposé.

C'est vraiment, je le pense, faire une énorme erreur de sous estimer considérablement l'intelligence et la perspicacité des tangueros .

On verra bien si la mayonnaise prend. En tous cas, d'après ce qu'on peut en voir, le "marseillanisme", n'apparaît pas vraiment comme l'alternative idéale au parisianisme qui est peut-être un moindre mal tout compte fait.

Je pense qu'il ne serait pas inutile à ce titre que Dominique Lescarret prenne une position claire sur ce qu'il pense de cette question sur ce forum et/ou sur son site de formation professionnelle car je ne souhaite pas l'attaquer à tord surtout s'il est contre un diplôme obligatoire.
 

Yves
Posté le:
15/4/2008 12:08
Sujet du message:
ils ne sont pas vraiment d'accord !
Répondre            
 
Stéphane, je crois que la réponse est très claire. Je l’ai récupérée sur le blog http://diplome.tango.free.fr/blog/files/category-certification.php
Je pense vraiment que Dominique Lescarret et Christophe Apprill ne sont pas vraiment d’accord sur le sujet !!!!


La position de Marseille Tango et de la Real Academia
:

D'abord, nous n'avons rien à voir avec le Ministère de la Culture, ni l'enquête en cours sur les enseignants en danse. Nous avons même été désagréablement surpris, juste après le lancement de notre Institut, de recevoir cette soit disant "enquête", et d'en apprendre les finalités.

Ensuite, nous sommes farouchement opposés à toute certification étatique du Tango Argentin par une quelconque organisation administrative en France, et ce pour plusieurs raisons.

- SUR LE FOND : la force du Tango Argentin est de pouvoir évoluer constamment, et toute forme de réglementation quant à sa forme ne pourrait avoir que deux conséquences : UN, figer le Tango, si elle était appliquée, et à terme le faire mourir, ou DEUX, faire que la France soit une sorte de sanctuaire d'une forme particulière de la danse, "photographiée" à un instant "T", isolant notre pays, alors que le reste du monde continuerait à évoluer.

- SUR LA FORME : le grand problème des "sociologues", et l'énorme mal qu'ils ont pu faire dans notre pays, patrie de la réglementation centralisatrice, est de mener des "enquêtes" qui se veulent nationales, mais qui par obligation des moyens se résument le plus souvent à du papier et à des dossiers bien épais et bien verbeux, mais bien éloignés également de la réalité du terrain. Il faut être, au choix, stupide, inconscient ou totalement incompétent, pour croire que les personnes, qu'ils soient en associations ou sous forme professionnelle, vont répondre à une enquête leur demandant leur nombre d'élève et les tarifs pratiqués ! On dirait un audit des services fiscaux. Les réponses seront évidemment totalement fausses ou inexistantes, l'enquête sera fausse également, et la loi qui en découlera inadaptée, donc non appliquée.
Le Ministère de la Culture devrait le savoir, déjà totalement incapable de faire appliquer la loi sur l'enseignement de la danse de 1989, et ayant eu pas mal de déboires, au plan juridique, avec les professionnels de danses de couple lors de tentatives antérieures du même genre (le dossier dort et ressort sans arrêt depuis plus de quinze ans).

En ce qui concerne la Real Academia : l'objectif est de permettre à des personnes qui veulent pouvoir se former rapidement, d'accéder à un travail pédagogique cohérent, de près de dix ans de réflexions menés par plusieurs personnes, sans avoir à courir des stages, qui ne répondent pas forcément aux attentes et sans liens entre-eux ni ordre chronologique logique. Le but n'est pas de "certifier", ni à fortiori de "normaliser" le Tango, ni enfin de mettre en place une quelconque forme '"obligation". Au contraire la
multiplication des intervenants, et le passage obligé par Buenos Aires sont la garantie de la diversité et de la capacité d'évolution de l'enseignement proposé. Quant au diplôme, il n'a pas vocation à réglementer, il est simplement la preuve que les élèves ont suivi la formation et atteint le niveau requis. La meilleure défense du Tango, serait que d'autres initiatives du même genre explosent dans les autres pays de la communauté, rendant inappropriées, dans le cadre Européen, les visées du Ministère.

Pour information, il y a plusieurs formations du même type en Danses de Salon et en Salsa, et tout le monde s'en porte bien, sans crainte d'aucunes sortes dans les milieux concernés. Il semblerait d'ailleurs que Claire Prouhet soit passée chez Christian Dubar, Institut de formation privé en danses de Sociétés, et ce, sans problème.

En conséquence, il me semblerait dans un premier temps souhaitable :

1. de refuser de répondre à l'enquête du Ministère
2. d'écrire au dit Ministère pour exprimer toutes ses réserves sur l'opération en cours.

3. Enventuellement se réunir dans des "assises" pour en discuter.

Enfin, il faut absolument remercier Monsieur [... anonymat...] d'avoir tenu au courant des projets du Ministère, les collègues tangueros et d'en avoir parlé avec eu avant de se lancer dans la dite enquête. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Au moins il aurait pu nous tenir informé, avec franchise, des conséquences possibles, et des projets du Ministère. Arrières pensées de promotion personnelle dans une future cellule de réglementation administrative ? Envie de "se placer" aurpès du Ministère ?
On pourrait se poser la question, mais "Honni soit qui mal y pense" !
Restons zen ...

Cordialement à tous
Dominique LESCARRET

P.S.
Les organisations professionnelles de danse de couple montent au charbon contre le projet, et sont déjà en action auprès du Ministère.
Le Tango n'est pas seul concerné dans l'affaire.
 

ltdt
Posté le:
22/4/2008 02:12
Sujet du message:
réunion création fédération le 26 avril
Répondre            
 
N'oubliez pas samedi 26 avril une réunion aura lieu à Lyon le à 14h30 à deux pas de la "place Bellecour" ! :
cette réunion est ouverte à toutes les associations désirant réfléchir à l'opportunité et les modalités de mise en oeuvre d'une fédération pour le tango argentin

UGAB (Union Générale Arménienne de Bienfaisance)
12 rue Emile Zola
69002 Lyon


Compte-rendu de la réunion des associations du 30/03/2008


Participants
Association « Abrazo » de Nimes (Robert Canonne)
Association « ACIA » de Nogent sur Marne (Ludovic Mjamed)
Association « El Caminito » de Saint Etienne (Leonardo Basmadyian)
Association « Etoile Argentine » de Paris (Mariana Bustelo)
Association « Les Barjos du Tango » du Mans (Armelle Leroi)
Association « Les Fondus du Tango » d’Aix les Bains (Suavet Christian)
Association « Le temps du Tango » de Montrouge (Philippe Leygue, Catherine Charmont, Pierre Lehagre, Marc Pianko, Francine Piget, Muriel Collignon)
Association « Pari Tango » de Bagneux (Michel Kizilian)
Association « Pasional » de Montpellier (Christian Glaize)
Association « Plaisir Tango » de Nancy (Pierre Canals)
Association « Tango Bueno » de Laval (Marie-Christine Robin, Jean-Claude Chadaigne)
Association « Tango Duo » de Chamonix (Marie-Odile Mermillod)
Association « Tanguito Milonguero » de Nevers (Isabelle Berthot, Oscar Munoz, Pierre Lepage, Monique Lepage)
Mavek Svotkowski de Paris


Ouverture de la session à 10h30.

Après les préliminaires d’usage de bienvenue et de remerciement aux personnes présentes, le contexte et les buts de la réunion ont été précisés.
1. Contexte
En août 2007, une première réunion avait eu lieu pour que les Associations de Tango se connaissent et échangent leurs points de vue. De ce premier échange était née l’idée de créer une « Fédération des Associations » dont le but était d’échanger des informations et de mieux se connaître.

Depuis le Ministère de la Culture a mandaté Christophe Appril, Aurélien Djakouane et Maud Nicolas-Daniel pour une enquête auprès des associations en date du 11/12/2007.

Extrait de la lettre de mandat
[…] il est demandé aux trois personnes citées ci-dessus :
* un panorama des pratiques dans le scope considéré
* les données générales relatives aux emplois
* le parcours et les compétences des personnes
* une première estimation en termes d’impact juridique…..

S. Krikorian, rédacteur en chef de la « Salida » a contacté le Ministère qui a souhaité rencontrer un organisme représentatif des associations pour discuter.

Le Temps du Tango a transmis cette information via Internet et a suscité de nombreuses réactions.

2. Un certain nombre de « dangers » ont été identifiés :
* Codification du Tango
Les principales réactions ont mis en évidence les points suivants :
· comment codifier la culture autour du tango ?
· comment codifier l’expression de l’âme d’un pays (culture, poésie, musique, danse, peinture etc.) ?
· comment codifier le tango lui-même alors qu’il ne vit que par l’improvisation et la diversité de ses styles (« années 50 », milonguero, fantasia, nuevo, et bien d’autres)

* Aspect fiscal
La plupart des participants ont compris qu’il y avait un sous-entendu fiscal derrière cette enquête qui pose des questions concernant le nombre d’élèves, le prix des cours, la vente de produits dérivés. L’enquête vise-t-elle à remettre en cause le statut associatif qui fonctionne pour la plupart sur la base du bénévolat ?

* Aspect diplôme
Il est considéré que la mise en place d’un diplôme national édictant ce que doit faire, doit être, doit enseigner un maestro de tango argentin est totalement incongrue, alors que ce sont la diversité des méthodes, des connaissances, du vécu, des nationalités, de la sensibilité de chaque enseignant qui fondent cet art.

Ce point a suscité une discussion, il a été rappelé qu’actuellement n’existent que trois diplômes reconnus : le jazz, la danse contemporaine, la danse classique. Beaucoup de réactions sur les forums et les blogs de tango (exp : http://diplome.tango.free.fr)

3. Tour de table et débat.
Après de nombreuses discussions et débats il est ressorti les points suivants :
* Association/Fédération
Pourquoi ne pas créer une association qui réunirait les autres associations ? Une des réponses a été : c’est justement le rôle d’une Fédération qui a comme membres des personnes morales.

Finalement les participants sont tombés d’accord sur le principe de la création d’une Fédération avec en soulignant :
· le besoin d’une unicité d’expression
Pour défendre la spécificité du tango argentin, face à une volonté de codification, il est impossible de le faire en ordre dispersé, il faut parler d’une même voix.
· l’urgence
Eviter de se retrouver devant le fait accompli suite aux résultats de l’enquête du Ministère de la Culture.
· Les statuts
Ecrire rapidement les statuts les plus larges possible pour qu’ils conviennent à la majorité des associations : une idée de présidence tournante a été émise.
· La communication
La nécessité que les associations communiquent entre elles sur l’ensemble de la France. D’ores et déjà un certain nombre d’associations ont déclaré qu’elles étaient prêtes à diffuser les informations dans leurs régions.
· Région Est : « Plaisir Tango » de Nancy
· Région Rhône-Alpes : « El Caminito » de Saint-Etienne
· Région Languedoc-Roussillon : « Abrazo » de Nimes
· Région Ouest : « Tango Bueno » de Laval
· Région Centre-Dijon-Orléans-Moulin-Bourges : « Tanguito Milonguero »

Conclusion de la réunion :

Il a été décidé :

· Le principe de la création d’une fédération
· Un appel à toutes les bonnes volontés pour y participer, l’animer (donner une âme) et pour cela faire une large diffusion du présent compte rendu (mails, courriers, blogs, forums, presse …)
· La préparation des statuts qui devront être prêts avant le 16 avril 2008 en raison de la date de fin de l’enquête.
Note du rédacteur :
Pour faciliter les échanges je peux recueillir les propositions de statuts.
· Une réunion aura lieu à Lyon le samedi 26 avril a 14h30 à deux pas de la "place Bellecour" ! :

UGAB (Union Générale Arménienne de Bienfaisance)
12 rue Emile Zola
69002 Lyon

Lieu facile d'accès proche du métro, la place Bellecour est la mieux desservie des places lyonnaises.

· réunion dont l’ordre du jour est le suivant :
· discussion, correction, décision sur les statuts de la Fédération
· constitution du premier bureau d’au moins 3 membres (les membres du bureau de l’association « Le Temps du Tango » ne souhaitent pas faire partie du bureau), qui aura en charge
§ le dépôt immédiat des statuts,
§ de prendre contact avec le Ministère de la Culture,
§ d'informer toutes les associations
§ de recueillir les adhésions,
§ de préparer une prochaine Assemblée Générale qui recueille les propositions du maximum d'associations et d'éventuelles modifications ou compléments aux premiers statuts …
· principe de la désignation d’un représentant de la fédération par région administrative, en charge de la diffusion dans les deux sens de l’information, de l’organisation de toute réunion d’information qu’il (elle) jugerait utile, le but étant que la fédération soit le reflet de toutes les sensibilités partout en France

Fermeture de la session à 12h.

MC -2008-04-04
 

Yves
Posté le:
23/4/2008 01:32
Sujet du message:
une fédération n'a pas que des défauts
Répondre            
 
Un avis intéressant sur les fédérations tiré du forum http://ecosdelplata.forum-libre.info/viewtopic.php?id=20

…….
A propos de la fédération, il n'y a pour moi, pas que des points négatifs, au contraire ! Je prends exemple dans un autre domaine, protection de l'environnement: il existe une fédération nationale: France nature Environnement, qui représente 3000 assos en France.

Voici un extrait de leur historique, issu de leur site:
"La volonté commune de réunir les associations nationales, régionales, départementales et locales en un même ensemble où chaque élément garde son originalité et son autonomie en poursuivant des buts identiques conduisit, sous l'impulsion de François Hüe ...."

Autonomie, originalité : les caractéristiques de chacune sont conservées, et ensemble on est toujours plus fort !
La force de la fédération, c'est de représenter des milliers d'adhérents, dans un rapport de force (ministère: subventions / assos par exemple). C'est une voix pour toutes les autres, sans pour autant dénigrer et lisser les différences et les particularités. Si chaque asso est unique, elles se rassemblent aussi toutes autour d'une passion commune qu'est le Tango.
Sans fédération, quelle association va être choisie pour être l'interlocuteur? sur quels critères? son nombre d'adhérents? alors il n'y aura qu'une association parisienne ! sa différence? oui, mais elle ne représentera pas l'ensemble des particularités.
Je ne peux pas dire ce que donnerait la création d'une fédération dans le milieu du tango, mais je vois le travail qu'elle effectue dans le domaine de la protection de l'environnement et il n'y a que comme ça qu'on peut être autour d'une table quand il y a des enjeux.

Et puis, sans l'existence d'une fédération, comment faire concrètement que toutes les assos soient représentées? c'est dans cette situation que certains écrasent avec empressement les autres pour être le seul interlocuteur (mais où est la légitimité?).

…..
Wink
 

Yves
Posté le:
23/4/2008 17:09
Sujet du message:
fédération tango
Répondre            
 
Un message intéressant récupéré sur http://diplome.tango.free.fr/blog/files/category-log.php

Le 21 avr. 08 à 14:22, claire PROUHET a écrit :
...
2 ) Pourquoi une FEDERATION ?
...
4 ) ... nous devons réfléchir à une manière de nous positionner ...

Je ne vous comprends pas : D'abord, vous dites que vous ne voulez pas d'une fédération "hégémonique", et puis vous prônez un "nous " supposé. Une fédération, tout comme une association, se donne des statuts. Un "nous" sans statuts, c'est le pouvoir à celui qui parle, sans contrôle (comme ceux qui s'expriment illicitement au nom d'une
majorité silencieuse).

Et si un ministère souhaite "nous" parler, à qui proposez-vous donc qu'il s'adresse aujourd'hui?!

Je pense depuis longtemps, bien avant la discussion actuelle, que le "nous" des associations Tango a besoin d'une fédération au niveau national (aucune autre échelle ne me semble utile ou faisable).

Et ce n'est pas une question de sport, c'est une question culture, car si j'écris culture, vous devriez lire "pas sans subventions". La vie culturelle ne fonctionne pas sans soutien public, sinon à une échelle ridicule et souvent avec un pied au prison. Je ne peux pas être satisfait du petit niveau culturel qui vit le Tango en France, au moins en province, face à des subventions importants pour bon nombre d'événements culturels de tout genre.

Si le monde du Tango à tout intérêt à s'organiser, ce n'est pas pour faire plaisir à l'état, c'est pour donner aux pouvoirs publics la confiance qu'il leur faut pour donner ce qui manque cruellement : des subventions culturelles notamment. Ce n'est pas forcément l'état national qui donnera cet argent, mais un label d'une fédération réconnue aidera avec les conseils généraux, etc.

Je sais que certains ont pu s'arranger avec telle ou telle Mairie, félicitations. Mais le jeu serait beaucoup plus facile avec une fédération nationale, identifiable, visible, lisible. Vous, vous connaissez le monde du Tango, ce bordel. À Marseille, les pouvoirs publics ont l'horreur de se tissu d'associations, ne réclament qu'une chose : une interface avec un interlocuteur. Ils disent clairement qu'ils ne travailleront jamais avec une seule association. Au moins, on est arrivé à s'organiser pour certains évènements communs,
notamment la Rue du Tango et l'enjeu est considérable au niveau où nous sommes.

***
Toute la finalité d'une fédération est qu'elle soit incontournable autant pour les acteurs (associations et écoles(?) de Tango) que pour le pouvoir public. En France, il y a la place pour une fédération de "notre" Tango et encore faut-il réussir à la créer. En vous lisant, ce n'est pas acquis du tout.

Et peut-être heureusement : si une création d'une fédération devait réussir, il faut qu'elle se base sur un consensus (il faut convaincre des sceptiques, comme vous), et donc elle s'obligera forcément à des principes démocratiques et d'ouverture : elle devait énoncer des principes fondamentaux avec lesquels "nous sommes tous d'accord", et
pourtant qui sont militants pour une idée de liberté et de pluralité et de, quand même, une "différence" qui est défendue avec tant d'émotion ici. Des choix difficiles sont à faire dans la conception d'une telle fédération.

Sans consensus, elle serait née morte, car une deuxième fédération va la concurrencer et toute la finalité serait perdue.

***
Le mérite de la discussion du diplôme est de "forcer la main" aux associations avec une fédération future. Un jour, les associations seront reconnaissantes pour ce malentendu heureux.

La question n'est donc pas "si", mais "quand" et "comment" et vous deviez plutôt consacrer votre temps libre à la rédaction de statuts consensuels et en même temps "béton".

Pour ceux qui ont le courage : au travail, n'attendez plus!

Peter Niebert
Marseille
(co-fondateur de la "Rue du Tango", aujourd'hui simple consommateur )
 

Pierre
Posté le:
24/4/2008 18:08
Sujet du message:
Réponse à C Dubar blog diplome-tango
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Réponse à Christian Dubar,

Bonjour Christian,

Merci de tes interventions détaillées permettant de clarifier le débat. Je voudrais apporter quelques précisions concernant notre échange prédédent.

1- Culture : ce n’est pas parce que le tango est une culture que je dénie aux autres formes de danse cette appellation… Je n’ai pris que quelques exemples non exhaustifs, juste pour illustrer mon propos (danses anciennes avec recherches historiques, salsa etc….) et pour beaucoup de ces activités la danse ne représente que la partie émergée de la culture attachée à cette activité.
Je ne pense pas d’ailleurs, que chacune des danses concernées par l’étude menée par le ministère de la Culture, se sentiraient représentées dans une fédération unique, la problématique étant différente pour chacune.

2 - caractère biaisé de l’étude commanditée par le ministère de la Culture.
2-1 choix de l’échantillon : comme on dit chez les statisticiens « Il n’est pas nécessaire de manger le bœuf entier pour savoir qu’il est coriace ». Certes il n’est pas nécessaire d’interroger toute la population pour se faire une idée représentative d’une opinion ou d’une idée représentative d’une question. Cependant, pourquoi, alors que tu avais déjà travaillé ces questions, ton institut n’a-t-il pas été interrogé ? De même beaucoup d’associations de tango ont été ignorées. Pourquoi ? s’agit-il d’un tirage aléatoire d’ un échantillon ? si oui, suivant quelles règles statistiques l’échantillon a-t-il été constitué ?
Mais je vois que Christophe Apprill a rectifié le tir en écoutant tes suggestions et en intégrant ton fichier….
2-2 choix des questions : tiré d’un post du forum du temps du tango
Vous avez dit : enquête commandée par le Ministère de la Culture ? Dans ce cas on aurait pu s'attendre à des question du genre :
" quelle part faites vous dans vos cours à la culture argentine (apprentissage de la langue, des coutumes, recherche sur les costumes, l'influence du folklore dans les figures ....
Quelle importance attachez vous à la musique, travaillez-vous sur des musiques d'orchestre contemporains ou sur des enregistrements anciens ?
Quels sont les modes pédagogiques employés pour transmettre les connaissances (cours magistral, mise en pratique par petit groupe, atelier de recherche ?)
Quel est le rôle des danseurs expérimentés par rapport aux novices etc....etc.... »

En effet, les problèmatiques sont très différentes pour les pratiquant de danse traditionnelle qui ont une sainte horreur de la musique en boite, et qui ne jurent le plus souvent que par la musique vivante et des pratiquants de danse sportive qui préfèrent une musique étalonnée avec des rythmes correspondant à des normes, et qui pour des raisons pratiques, préféreront travailler sur des musiques enregistrées…. Et que penser de ce questionnaire pour des danseurs de capoeira qui sont alternativement danseurs et musiciens et qui souvent eux aussi font l’apprentissage de la langue liée à leur activité….

Aucune question à caractère culturel pour toutes ces formes de danse, seulement des question à caractère fiscal….
Je suis heureux de constater que Christophe Apprill se soit inspiré du forum du temps du tango, puisque dans le deuxième questionnaire qu’il vient d’envoyer il a rectifié le tir et propose enfin des questions culturelles beaucoup plus pertinentes ….

2-3 pertinence des réponses : On sait très bien que dans les enquêtes sur les pratiques sexuelles (Christophe Apprill y faisait référence dans La Salida N°5Cool, les réponses sont souvent surévaluées, alors que dans les enquêtes fiscales, c’est plutôt l’inverse !!! Tout institut de sondage effectue des corrections suivant le type de questions et de réponses apportées….. Quels types d’ajustements seront faits sur ses réponses alors que beaucoup des sondés ont ignoré ces questions ?

2-4 indépendance des sondeurs : quand on veut faire une enquête neutre, on a deux possibilités : soit confier l’enquête à des personnes totalement extérieures au milieu étudié (équipe de sociologues par exemple), ou bien demander au milieu de faire lui-même l’enquête. Dans la mesure où l’un des enquêteurs est un acteur très impliqué dans le milieu donc à la fois juge et parti, comment croire à une impartialité ?
Sauf à avoir évolué et changé d’avis, Christophe Apprill avait fait une remarquable étude dans laquelle il disait (message de Martine sur le forum [url=http://ecosdelplata.forum-libre.info/viewtopic.php?id=20] [/url]Christophe Apprill écrivait il y a une dizaine d’années au moment de sa thèse de sociologie, dans son livre « Le Tango Argentin en France », p128 :
« Le tango guetté par la normalisation : On voit mal comment il pourrait être enseigné aujourd’hui dans les écoles de danse sans que sa richesse et sa singularité en soient affectées. A l’heure actuelle, aucun des danseurs argentins qui enseignent le tango ne possèdent le diplôme de maître à danser détenu par la plupart des professeurs des écoles de danse….L’encadrement normatif de l’enseignement à travers la création d’un DE …aurait un impact important sur le réseau d’associations de tango qui est rattaché à la fonction sociale (convivialité, découverte d’une culture) de la danse mais aussi à la spécificité du tango tel qu’il est enseigné. La réglementation de l’enseignement, qui risquerait de se traduire par l’établissement d’un monopole de fait au bénéfice des écoles de danse, imposerait une normalisation de la danse…. » Il parle aussi + loin du statut hors des cadres institutionnels de cette danse (culture, jeunesse et sport, enseignement), de l’aspect affirmation d’une identité/rébellion par rapport aux schémas établis, du coté bâtisseurs de réseaux des « précurseurs » du tango en Europe, héritiers du mouvement de mai 68, de la dimension forte du voyage : « de voyage intérieur, le tango est devenu un motif de voyage à l’intérieur d’un réseau convivial et attractif, fluide comme un soupir de bandonéon »…)

Son livre très intéressant parlait de fonctionnement réticulaire du milieu Tango Argentin, et constituait une très bonne radiographie du milieu tango…..

Je crois que l’ambition d’effectuer cette même radiographie sur l’ensemble des danses est un travail considérable et ne peut aboutir qu’au plus petit dénominateur commun, ce qui exclut de fait un diplôme ou une certification nationale !

3 - Certification : En ce qui concerne la certification la position consistant à avoir un certificat d’aptitude délivré par des Argentins ne me paraît pas être une bonne solution pour les raisons suivantes :
- Nous (LTDT) faisons régulièrement intervenir des argentins dans les stages que nous organisons. Nous avons souvent demandé à ces enseignants d’indiquer personnellement aux élèves n’ayant pas le niveau requis pour le cours leur véritable niveau, jamais aucun argentin n’a voulu émettre cet avis directement aux élèves concernés…. Les imagine-t-on délivrer un certificat ?
- en outre, cette démarche suppose que les argentins sont les mieux placés en matière pédagogique ce qui est contestable. Comme Sonia l’a dit sur le blog diplome tango « Certains enseignants Japonais, Turc ou Américains sont allés beaucoup plus loin dans les méthodes d’enseignements que la plupart des Argentins, à l’exception de Gustavo Naveira, et de quelques autres…. » Je rajouterai à la liste des profs Français, Allemands, Hollandais, Espagnols….
- Une certificat d’aptitude délivré par des Argentins ne traduirait qu’un lien de sujétion entre un client et un fournisseur. Imagine-t-on un Argentin refuser ce certificat à l’organisateur d’un festival qui l’emploierait régulièrement ?


4 – Pédagogie : Certes je suis conscient qu’il y a de nombreux manques dans la pédagogie, voir l’article que j’avais écrit dans la salida 21 en décembre 2000 http://letempsdutango.free.fr/salida/salida21.pdf et qui est sans doute encore d’actualité, bien que certaines choses se soient améliorées.
Néanmoins pour paraphraser Cyrano
« ces défauts soulignés avec un peu de verve,
je ne permettrai pas qu’un autre me les serve »


Et même si je suis conscient des progrès que nous avons à faire, je n’entends pas imposer mes vues à quiconque, et par conséquence, je n’entends pas que l’on m’impose un prêt-à-penser dans le cadre d’un diplôme national ou d’une formation obligatoire.


5 – Mode d’organisation et comportement : « "Le tango n'est ni une philosophie, ni une religion..." Le tango n'est ni plus ni moins qu'une danse et une culture. Personne ne doit se comporter en gourou, ou en messie qu'il faut suivre aveuglément…Tous les professeurs ont quelque chose à apporter, mais personne ne peut se prévaloir de détenir l'unique vérité….". Ricardo Calvo (conférence Prayssac juillet 2001) tirés des conseils pour trouver un bon prof sur le site http://tangoparis.free.fr/charte_f.htm.
Non le tango n’est pas sacré, comme il a été dit, par contre il est plus souvent massacré que sacré… Je ne suis pas d’accord avec cette idolâtrie qui confine parfois à la secte et qui ne cache souvent sous un rideau de fumée de langage ésotérique et exalté, qu’une fuite et un refus d’aborder les problèmes concrets (mauvaise pédagogie, para-commercialisme, lutte d’influence…). Tant que l’on aura des comportements serviles, face à l’autorité ou à la renommée (pour exemple : j’ai lu récemment dans un magazine tango, qu’à l’occasion d’un stage d’un dieu du tango, ou du moins, de sa réincarnation terrestre, on demandait des autographes !!! Ce ne sont pas encore des indulgences ou un certificat d’aptitude mais cela ne saurait tarder !), tant que les associations tango seront plus préoccupées par leurs guerres picrocholines au sein d’une même ville, et il ne faut pas se faire d’illusion, derrière ces querelles, il y a surtout des batailles commerciales, pour un partage du territoire, de prise de pouvoir personnel… à l’instar des structures commerciales que l’on critique tant…. Par contre ces structures commerciales, même si elles sont concurrentes arrivent à défendre leurs intérêts communs au sein de structures fédératives ou syndicales……
Tant que ces comportements perdureront au sein des associations, il sera difficile voire impossible de proposer la constitution d’une fédération…
En attendant, on assiste à des compétions de danse sportive où sont intégrés des championnats du monde de tango argentin…..
Il reste à adopter un mode d’organisation propre à peser sur le Ministère de la Culture. Nous avons comme point de départ une charte du tango argentin élaborée en 1998 et qui me parait être un socle commun élaboré et partagé par tous.

Espérons que le Ministère de la Culture saura néanmoins accorder une oreille attentive à des formes d’organisation moins structurées et moins bruyantes médiatiquement que les fédérations de danse sportive. Il faut cependant rester optimiste, puisque Christophe Apprill tient compte des critiques en modifiant la façon de faire son enquête !

Voilà, Cher Christian, les points que je voulais développer, et dernier point, tu disais que les tangueros dans les soirées étaient uniquement intéressés par leur propre danse, je ne suis pas d’accord, il suffit de regarder les intermèdes swing, salsa ou chacarera dans les soirées tango, pour voir que la piste est pleine….. Preuve que les tangueros peuvent aussi s’intéresser aux autres danses.

Amitiés,

Pierre Lehagre


 

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