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   Trier par date décroissante
amalfi
Posté le:
7/1/2008 13:37
Sujet du message:
Alain de Caro a écrit
Répondre            
 
Alain de CARO a écrit : http://amalfi-france.com



En tant que responsable artistique du spectacle qui a été joué au Trianon de Paris le 20 Octobre, lors du dernier Festival de Tango, je souhaite apporter quelques précisions :

Tout d’abord, les grèves qui se sont abattues pendant le Festival ont

été terriblement perturbantes. Métro, bus, taxi, hôtels, paralysie du trafic etc…

1ère conséquence : Impossibilité hélas de terminer à temps les sous-titres du film de 26 minutes sur Carlos Gardel… Nous le regrettons bien…

Pertes de temps à l’aéroport car avions détournés sur Frankfurt… Et bloqués là bas… Bon, nous avons pu récupérer tous les artistes non sans peine… A coup de taxis hors de prix, et avec beaucoup de retard…

4 chorégraphies de groupe au lieu de 6 ont pu être montées le vendredi précédant la représentation, et non sans mal…

Il est exact que l’entracte de ce fait n’est pas tombé à l’endroit idéal, et nous aurions du la déplacer à un autre moment... Nous en sommes bien conscients…

Ce spectacle était relativement lourd à monter, et encore une fois, les modifications nécessitent un minimum de temps, qui nous a manqué, hélas…

Il faut rappeler que si ce Festival a pu être mené jusqu’à son terme, malgré les grèves, c’est grâce en partie aux artistes qui, en grands professionnels, ont su palier à ces inconvénients, prendre sur leur fatigue, et en partie grâce aux bénévoles, qui ont passé des nuits blanches pour compenser la désorganisation menaçante, due aux grèves…

Je souhaite enfin rappeler que nous organisons depuis dix ans ce Festival, qui est un Festival de Tango et non un Festival de danse…

Certes, la danse y occupe une place importante, car elle correspond encore à l’intérêt de la majorité du public, mais nous ne souhaitons pas nous écarter de l’âme du Tango, qui repose avant tout sur le chant, la musique, la littérature…

Les Argentins, à propos de la danse disent : Tango danse… Ce qui signifie que le Tango peut éventuellement se danser…

J’en profite pour rappeler combien je déplore que les grands artistes

de Tango ne viennent plus guère en France, devenu un pays trop peu attractif… Pourtant, je ne peux que le comprendre…

Ce n’était pas ainsi il y a une vingtaine d’années, mais le monde a bougé, le Tango aussi… Il nous faut l’admettre…

Les Japonais, pour ne citer qu’eux, ont une connaissance du Tango bien supérieure à la notre… Les plus grands collectionneurs d’archives de Tango

se trouvent aujourd’hui au Japon…

Il suffit de voyager un peu en dehors de l’Europe pour s’en rendre compte… Un peu plus de mille personnes sont venu assister au Festival… Un tiers de l’étranger… (malgré les grèves) Et cette proportion va en s’accroissant à chaque édition…

La plus forte communauté étrangère au Festival était la communauté russe… devant la communauté turque, et grecque …

Qui l’aurait cru il y a seulement dix ans… !

Essayez de trouver un restaurant à moins de 50 euros à Moscou, vous verrez…

Je pense qu’il faut rappeler aux associations leur rôle éducateur avant tout, qui ne repose pas sur la recherche du nombre à tout prix…

Certains amis étrangers nous ont demandé durant le Festival pourquoi nous n’avions pas fait appel à Miguel Angel Zotto pour l’hommage à Carlos Gardel, bien que Gustavo Naveira finalement l’ait fait avec beaucoup de talent…

Tous le reconnaissent…

C’était notre idée première, mais il faut savoir que Miguel Angel Zotto est booké pour les deux prochaines années à venir… Principalement au Japon, en Chine, Corée, Russie et Italie…

Toujours le même problème… ! Et il n’est pas près de venir en France…

Petite anedocte :

Cinq minutes avant la fin du film sur Carlos Gardel, de la régie j’ai prévenu par radio Gustavo Naveira que cela allait être à lui…

Il était à ce moment là sur la scène, derrière l’écran, près de Giselle qui lui séchait ses larmes…

Comme chez beaucoup d’Argentins, l’émotion est trop forte lorsque Carlos Gardel chante…

A propos de Tango « nuevo »… avec ce que cela représente d’un peu trop totalitaire… Décidément, beaucoup d’Européens n’en ont pas fini avec d’ancestrales tentations…

Quelques questions sur son absence nous sont également parvenues…

Ceux qui ont initié cela, devenus adultes, responsables, voir père de famille, sont retourné à Buenos-Aires et ne veulent plus en entendre parler…

Cette invention a été destinée aux Européens parfois peu enclins à faire l’effort nécessaire pour découvrir une culture différente…

Nos amis Anglais avaient déjà un peu ridiculisé cette danse, même si techniquement, ils avaient apporté quelque chose, avant de revenir aux sources maintenant…

Parlons plutôt en ce cas de Tango contemporain « équilibriste », comme disent les Argentins, et l’on sera plus près de la vérité…

Ce n’est pas la valeur esthétique qui est en cause, mais l’on ne peut adjoindre le label Tango à toutes les sauces…

Aucun couple du Festival, y compris Gustavo Naveira n’a désiré où n’y a fait référence… Ils étaient pourtant libres…

Ils avaient, c’est vrai, suffisamment à faire pour rendre hommage à Carlitos Petroleo, El Cachafaz, et Carlos Gardel, avec Tito Lusiardo… Créateurs du Tango « Canyenge », de la salida, et précepteurs du Tango qui se danse aujourd’hui partout dans le monde…

Le Latina s’en va, c’est triste, beaucoup de souvenirs…

Mais nous ne pouvons plus continuer à ignorer l’économie de marché,

à se contenter d’un assistanat, au risque de se couper un peu plus de ce qui se passe ailleurs dans le monde… Avec au bout du compte, le risque de devenir à terme le pays, au niveau Tango, le plus inculte de la terre…

Beaucoup de ceux qui ont crée le Tango il y a un siècle, ont crevé de faim à un moment de leur vie… Ou ont fini dans la misère…

Mais ce qu’ils ont laissé est immortel…

Un dernier hommage à Gilberto Mamery de Puerto Rico, qui a eu l’immense patience pendant de nombreuses années, de colorier le film sur Carlos Gardel, image par image… (24 images par seconde, faites le calcul… ! Plus de 10.000 images à colorier une par une… !)

Et aux mélodies que chante Carlos Gardel, tellement complexes à interpréter, et belles à écouter…



Alain de CARO
 

amalfi
Posté le:
7/1/2008 14:14
Sujet du message:
RE: Alain de Caro a écrit
Répondre            
 
Alain de CARO a écrit : http://amalfi-france.com



En tant que responsable artistique du spectacle qui a été joué au Trianon de Paris le 20 Octobre, lors du dernier Festival de Tango, je souhaite apporter quelques précisions :

Tout d’abord, les grèves qui se sont abattues pendant le Festival ont

été terriblement perturbantes. Métro, bus, taxi, hôtels, paralysie du trafic etc…

1ère conséquence : Impossibilité hélas de terminer à temps les sous-titres du film de 26 minutes sur Carlos Gardel… Nous le regrettons bien…

Pertes de temps à l’aéroport car avions détournés sur Frankfurt… Et bloqués là bas… Bon, nous avons pu récupérer tous les artistes non sans peine… A coup de taxis hors de prix, et avec beaucoup de retard…

4 chorégraphies de groupe au lieu de 6 ont pu être montées le vendredi précédant la représentation, et non sans mal…

Il est exact que l’entracte de ce fait n’est pas tombé à l’endroit idéal, et nous aurions du la déplacer à un autre moment... Nous en sommes bien conscients…

Ce spectacle était relativement lourd à monter, et encore une fois, les modifications nécessitent un minimum de temps, qui nous a manqué, hélas…

Il faut rappeler que si ce Festival a pu être mené jusqu’à son terme, malgré les grèves, c’est grâce en partie aux artistes qui, en grands professionnels, ont su palier à ces inconvénients, prendre sur leur fatigue, et en partie grâce aux bénévoles, qui ont passé des nuits blanches pour compenser la désorganisation menaçante, due aux grèves…

Je souhaite enfin rappeler que nous organisons depuis dix ans ce Festival, qui est un Festival de Tango et non un Festival de danse…

Certes, la danse y occupe une place importante, car elle correspond encore à l’intérêt de la majorité du public, mais nous ne souhaitons pas nous écarter de l’âme du Tango, qui repose avant tout sur le chant, la musique, la littérature…

Les Argentins, à propos de la danse disent : Tango danse… Ce qui signifie que le Tango peut éventuellement se danser…

J’en profite pour rappeler combien je déplore que les grands artistes

de Tango ne viennent plus guère en France, devenu un pays trop peu attractif… Pourtant, je ne peux que le comprendre…

Ce n’était pas ainsi il y a une vingtaine d’années, mais le monde a bougé, le Tango aussi… Il nous faut l’admettre…

Les Japonais, pour ne citer qu’eux, ont une connaissance du Tango bien supérieure à la notre… Les plus grands collectionneurs d’archives de Tango

se trouvent aujourd’hui au Japon…

Il suffit de voyager un peu en dehors de l’Europe pour s’en rendre compte… Un peu plus de mille personnes sont venu assister au Festival… Un tiers de l’étranger… (malgré les grèves) Et cette proportion va en s’accroissant à chaque édition…

La plus forte communauté étrangère au Festival était la communauté russe… devant la communauté turque, et grecque …

Qui l’aurait cru il y a seulement dix ans… !

Essayez de trouver un restaurant à moins de 50 euros à Moscou, vous verrez…

Je pense qu’il faut rappeler aux associations leur rôle éducateur avant tout, qui ne repose pas sur la recherche du nombre à tout prix…

Certains amis étrangers nous ont demandé durant le Festival pourquoi nous n’avions pas fait appel à Miguel Angel Zotto pour l’hommage à Carlos Gardel, bien que Gustavo Naveira finalement l’ait fait avec beaucoup de talent…

Tous le reconnaissent…

C’était notre idée première, mais il faut savoir que Miguel Angel Zotto est booké pour les deux prochaines années à venir… Principalement au Japon, en Chine, Corée, Russie et Italie…

Toujours le même problème… ! Et il n’est pas près de venir en France…

Petite anedocte :

Cinq minutes avant la fin du film sur Carlos Gardel, de la régie j’ai prévenu par radio Gustavo Naveira que cela allait être à lui…

Il était à ce moment là sur la scène, derrière l’écran, près de Giselle qui lui séchait ses larmes…

Comme chez beaucoup d’Argentins, l’émotion est trop forte lorsque Carlos Gardel chante…

A propos de Tango « nuevo »… avec ce que cela représente d’un peu trop totalitaire… Décidément, beaucoup d’Européens n’en ont pas fini avec d’ancestrales tentations…

Quelques questions sur son absence nous sont également parvenues…

Ceux qui ont initié cela, devenus adultes, responsables, voir père de famille, sont retourné à Buenos-Aires et ne veulent plus en entendre parler…

Cette invention a été destinée aux Européens parfois peu enclins à faire l’effort nécessaire pour découvrir une culture différente…

Nos amis Anglais avaient déjà un peu ridiculisé cette danse, même si techniquement, ils avaient apporté quelque chose, avant de revenir aux sources maintenant…

Parlons plutôt en ce cas de Tango contemporain « équilibriste », comme disent les Argentins, et l’on sera plus près de la vérité…

Ce n’est pas la valeur esthétique qui est en cause, mais l’on ne peut adjoindre le label Tango à toutes les sauces…

Aucun couple du Festival, y compris Gustavo Naveira n’a désiré où n’y a fait référence… Ils étaient pourtant libres…

Ils avaient, c’est vrai, suffisamment à faire pour rendre hommage à Carlitos Petroleo, El Cachafaz, et Carlos Gardel, avec Tito Lusiardo… Créateurs du Tango « Canyenge », de la salida, et précepteurs du Tango qui se danse aujourd’hui partout dans le monde…

Le Latina s’en va, c’est triste, beaucoup de souvenirs…

Mais nous ne pouvons plus continuer à ignorer l’économie de marché,

à se contenter d’un assistanat, au risque de se couper un peu plus de ce qui se passe ailleurs dans le monde… Avec au bout du compte, le risque de devenir à terme le pays, au niveau Tango, le plus inculte de la terre…

Beaucoup de ceux qui ont crée le Tango il y a un siècle, ont crevé de faim à un moment de leur vie… Ou ont fini dans la misère…

Mais ce qu’ils ont laissé est immortel…

Un dernier hommage à Gilberto Mamery de Puerto Rico, qui a eu l’immense patience pendant de nombreuses années, de colorier le film sur Carlos Gardel, image par image… (24 images par seconde, faites le calcul… ! Plus de 10.000 images à colorier une par une… !)

Et aux mélodies que chante Carlos Gardel, tellement complexes à interpréter, et belles à écouter…



Alain de CARO

 

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