Que de souvenirs réveillés par le message de Mme Thillet-Grenier ! L'affluence, les jours de rentrée scolaire, dans la boutique de ses parents sur le boulevard national, les beignets du dimanche après-midi après la séance de cinéma en famille.....Elle évoque les jeux qu'aucun garçon de métropole ne connaissait : le "pitchac", les "pignols". En la lisant, j'ai revu aussi mon jeune frère et ses amis collectionner les capsules de bouteilles de "Judor" pour je ne sais quel jeu de leur invention. Certains d'entre vous doivent en avoir les règles en mémoire encore ! Pour nous, les filles, il y avait toutes les marelles dessinées à la craie dans la cour de l'école. Où nous procurions-nous les palets ? Je ne le sais plus trop, mais c'était à qui avait le plus lisse (souvent ils étaient en marbre), celui qui glissait le mieux. Et que nous étions habiles aussi à la corde à sauter ! En égrenant avec vous ces souvenirs, me trotte dans la tête un air que nous chantions dans certaines rondes à l'école primaire : "la fille du coupeur de paille, la fille du coupeur de blé". A vous, mes compagnes d'alors, celles que je n'ai pas encore eu la chance et la joie de retrouver, je voudrais dire combien vos visages ne se sont jamais effacés de ma mémoire, combien je vous garde présentes malgré le long chemin de vie accompli depuis notre séparation, combien me sont précieux tous les moments simples et heureux que nous avons partagés sur notre sol natal, et que je raconte maintenant à mes petits-enfants. Qui sait ? Certaines d'entre vous me liront-elles peut-être ? Je vous embrasse, Aline. |