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Auteur Message
   Trier par date décroissante
yugcib
Posté le:
28/12/2008 08:11
Sujet du message:
Le très vieil homme
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Email:
gsembic@yahoo.fr
Site Internet:
http://yugcib.e-monsite.com
C’était un très vieil homme, si vieux que personne ne pouvait dire s’il avait passé cent ans. Il était très maigre, avec les côtes apparentes, les jambes complètement décharnées, un visage triangulaire, émacié, creusé de sillons. Ses petits yeux vifs et noirs, ses longues mains osseuses, ses cheveux en bataille, longs et noirs, ondulés, son visage de vieil ange, lui donnaient l’apparence d’un très vieux Christ sans barbe, peut-être à cause de son regard d’enfant et de son allure de prophète des quatre chemins.
Vêtu d’une blouse ouverte, sans boutons, d’un slip rouge vif et marchant pieds nus, il avançait en plein milieu de la rue piétonne : les touristes le regardaient… et oh, stupeur ! A la place de cet endroit du slip où aurait du s’ériger une bosse, s’élevait en fait une colonne de lumière d’au moins trente centimètres de hauteur, toute droite, pointée vers le ciel, et tout au bout de cette colonne de lumière, un petit halo phosphorescent, comme une auréole de saint.
Toutes les filles et jeunes femmes qui passaient à proximité, et même de bedonnantes mémères, entraient devant le vieil homme en des transes inexprimables, semblaient se tordre de régal et de bien être sur le pavé… Elles voulaient toutes se saisir de cette colonne de lumière, se mettre à genoux et la lécher ; et le vieil homme, fort de cet attribut lumineux, se tordait lui aussi de plaisir et n’en finissait plus de soubresauts postillonnant d’étincelles, éclaboussant des visages épanouis.
Et dire que, trente ans plus tôt, avec un million de francs sur son compte en banque, trois villas sur la Côte d’Azur, deux mercédez et dix magazins de vêtements de luxe, il n’arrivait pas à faire frémir une vilaine naine rousse qui vendait des cacahètes sur une plage de prolétaires.
[30 juillet 1997]
 

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