FORUM POESIE

NOUS VOUS INVITONS A UTILISER LES NOUVEAUX FORUMS
PLUS AUCUN MESSAGE NE SERA PUBLIE ICI.
FORUMS SLAM





M'inscrire M'inscrire Me connecter Me connecter Mot de passe oublié Mot de passe oublié Retour au forum Retour au forum



  Pages: 1
Poster un nouveau message Répondre au message
Auteur Message
   Trier par date décroissante
yugcib
Posté le:
28/12/2008 08:06
Sujet du message:
L'enfer de Dante dans une baïne
Répondre            
Email:
gsembic@yahoo.fr
Site Internet:
http://yugcib.e-monsite.com
Une dissertation sur l’enfer de Dante ? Non, sûrement pas, un lundi 28 juillet 1997 sur la plage de St Girons dans les Landes, en face de l’océan…
Mais l’enfer, il existe bel et bien : je l’ai vu, un instant, dans l’écume des vagues. Il dansait comme un vieux crapaud dégonflé, couvert de chiures de mouches, prenait la forme d’un très vieil agonisant ; sa peau en effet, était bien celle d’un crapaud, avec des reflets ventre de mouche verte, avait une consistance indéfinissable de peau de poulet trop cuit, sentait le fauve blessé à mort s’essayant encore au rut.
Ce très vieil agonisant était l’image même de l’enfer… Et cependant ce n’était pas là le pire…
Il gisait, criblé d’escarres, les membres grêles et tremblants, squelettique, le regard perdu comme dans un ciel en eau de vaisselle vidé de tout son bleu et taché de crème à gâteau, sur un lit de fer au sous sol d’une maison de retraite médicalisée, sourd, aveugle, ne pouvant pas même lever un doigt, se décomposant lentement sur un matelas exécrable trempé de pipi et de vomi, souillé de déjections intestinales.
Pouvait-il y avoir pire ?
Oui… Il y a encore pire… Dans un univers incommensurable de fantasmes liquéfiés, figés dans une mémoire vacillante et agitée de soubresauts indécents, ces fantasmes ne pouvant plus être assouvis, jetés de jeunes visages, d’élégantes silhouettes à jamais inaccessibles, aspirés comme dans le trou d’une baignoire. Atrocement salis d’une abjecte et définitive flétrissure, les visages et les silhouettes n’en finissaient pas de se diluer au fond du regard perdu du vieil agonisant.
C’est ainsi que j’ai vu l’enfer, un très bref instant, dans le creux d’une traîtresse baïne.
[28 juillet 1997]
 

Poster un nouveau message Répondre au message
  Pages: 1

M'inscrire M'inscrire Me connecter Me connecter Mot de passe oublié Mot de passe oublié Retour au forum Retour au forum