« La vérité n’est pas qu’une, elle est multiple »… que de bon sens dans tes mots simples Marie. Cela fait du bien de te lire. Et nous sommes si petits face à cette vérité qui est si grande que seule la Poésie me semble capable de s’en rapprocher car elle contient en elle cette multiplicité.
Alors, perdons-nous avec le vent et interprétons les arborescences du silence dans de plus vastes syllabaires
Revenons sur les derniers roulements d’orage, dans la mémoire honnie des roses et la douceur sauvage de toutes choses reniées
Retrouvons les virulences de l’esprit aux abords des salines et la fraîcheur de l’érotisme à l’entrée des forêts Ainsi que toutes landes de merveille où s’assemblent les fables comme fumées errantes d’insectes sur les mers … Ah ! oui, que d’autres zestes nous trahissent dans nos boissons de limons verts ; D’autres essences dans nos songes ! Et vous tiendrez plus forte, ô vents, la torche rouge du réveil !
Car l’homme paisse son ombre sur les versants de grande transhumance…
L’ homme à l’ampoule, l’homme à l’antenne, l’homme chargé des chaînes du savoir – crêté de foudres et d’aigrettes sous le délice de l’éclair, et lui-même tout éclair dans sa fulguration... Interrogeant la terre entière sur son aire, pour connaître le sens de ce très grand désordre – interrogeant… par delà les derniers froncements d’humeur de l’étendue des mers… -
Mais au delà, au-delà, qu’est-il rien d’autre que toi-même ? Qu’est-il rien d’autre que d’humain ?...
(D’après S. J. Perse) |