C'est une histoire de potes, une histoire un peu loque de ceux qui se noient dans le brouillard, de ceux qui se boivent quand il est tard, on habitait tous le même quartier et l'on appelait celui ci notre bon coeur, qui malgré nos attentions s'était fourvoyé, rue de la picole et des sans demeures.
C'était pas bien rose chaque jour, on parlait pas souvent d'amour, on connaissais pas grand chose a la vie, mais l'on s'appliquait a travers nos poésies... On connaissait le bitume par coeur, c'est lui qui nous rentrait dans nos maisons, quand nos jambes s'écroulaient du dur labeur de supporter le poids de nos omissions...
On s'aimait tous et on s'appelait mes frères, on marchait, comme toujours présent dans les grands rêves, et j'étais ton Aladin, je t'appelais Jasmine qui changeait de noms sans fin a mesure que j'étais ivre....
On se parlait, on se parlait pour rien, rien dire d'autre que le premier qui parlait a sa bouteille sans fin, et qui aimait par dessus tout les OCB...
Un ptit pétard réveillait nos esprits, on écrivait sur macadam, on rêvait qu'on était libre, mais on les aimais nos amarres...
On s'embrassait sur la bouche tous les soirs, on se regardait dans nos grands yeux, C'était bien louche, mais pour nous tous, banal. On se foutait bien de l'espoir, et on se foutait du Bon Dieu.
Un ptit papier retrouvé au fond de ma poche, mes initiales gravées sur une peluche, les Nounours je les aime, et leur bedaine de brioche, que je croque avec amour, ces vieux bouts de tissus. J'ai remis mon vieux chapeau quelques soirées après, j'ai retrouvé ces grandes places pour le djembe, Retrouver mes poteaux mes amarres mes hommes vrais, mais y'avais plus personne que le passé... On m'a dit que t'étais partie de chez toi, qu'avec ta valise et ton ami Pierrot, et moi que serais-je alors dans tout ça? Sinon cette lettre et mon nom au dos....
Il y est écrit:
Le passé c'est le passé, ne ranime pas souvent, ces lettres envolées pour un autre temps, car a l'heure d'l'apéro, j'suis raisonnable maintenant que je me pique suis toxico mais jamais plus délinquant.
Moi qui rêvait de porter ton prénom, entre mes deux épaules, contre moi, ces quelques mots que t'avais ponds, étaient moins drôles.
Toi qui représentait la joie de vivre et les vieux rêves, les enfants a jamais brillent.. Mais pour d'autres frontières.
Je suis repartis à la picole noyer mon djembe, de vin, de poire, de rhum, tout ce qui pouvait distiller, ces paroles, dont tu ornes le constat de mon passé, Voila, ben tient, j'fais l'aumône... D'un petit peu d'humanité...  |
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