Je citerai pour commencer les éléments Ta voix tes yeux tes mains tes lèvres
Je suis sur terre y serais-je Si tu n’y étais aussi
Dans ce bain qui fait face A la mer à l’eau douce
Dans ce bain que la flamme A construit dans nos yeux
Ce bain de larmes heureuses Dans lequel je suis entré Par la vertu de tes mains Par la grâce de tes lèvres
Ce premier état humain Comme une prairie naissante
Nos silences nos paroles La lumière qui s’en va La lumière qui revient L’aube et le soir nous font rire
Au cœur de notre corps Tout fleurit et mûrit
Sur la paille de ta vie Où je couche mes vieux os
Où je finis.
Paul Eluard in "Ordre et désordre de l’amour" |