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Message |
| | Trier par date décroissante |
| Martine |
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J’enviais janvier et de janvier j’en viens !
J’ai vu des gens bien, des gens de biens, des gens sans rien.
Terrien, t’es rien si t’as rien !
Et si t’as tout, tais-toi !
Mais t’es toi, même si t’as rien.
Un vaurien ne vaut rien même s’il a tout.
Mais si j’ai tout, j’étouffe !
Tout fou de vous, j’ai tout fait tout faux ! C’est fou !
Mais si t’as pas tout, ça ne fait rien.
Ce sont les petits riens de rien du tout mis bout à bout qui font tout !
En janvier j’ai vu des gens bien qui parlaient de tout et de rien,
des gens beaux bien comme il faut, des gens faux, des gens bons, des gentils déjantés .
Désenchantée, je n’enviais plus janvier,
mais je rêvais de février …
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| Francois |
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| Dès les derniers jours de janvier, la clarté s’attiédit peu à peu sur les maisons et les murettes en demi ruines des terrasses ; et, à la ramure sombre des amandiers épars, se montrent çà et là des taches d’une radieuse blancheur, pareilles à de très subtiles touches. La surprise de ce jaillissement, c’est que le coloris incroyablement pur, ces fleurettes si frêles, gracieuses et fines plus que toutes, surgissent justement non pas dans une profusion, un asile de feuillage, mais sur des branches qu’on dirait sèches, au-dessus d’une terre d’un jaune comme flétri, poussiéreux ; contrastent, alors, le plus raffiné, le plus exquis, et le cadre le plus rêche et indigent. Commotion silencieuse et ténue dans ce duo avec les flocons recouvrant le pic de la montagne proche. |
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babel
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On est là, avec un livre en tête,
Qui l'a écrit : le vent ?
Un homme d'avant,
Ou l'air du temps ?
Sous la rangée des crayons verts,
Mâchouillés par les nuages,
On installe pour la pêche,
Les casiers à mots : point à la ligne.
Cela peut paraître étrange, mais…
Il le faut.
On s'en va chiner : à chacun son orient.
Brocante de journées devenues des ans.
La chine est là sur le trottoir,
Étiquetée, rescapée de nos oubliettes.
À mettre en formes généreuses,
— Oui, même avec une seconde main —
Pour donner aux branches fades
Comme une nouvelle chance
Un arrière-plan où se découper,
Une eau de rose, une peu de pause,
Dans les litanies et cantilènes
Dans les ascenseurs impassibles
Les files bégayant les voitures
Nos vies ont gardé de belles formes :
Il faut le dire.
Il le faut parce que tout a déjà été dit.
Tout a déjà été dit
Et parfois même très bien dit.
Tout a déjà été dit
Mais pas encore comme ça,
Mais par encore par nous,
Mais pas encore ici,
Mais pas encore de toi à moi…
Alors, on va chercher dans l'étang
Des reflets et des narcisses,
Du vide grenier on ramène
La peau tendue d'un miroir
Installé dans notre salon.
De la fenêtre ouverte, on attrape
La musique des jours,
La fanfare des merles,
Sur la table, avec des miettes, on écrit
Le journal de nos ballades
Dans nos arrières cours,
Dans nos clairs-obscurs,
Une porte grince en demi-ton,
Au fond de nos jardins intérieurs.
Une nécessité pépie encore
Dans nos cages thoraciques.
Tout a déjà été dit
Mais pas encore.
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