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babel
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Voilà comment on passe d'une populaire à une soupe populiste.
on a usé les grands rêves sur les petits avantages, on a fait tourner les mots comme de la grenaille dans un four, il nous reste des rêves, nus, et à qui la langue est coupée, parce que les mots de nos rêves font le trottoir pour payer le loyer du château en Espagne du moindre des dirigeants.
Il nous faut recueillir et cueillir à nouveau une langue verte et drue, qui parle sans endormir.
Et sans cesse redonner un alphabet au chaos.  |
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| Francois |
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« […] aujourd’hui, après que Heidegger et Wittgenstein ont chacun à leur façon fait apparaître les contours, les ressorts et l’épuisement de cette longue barbarie moderne, dont le cœur est un écoeurant mélange de scientisme et de spiritualisme, la dernière chose à faire, en cet « après » où ils nous ont du même coup jetés – la dernière chose à faire, je le martèle – serait d’en proposer une nouvelle mouture.
Mais si vous y tenez, je peux vous en donner la recette, bien que tout le monde la connaisse puisqu’on ne mange rien d’autre quand on dîne en ville et que c’est en la récitant qu’on fait s’ouvrir toutes les portes de toutes les institutions universitaires et culturelles. La voici : Un peu d’écriture formelle (n’importe laquelle), beaucoup de droits de l’homme (qu’on peut, si on le désire, relever de quelques questions d’éthique médicale). Réservez cet appareil. Faites fondre à feu vif la recherche et la démocratie dans la casserole de l’entreprise. Quand le mélange est onctueux, versez dedans l’appareil précédemment décrit. Passez plusieurs fois (toute la réussite dépend de la fréquence de cette répétition) au four médiatique. Quand ça lève et que c’est bien doré, retirez du four, saupoudrez au social et servez aussitôt (le soufflé tombe vite). Il est de rigueur d’accompagner ce plat d’une salade littéraire (n’employez que les variétés autrichiennes ou tchèques). »
( Gérard Granel, Écrits logiques et politiques, Galilée, p. 104.)
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babel
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Victor Hugo a dit : "L'utopie c'est la vérité de demain"
moi je dirais que c'est la vérité d'aujourd'hui,
dit Julos sur le blog. Alors me voilà SDF des vérités… car l’utopie, comme son nom l’indique est sans lieu, et s’il s’agit de l’utopie, me voilà sans feu ni lieu : sans vérité à balayer, lessiver, dépoussiérer tous les jours. Norge n’avait de faible pour la vérité que blonde avec une forte poitrine, disait-il… J’aime aussi les vérités brunes. J’aime aussi les vérités blondes à fermentation sur lie.
J’entends les vérités casquées se préparer. Leur casque est un casque de radio, de régie. Le fer de lance, c’est l’audimat.
Et dans l’eau croupie sous les feuilles sans intérêt, gigote une bactérie, qui sera peut-être dans des millions d’années l’ancêtre d’une vie nouvelle. À moins qu’elle ne soit piétinée dans la course éperdue vers une conférence de presse.
Je suis un sdf des vérités….
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