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Francois |
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(jadis)
Le logis délabré n’en finit pas de dire l’antérieur : tout ce que nous ne pouvons toucher ni suivre de nos yeux qui forniquent n’est pas absent du monde et nous hante ; ainsi la grande image dans le grand magma bleu. Sans cesse un univers s’écroule autour de nous, glisse dans le retrait et le brouillard des âges quand le toujours plus et plus neuf nous embarque dans un tumulte d’affairements, dispositions, mesures – au faîte d’une vague vite charriés sur la chute immuable et transmutante de son double versant, forme qui se forme par dévoration de forme. L’antérieur, nous nous rabattons vers lui seulement après l’impossible confrontation, l’occasion manquée, parce que l’occasion est manquée. Le délice ne point que dans la douleur du départ. Sans cesse nous vient une tristesse par regret, à rôle d’honorer ce qui s’anéantit. En elle s’amorce l’absentement de l’antérieur, l’étreinte où nous n’étions pas, qui nous amorce et nous pourvoie d’empreinte. Si n’existaient les regretteurs, mais exclusivement les impatients de neuf, qu’entendrions-nous, sinon le brouhaha qui se nourrit du vent effréné de la course? Démunis de répétition, n’élargissant, ne prolongeant, nous n’aurions pas le cri novice. Nous flotterions dans l’immense nef, faséyants sans chair ni soif, sans fatigue, sueur ni sillage : table rase, jour sans obscur vers le non-lieu.
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babel
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Je suis revenu à la maison natale la seule chez nous, à toujours porter le deuil. La porte franchie, je ne dépasse aucun seuil, sous le masque de la vie réussie, pâle. Rayant sa laque d’oublis, de poussières, les yeux mi-clos sur les douleurs trop fières, je viens lasser les souvenirs en les aimant. La griffure d’une branche de lierre arrachée, dit le présent, la frontière. Sur le sol, les traces de pas font un journal muet et vide. Tout ce que j’y recueille me met à l’écart. Il suffit que je veuille, pour que l’abandon me montre son arsenal.
babel-encre Ptiatanne © Petites Vagues éd. 2007. |
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Francois |
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Mon membre peint de pigments rouges, il n’y a ni rêve ni rituel : c’est ton sang de février qui lessive des baves, vermine et boue dans la buanderie d’une nuit à son plein. Comme jeunes oiseaux lancés au précipice, nous dévalons, nous gravissons jusqu’à l’acmé, nos souffles contrariés gémissent leur syncope. Le temps s’oublie ; avec quels griefs ? |
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