J'ai aussi lu et relu ton poème, sa simplicité, son dénuement. Je ne sais pas si tu as écrit en ton nom, ou en te glissant dans la peau des autres... De toute façon maintenant, il est habité par plein de gens.
Hier, justement, je pensais qu'un jour ma fillette aura quitté le nid. Dix minutes plus tard, mon imagination déjà me la donnait à voir revenant à nouveau à la maison avec un tas de conseils et de remerciements de bien vouloir garder son petiot, ou sa petiote... Comment jamais savoir si on a eu tort ou raison... mais on peut, un jour, une fois, dire qu'on ne le sait pas, parce qu'on a aimé, non pour avoir la médaille du Parent de l'année. Non. On a aimé juste parce que le coeur a des raisons que la raison ferait bien d'imiter, sinon, elle va savoir le coût du pain, non mais ! Une fois l'amour dit, le silence complice peut faire un autre nid, tissé de distances confiantes. L'amour est aussi la recherche permanente de la plus juste distance où chacun est soi, et de la plus juste proximité, que chacun peut franchir d'un bond, remplir d'un clin d'oeil. Tous ces mots d'amour non-dits comme des pigeons messagers "les pattes prises dans le béton...." Mais l'amour ayant cimenté les jours, dans l'apparente absence, le parfum de l'aimé, enfant, conjoint, parent, ami, se fait une place dans les sous-entendus qui soutiennent nos jours. Puis, les mains inutiles, dans l'après-midi qui s'allonge, on peut en respirant se reposer sur une joie lente et entêtée, chargée du désir des retrouvailles qui déjà crèvent les solitudes par la communion qu'elles habilleront de brocards, le jour venu. |