Journal de bord décalé d’un voyage enchanté
Un voyage en Nubie ? Une lubie, un alibi ? Que nenni ! Une envie, une folie, un défit ? Oh que oui !
Nouer des liens avec les Nubiens, être aux nues devant des Nubiennes bien nées, à demi-nues, nubiles, volubiles et habiles … En Nubie, Anubis habille les momies pour l’après-vie Reines et déesses sont parées d’or, de turquoise et de lapis-lazuli. Comme des mirages, les temples émergent des sables du désert et se fondent dans le décor. Nous pénétrons dans les sanctuaires avec émotion et dévotion, sur la pointe des pieds, pour ne point troubler l’intimité des divinités. En tendant l’oreille nous percevons les potins divins du gratin mondain : - Dans ton iris ô Osiris, dit Nephtis, je vois six ibis sous un tamaris qui osent user et abuser de l’eau de l’oasis d’Isis ! - Tatillonne, Nefertiti titille Nefertari qui ne tarit pas d’éloge sur sa toge. T’as ri de Nefertari ? T’as tort Hathor ! Tout ton or dort à Louxor, mais au bout d’Abou Simbel, la si belle Nefertari, dont tu as ri, a un temple à son effigie ! Dans tous les temples d’Egypte, les pharaons, fanfarons, font des bas-reliefs leur auto-louange. Ils sont partout représentés, offrant le thé aux divinités, statufiés stupéfiés en stupéfiants colosses de pierre et parfois divinisés … excusez du trop ! On comprend pourquoi certains chefs d’état aiment aller en Egypte passer le réveillon afin de s’inspirer des pharaons …
Pendant ce temps, assis à Assouan, on sue eau et sang, en s’essuyant sans souci du séant. Dans le train qui file dans la vallée du Nil, les paysages défilent … Au fil du Nil filent mille felouques au look effilé qui se faufilent entre les petites îles du Nil sans souci des crocodiles. En croisière sur le Lac Nasser où rien ne sert de courir, on côtoie le désert, on se croise, on pose, on se repose, on s’expose, on se cause … Sur ce Lac Nasser, de concert, tous trinquèrent au passage du Tropique du Cancer. La nuit venue, sur le pont, nous entamons sans façon des chansons en canon sous la constellation d’Orion. Aurions-nous perdu le Nord ? Non, juste le « la », et d’effroi, la Grande Ourse se cache … Une pluie d’étoiles filantes zèbre la voûte céleste qui scintille de mille feux. Vite, un vœu … celui de revenir en Nubie en si belle compagnie … ! |