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Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date croissante
Francois
Posté le:
26/12/2007 04:33
Sujet du message:
Amour des routes
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francois.laur@wanadoo.fr
 
CHANSON DE LA ROUTE OUVERTE

(d’après Walt Whitman, Song of the Open Road)




1

À pied, le cœur léger, je prends la route ouverte,
Dispos, libre, le monde devant moi,
Le long sentier brun devant moi conduisant où bon me semble

Dès lors je ne demande nulle faveur du sort, je suis moi-même une faveur du sort,
Dès lors je ne gémis plus, n’atermoie plus, n’ai besoin de rien
Finies les plaintes domestiques, bibliothèques, gloses chicanières,
Fort et comblé, je vais par la route ouverte.

La terre, voilà qui suffit,
Je ne veux pas que les constellations s’approchent
Je les sais très bien où elles sont
Je les sais suffire à ceux qui leur appartiennent

(Encore ici je porte mes vieux fardeaux délicieux
Je les porte, hommes et femmes, je les porte où que j’aille avec moi,
Je jure qu’il m’est impossible de me délester d’eux
Je suis plein d’eux et à mon tour les emplirai)


2

Toi, route où je pénètre et regarde tout autour, je crois que tu n’es pas tout ce qu’il y a ici,
Je crois qu’ici, encore, il y a beaucoup d’inaperçu.
Ici, profonde, la leçon d’accueil : ni préférence ni refus,
Le noir et sa tête laineuse, le criminel, le malade, l’illettré ne sont pas refusés ;
La naissance, la ruée pour le médecin, le pas lourd du mendiant, la titubation de l’ivrogne, le groupe rieur des mécaniciens,
La jeunesse fugueuse, l’attelage du riche, le dandy, le couple s’enfuyant,
Le marchand forain matinal, le corbillard, le mouvement des meubles dans la ville, le retour (on quitte la ville),
Ils passent, je passe aussi, toute chose passe, aucune ni personne ne peut être interdit, ne peut qu’être accepté, ne doit que m’être cher.


3

Toi air qui me sers avec le souffle pour la parole !
Vous objets qui, depuis l’imprécis, à mes idées donnez forme et nom !
Toi lumière qui me baigne ainsi que toutes choses dans d’exquises douches caressantes !
Vous sentiers creusés de sillons irréguliers près des bords !
Je vous crois latents, existences inaperçues, et vous m’êtes si chers !

Vous chaussées dallées des villes ! Vous forts contrôles aux frontières !
Vous ferries ! vous planches et poteaux des quais ! vous bordages en bois de construction ! vous navires lointains !
Vous rangées de maisons ! vous façades percées de fenêtres ! vous toits !
Vous porches et entrées ! vous parements et volets de fer !
Vous fenêtres dont la coquille transparente peut révéler tant !
Vous portes et seuils montants ! vous arceaux !
Vous pierres grises de trottoirs interminables ! vous croisements si foulés !
De tout ce qui vous a touchés je crois que vous avez reçu et maintenant devriez de même me faire, en secret, recevoir
Du vivant et du mort vous avez peuplé vos surfaces impavides, et par là les esprits devraient m’être amicaux et limpides.


4

La terre s’étendant à main droite et main gauche,
L’image animée, chaque chose en sa lumière la meilleure,
La musique se déversant là où elle est voulue, s’interrompant là où elle ne l’est pas,
La voix joyeuse de la voie publique, le frais sentiment gai de la voie.

O grand route où je voyage, me dis-tu Ne me quitte pas ?
Dis-tu Surtout, ne te risque pas – si tu me quittes tu es perdu ?
Dis-tu Déjà je suis préparée, je suis bien damée, pratiquée, adhère à moi ?

O voie publique, je le redis, je n’ai pas peur de te quitter, pourtant je t’aime,
Tu m’exprimes bien mieux que je ne puis m’exprimer,
Tu peux être pour moi plus que mon poème.

Je pense : les actes valeureux ont tous été conçus au grand air, ainsi que les poèmes libres,
Je pense : je pourrais moi-même m’arrêter ici et faire des miracles,
Je pense : ce que je rencontrerai sur la route, quoi que ce soit, je l’aimerai, et quiconque m’aperçoit peut m’aimer.
Je pense : celui que je vois, qui qu’il soit, peut être heureux.



5

Désormais je me prescris libéré de limites et de bornes imaginaires,
Allant selon ma pente, mon propre maître, absolument,
À l’écoute des autres, pesant bien ce qu’ils disent,
Faisant une pause, cherchant, recevant, contemplant,
Gentiment, mais avec une volonté sûre, me privant de l’emprise que j’avais

J’inhale des rasades prodigieuses d’espace,
L’est et l’ouest sont à moi, et le nord et le sud.

J’ai plus d’ampleur, bien plus que je ne le pensais,
Je ne me savais pas avoir tant de grandeur.

Tout me paraît si beau,
Je puis répéter à l’envi aux hommes et aux femmes : Vous m’avez fait un tel bien ! je voudrais vous en faire autant,
Je veux recruter pour moi-même et pour vous en allant,
Je veux me répandre parmi les hommes et les femmes en allant,
Je veux lancer une joie neuve et rude parmi eux,
Que quelqu’un me refuse ne doit pas m’inquiéter,
Que quelqu’un m’accepte, qu’il ou elle soit béni et me bénisse.


6

À présent si un millier d’hommes parfaits devaient apparaître, cela ne m’étonnerait pas,
À présent si un millier de splendides figures de femmes apparaissaient, cela ne me stupéfierait pas.

À présent je vois le secret : comment faire les meilleurs ?
C’est grandir à l’air libre, manger et dormir avec la terre.
Ici a lieu un magnifique acte personnel,
(Un tel acte saisit les cœurs de toute la race humaine,
Son déversement de force et de vouloir submerge la loi, se gausse de toute autorité et de tout argument contre lui.)

Voici l’épreuve de sagesse
La sagesse n’est finalement pas objet d’examen à l’école,
La sagesse ne peut pas se transmettre de l’un qui ne l’a pas à un autre qui ne l’a pas,
La sagesse est d’âme, n’est point susceptible de preuve : elle est sa propre preuve,
S’applique à toutes scènes, sujets et qualités ; elle est plaisir,
La certitude de la réalité et de l’immortalité des choses, et l’excellence des choses ;
Il y a quelque chose dans le char festif de la vue des choses qui la suscite hors de l’âme.

À présent je revisite philosophies et religions,
Elles peuvent bien prouver dans les salles de lecture, elles ne prouvent pourtant rien sous les nuages au long du paysage et du flux des courants.

Voici la réalisation
Voici un homme grandi, il réalise ici ce qu’il a en lui,
Le passé, le futur, grandeur, amour – s’ils sont vides de toi, tu es vide d’eux.

Seul le noyau de chaque objet nourrit ;
Où est celui qui arrache la bogue pour toi et moi ?
Où celui qui défait stratagèmes et voiles pour toi et moi ?

Voici l’adhésion, elle n’est pas préfabriquée, elle est au bon moment ;
Sais-tu ce que c’est que de passer pour être aimé par des étrangers ?
Sais-tu le langage de ces yeux qui se tournent ?


7

Voici l’épanchement de l’âme
L’épanchement de l’âme vient de l’intérieur à travers des barrières de charmille, suscitant à jamais des questions,
Ces envies, pourquoi existent-elles ? ces pensées dans l’obscur, pourquoi existent-elles ?
Pourquoi y a-t-il des hommes et des femmes qui, alors qu’ils me sont proches, le soleil dilate mon sang ?
Pourquoi, lorsqu’ils me quittent, mes fanions de joie sombrent-ils plats et tristes?
Pourquoi y a-t-il des arbres sous lesquels je n’ai jamais marché quand de grandes et musicales pensées descendent sur moi ?
(Je pense qu’elles pendent là, l’hiver, l’été, à ces arbres et laissent toujours tomber des fruits quand je passe ;)
Qu’est-ce que j’échange tout soudain avec des étrangers ?
Quoi avec certain conducteur quand je voyage sur le siège à son côté ?
Quoi avec certain pêcheur tirant sa senne près du rivage quand par là je me promène et fais une pause ?
Que me procure d’être libre pour le bon vouloir d’une femme et d’un homme ? Que leur procure d’être libres pour le mien ?





8

L’épanchement de l’âme est le bonheur, voici le bonheur,
Je pense qu’il imprègne le grand air, dans l’attente en tout temps,
À présent il coule à nous, nous en sommes responsables, et c’est juste.
C’est ici qu’apparaît la personnalité douce et attachante,
La personnalité douce et attachante, c’est la fraîcheur et la tendresse de l’homme et de la femme,
(Les herbes du matin, chaque jour, ne croissent pas plus fraîches et plus tendres à partir de leurs propres racines que la personnalité ne croît fraîche et tendre à partir d’elle-même.)

Vers la personnalité douce et attachante suinte et coule la sueur des jeunes et des vieux
D’elle s’épanche, distillé, le charme qui se moque de la beauté et des talents,
Vers elle se tend le long désir frissonnant de contact.


9

Allons ! qui que tu sois, viens voyager avec moi !
Voyageant avec moi tu trouves ce qui jamais ne lasse.

La terre jamais ne lasse,
La terre est bourrue, silencieuse, de prime abord incompréhensible, la Nature est de prime abord bourrue et incompréhensible,
Ne perds pas courage, continue, il y a des choses divines bien voilées,
Je te jure qu’il y a des choses divines plus splendides que ce que les mots sont capables d’en dire.

Allons ! nous ne devons pas nous arrêter ici,
Aussi jolies que soient ces boutiques, si pratique cette maison, nous ne pouvons rester ici,
Si abrité ce port, et si calmes ces eaux, nous ne pouvons jeter l’ancre ici,
Si bienvenue l’hospitalité qui nous entoure, il nous est permis de la recevoir, mais brièvement.



10

Allons ! Les motifs doivent être grandioses !
Nous naviguerons sans itinéraire par des mers sauvages,
Nous irons où les vents soufflent, les vagues se ruent, et le clipper yankee fonce à pleines voiles.
Allons ! Avec la force, la liberté, la terre, les éléments,
Santé, défi, gaieté, dignité, curiosité ;
Allons ! Foin de toutes les formules !
Foin de vos formules, ô prêtres matérialistes aux yeux de chauve-souris !
Le cadavre ranci bloque le passage – l’enterrement n’attend plus.

Allons ! Cependant, attention !
Celui qui voyage avec moi a besoin du meilleur sang, de muscles, d’endurance,
Pas un ou une ne peut venir à l’essai si lui ou elle n’apporte courage et santé,
Ne viens pas ici si tu as déjà dépensé le meilleur de toi-même,
Seuls peuvent venir ceux qui viennent en un corps bien fait et intrépide,
Aucun malade, aucun buveur de rhum, aucun souillé d’affections vénériennes n’a la permission d’être ici.
(Les miens et moi ne convainquons pas par des arguments, des comparaisons, des rythmes,
Nous convainquons par notre présence)


11

Écoute ! Je vais être honnête avec toi,
Je n’offre pas les vieux prix lisses, mais offre de nouveaux prix rugueux,
Ce sont les jours qui doivent t’échoir :
Tu n’amasseras pas ce qu’on appelle des richesses,
Tu disperseras d’une main prodigue tout ce que tu gagnes ou réussis,
Sitôt arrivé à la ville qui était ta destination, à peine t’installeras-tu dans la satisfaction que tu seras appelé, par un appel irrésistible, au départ,
Tu seras insulté : sourires ironiques et moqueries de ceux qui restent derrière toi,
Aux marques d’amour que tu recevras, tu répondras avec des baisers passionnés du départ,
Tu ne permettras pas de t’agripper à ceux qui étalent leurs mains tendues vers toi.


12

Allons ! Après les magnifiques Compagnons, et pour leur appartenir !
Eux aussi sont sur la route – ce sont les hommes vifs et fiers – ce sont les femmes les plus magnifiques,
Friands de calmes maritimes et de tempêtes maritimes,
Marins de maints navires, marcheurs en maintes contrées,
Habitués de bien des pays éloignés, habitués des demeures lointaines,
Faisant confiance aux hommes et aux femmes, observateurs des villes, bourreaux de travail solitaires,
En arrêt et contemplateurs de touffes, floraisons, coquillages du rivage,
Danseurs aux danses de noces, embrasseurs de mariées, tendres aides d’enfants, serviteurs d’enfants,
Soldats de révoltes, veilleurs de tombes béantes, descendeurs de cercueils,
Voyageurs au long cours par-delà les saisons, par-delà les années, les étranges années, chacune débouchant de celle qui la précédait,
Voyageurs comme avec des compagnons, c’est-à-dire leurs propres étapes diverses,
Marcheurs dorénavant depuis les jours latents d’enfance,
Voyageurs, gaiement, leur propre jeunesse, voyageurs, leur masculinité barbue et de bon grain,
Voyageurs, leur féminité ample, insurpassée, comblée,
Voyageurs, leur propre sublime vieillesse de masculinité ou de féminité,
Vieillesse, calme, épanouie, vaste avec la fière respiration de l’univers,

Vieillesse, s’écoulant libre avec l’exquise et proche liberté de la mort.


13

Allons ! À ce qui n’a pas de fin et qui n’a pas eu de commencement,
Pour éprouver fortement, les randonnées de jour, les repos de nuit,
Pour les fondre tous dans le voyage auquel ils tendent,
Pour les fondre à nouveau dans le départ de voyages bien meilleurs,
Pour ne concevoir de temps, même lointain, que vous ne puissiez atteindre et dépasser,
Pour n’examiner aucune route sinon celle qui s’étire et vous attend, quelque longue qu’elle soit, mais qui s’étire et vous attend,
Pour ne voir aucun être, dieu ou autre, sinon vous qui êtes là en allée,
Pour ne voir aucune possession, sinon celle que vous pouvez posséder, jouissant de tout sans labeur ou achat, exception faite du banquet, pourtant pas d’une de ses miettes,
Pour recevoir le meilleur de la ferme du fermier et de la villa du riche, et les chastes bénédictions du couple bien marié, et les fruits de vergers et des fleurs de jardins,
Pour prendre pour votre usage des villes drues quand vous les traversez,
Pour ensuite emporter avec vous immeubles et rues où que ce soit que vous alliez,
Pour cueillir les pensées des hommes issues de leur cerveau quand vous les rencontrez, pour cueillir l’amour issu de leur cœur,
Pour prendre vos amants avec vous sur la route, pour tout ce que vous leur abandonnez derrière vous,
Pour connaître l’univers lui-même comme route, comme maintes routes, comme routes pour âmes en voyage.

Tout le lointain pour le progrès des âmes,
Toute religion, toutes choses solides, arts, gouvernements – tout ce qui fut et est visible sur le globe ou n’importe quel globe, tombe dans niches et coins devant le cortège des âmes au long des routes grandioses de l’univers.

Du progrès de l’âme des hommes et des femmes au long des routes grandioses de l’univers, tout autre progrès est l’emblème nécessaire et la pitance.

À jamais vivant, à jamais de l’avant,
Souverain, solennel, triste, renfermé, gêné, fou, confus, débile, mécontent,
Désespéré, fier, adorant, malade, accepté par les hommes, rejeté par les hommes,
Ils vont ! Ils vont ! Je sais qu’ils vont, mais je ne sais pas où ils vont,
Mais je sais qu’ils vont vers le meilleur – vers quelque chose de magnifique.

Qui que tu sois, en avant ! Homme ou femme, en avant !
Tu ne dois pas rester à dormir et lambiner là dans la maison, bien que tu l’aies construite, ou qu’elle ait été construite pour toi.

Hors de la séquestration obscure ! Hors de derrière l’écran !
Inutile de protester : je sais tout et le révèle.

Vois à travers toi le mal comme le reste,
À travers le rire, la danse, le dîner, le souper des gens,
À l’intérieur des vêtures et ornements, à l’intérieur de ces visages lavés, barbe soignée,
Vois haine, dégoût secrets et silencieux, et désespoir.
Aucun mari, aucune épouse, aucun ami sur qui compter pour entendre l’aveu,
Un autre soi, une copie de tout un chacun, furtif, se dissimulant,
Informe et muet par les rues de villes, poli et fade dans les salons,
Dans les voitures des chemins de fer, les bateaux, les réunions publiques,
Le chez soi des hommes et des femmes, à table, dans la chambre, partout,
Vêtu avec élégance, mine souriante, droit, la mort sous le sternum, l’enfer sous le crâne,
Sous le manteau et les gants, sous les rubans et les fleurs artificielles,
Restant fidèle aux usages, parlant sans dire un mot de soi,
Parlant de tout mais jamais de soi.


14

Allons ! À travers luttes et guerres !
Le but nommé ne peut pas être annulé.

Les luttes du passé ont-elles réussi ?
Qu’est-ce qui a réussi ? Toi ? Ta nation ? La Nature ?
À présent comprends-moi bien – il est dans l’essence des choses que toute conclusion de succès, peu importe lequel, doit conduire à quelque chose qui rendra nécessaire une lutte plus grandiose.

Mon appel est un appel à la bataille, je nourris une rébellion active,
Celui qui va avec moi doit aller bien armé
Celui qui va avec moi va souvent avec une maigre diète, la pauvreté, des ennemis furieux, des désertions.


15

Allons ! La route est devant nous !
Elle est sûre – je l’ai essayée – mes propres pieds l’ont essayée avec soin – ne te laisse pas arrêter !
Que le papier reste non écrit sur le bureau, et sur l’étagère le livre non ouvert !
Que les outils restent à l’atelier ! Que l’argent reste non gagné !
Que l’école croupisse ! Ne vous occupez pas du cri de l’enseignant !
Que le prêcheur prêche à sa chaire ! Que l’avocat plaide à la cour, et le juge face savoir la loi.

Camarade, je te donne ma main !
Je te donne mon amour plus précieux que l’argent,
Je te donne moi-même avant le prêche ou la loi ;
Me donnes-tu toi-même ? Vas-tu venir voyager avec moi ?
Collerons-nous l’un à l’autre aussi longtemps que nous vivrons ?

* * *
*


























 

Agnès
Posté le:
25/12/2007 22:06
Sujet du message:
Mia Lecomte
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Plein plein plein de poèmes d’amour dans mes livres cadeaux de Noël.
On partage et on fait durer ? Une découverte, Mia Lecomte. Ses poèmes sont traduits de l’italien par Jean Portante.

DE DOS
Dans l’heure incertaine entre le cou et la nuque
le désir est dans le toucher
un peu derrière l’oreille
pendant que je pose la voix,
les mains obligées de s’excuser lointaines.
Si ensuite il se retournait dans l’heure cachée
entre une mèche et le collet
je ne saurais si chercher
un pardon pressé qui ramènerait les mains
ou laisser la voix se poser là derrière,
ce seul toucher humblement qui est le sien.

FABLE
Mon héros lointain
est un prince heureux
qui chaque jour est triste
un roi guerrier au pied
de la monture fatiguée
le génie de la lampe
qui ne sait jamais sortir,
c’est l’enfant de chœur espiègle
de toute sacristie
un concubin magique
avec des marmites rondes
cet archiviste seul
aux cicatrices molles
est tout ce dont j’ai besoin
quand c’est davantage mieux vaut
qu’au fond du fond ils restent.

BIFOCAL
Tes lentilles côte à côte
qui reflètent
un dégel après l’autre
en moi.
Lentille concave
la droite
pour m’imploser en cristaux,
oiselets moulurés neige à neige
dans des éclats aigus.
Elle est convexe
la gauche
pour m’exploser en même temps
répandant sans hâte
la patience du glacier
d’ère en ère.
 

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