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babel
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Lundi, je me satisferais bien d'être un chameau, ou même un âne, discrètement écoutant des trop roses de peau se réjouir du soleil, des dunes, et du vent, et sous mes dents vagabondes on entendrait crisser le "chardon bleu des sables". |
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Francois |
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ESPERLUETTES La lueur d’une truite zébrant vive la Sorgue sous un saule l’arc électrique bleu d’un martin-pêcheur en piqué le sillage aboli d’une luciole en juin qui ressuscitera l’aigrette s’effaçant d’un ancien feu de la Saint-Jean et celle du quatorze juillet l’étoile goutte d’or filant dans le ciel d’août qui nous fait, pour rire, formuler un vœu le flux de douceur patiente qui stagne autour des vaches l’œil des ânes serti d’un épais trait de khôl ton souffle comme brise légère sur le liseron des sables fleuri rose et blanc d’une fleur charnue. Ce ne sont pas espoirs, mais agents de liaison des natifs de l’humus. |
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Agnès |
Posté le: 8/12/2007 11:39 | Sujet du message: les voyageurs heureux | |
Email: zen23512@zen.co.uk | |
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Que de bonheurs ils vivront, ces partants pour la Nubie ! Ils vont se cajoler les yeux de l’exubérance des marchés, de modernités hétéroclites qui les surprendront près des murs anciens qui ont recueillis depuis toujours les confidences d’ intrigues. Ils auront tant et tant d’histoires à raconter quand ils reviendront des anciens royaumes de Nubie ! Ils nous parleront en mémoires affectives des chèvres aux longues jambes, de l’art métissé de religion et d’ordre social incestueux. Et du Nil, et de l’imposant Abu-Simbel, du dieu crocodile Sobek, de l’élégance des fresques où les princesses au profil impassible participent à des rites d’initiation qui les feront tout de même un peu frissonner, il me semble. Bon voyage, grands veinards !
Agnès |
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Francois |
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A l'intention des voyageurs, pour que Hathor les bénisse :
Subitement, le grand alambic à combustion lente de nos thorax concocte d'horribles hordes d'hortensias ; or, quel rire étrange et familier n'a pas secoué ces noirs corsets velus ombrés de gouffres sur les leucémiques prairies que peuplent nos fronts ridés ? Tes lampadophores ne statufient plus sycomores incorruptibles ou joyeux sistres à rondelles. les délivrances invitent à s'allaiter au pis, oasis pour l'ivresse tendre. Une dernière fois dans les derniers pâtis (après eux le désert croît), avec elle lourdes tresses collier de plaisir, ivre elle aussi, elle aussi amoureuse quand coassent rainettes sous palmiers-éventails non parjures à la lune, jailirait-il de nous, encore, ce oui au centre de jouir ? (François Laur). |
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babel
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J’ai demandé cette bénédiction aussi à Krsna, Govindâ, flûtiste sur un pied, lui qui sait faire paître son troupeau, dans l’amour de Rhada, éprise par sa peau bleue : l’aimé du Cantique des cantiques lui aussi est un pâtre, mais parmi les lys… Ils chantent….Mais pas de Ghazal pour tous, pas de chant d’amour pour tous…Il y a des dogmes sans pitié, durs comme un minaret planté envers et contre tout. Pas de ghazal dans le dogme comme celui d’un Al Ghazali. Xochipilli les a peut-être privés d’ivresses. Depuis le sable ensoleillé, nos maisons, alignées, comme des dogmes mouillés, pourraient devenir des gazettes sauvages s’ébrouant comme des pages auprès de quelques rois de la savane et de l’édition….Mais c’est un immens’ songe, tous ces dieux, chantant, près des galets soumis en dévotions, crissant leurs scrupules sous les semelles….Des hommes bleus qui gardent des troupeaux et qui chantent, amoureux…. Qui pourrait y croire ? Je connais pourtant un Homme Bleu, un Kel Tamasheq, qui longtemps a surveillé le troupeau, et sa Rhada était notre camarade d’études ; ils le surent quand ils se croisèrent au détour d’un chameau. Quand mon ami targui, ce Kel Tamasheq, Aknia a découvert la forêt et la pluie, ce lui fut une immense dépossession : il n’y avait plus d’horizon, plus de lumière, plus d’heures trottant dans la tête, plus de distance appréciée par les ombres, plus de pause cinq fois par jour pour la prière, plus d’islam tolérant, noble et discret, plus de sable – sauf dans les bétonnières— et toute cette eau, qui chez lui est sacrée et qui ici… et puis, poussant la caravane des jours… Peu à peu, il a su comment faire paître le troupeau des gouttes de pluie sur la peau bleue de la nuit… |
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