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babel
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je connais un arbre, un beau morceau un chouette billot. Il a deux grosses branches, et une plus petite qu'on oublie toujours. Entre ses branches, vers le milieu a poussé un buisson, une toison, où parait-il un p'tit garçon fait son pipi. C'est un billot de la catégorie des belgicae. Ces derniers étés, quand il fleurissait, on avait d'un côté les fleurs flammèches or et sang, gueule de lion, de l'autre des flammèches fleuries sang et or en plumes de coq. En plus, un peu partout, les oiseaux migrateurs avaient greffé les espèces les plus bigarrées dans les recoins des creux des trous des plis de son écorce... Imaginez la fête des yeux, du nez, et tout le reste : c'était l'été belgicae ! À coups de frissons, les automnes ont fait tomber les rideaux, les calfeutrages et les feuillages. Monsieur l'hiver se débarrasse de l'inutile, des feuilles et de leurs plumages : il aime l'écorce nue à souligner d'un vent de neige, et que le plus fort survive, c'est sa nature. Monsieur Hiver n'est pas bon pour le belgicae : son gel a fendu l'arbre en son milieu, et sa sève coule comme, au bord des yeux, coulent les regrets. Y'a plus qu'une solution, remettre du désordre dans le pas cadencé, rebalancer du feuillage, gouailler dans tous nos langages... Je vous propose de mettre en basque, en occitan, en mandarin et en tamoul votre traduction des Zinneke de Julos, comme autant de patchworks pour réchauffer l'arbre à Zinneke, Het belgique.... En attendant, voilà déjà, les Zinneke en latin comme une vieille prière qui grincerait à la porte d'une chapelle oubliée en terre belge.... Car la Belgique, ce n'est pas un "Vaterland", mais un "Heimat", mais en français, nul mot n'a cette nuance....
Nos omnes omnino homines (traduction à re re vérifier encore une ou deux fois)
Mundi gallici, mundi flandrenses Neque solus neque uter Nos omnes omnino homines Carolusregensis, Rigiensisque, vel aliis... Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines Proavi nostri coiviunt hic et hoc in gentibus Respecto omnibus sanguinibus Nos omnes simile nascimus Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Calcinensis, vel ex Madras in India De radice una venimus Calcinensis, vel Afros Hutus De uteris mulierium venimus Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Loquamur gallicam, flandrensem Arabicam, Aethiopiam vel Indicam Asiaticam, Nigeriam, sicut rursus Barbariam Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Cur agimus semper lites : pro agnacules postea bella gerimus ? Ira motibus in aliquem, adversus aliquem In pauco, in micam inimici ! Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Vide ! uniti summe summus omnibus gentibus ex omnibus locis Cum omnibus sideris caelorum Nos omnes omnino irides … Nos omnes omnino homines Remarques : Nos omnes omnino homines= litt. Nous [sommes] en toute chose tous humains Iridis : arc-en-ciel Uniti summe summus etc… = litt. Nous sommes unis au plus haut point à tous les peuples de tous les lieux, avec toutes les étoiles des cieux, en tout tous sommes des arc-en-ciel, en tout tous sommes des humains… In micam inimici : ennemis pour une miette, (et ça fait joli en plus !) |
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aurelie
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[quote="babel"]je connais un arbre, un beau morceau un chouette billot. Il a deux grosses branches, et une plus petite qu'on oublie toujours. Entre ses branches, vers le milieu a poussé un buisson, une toison, où parait-il un p'tit garçon fait son pipi. C'est un billot de la catégorie des belgicae. Ces derniers étés, quand il fleurissait, on avait d'un côté les fleurs flammèches or et sang, gueule de lion, de l'autre des flammèches fleuries sang et or en plumes de coq. En plus, un peu partout, les oiseaux migrateurs avaient greffé les espèces les plus bigarrées dans les recoins des creux des trous des plis de son écorce... Imaginez la fête des yeux, du nez, et tout le reste : c'était l'été belgicae ! À coups de frissons, les automnes ont fait tomber les rideaux, les calfeutrages et les feuillages. Monsieur l'hiver se débarrasse de l'inutile, des feuilles et de leurs plumages : il aime l'écorce nue à souligner d'un vent de neige, et que le plus fort survive, c'est sa nature. Monsieur Hiver n'est pas bon pour le belgicae : son gel a fendu l'arbre en son milieu, et sa sève coule comme, au bord des yeux, coulent les regrets. Y'a plus qu'une solution, remettre du désordre dans le pas cadencé, rebalancer du feuillage, gouailler dans tous nos langages... Je vous propose de mettre en basque, en occitan, en mandarin et en tamoul votre traduction des Zinneke de Julos, comme autant de patchworks pour réchauffer l'arbre à Zinneke, Het belgique.... En attendant, voilà déjà, les Zinneke en latin comme une vieille prière qui grincerait à la porte d'une chapelle oubliée en terre belge.... Car la Belgique, ce n'est pas un "Vaterland", mais un "Heimat", mais en français, nul mot n'a cette nuance....
Nos omnes omnino homines (traduction à re re vérifier encore une ou deux fois)
Mundi gallici, mundi flandrenses Neque solus neque uter Nos omnes omnino homines Carolusregensis, Rigiensisque, vel aliis... Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines Proavi nostri coiviunt hic et hoc in gentibus Respecto omnibus sanguinibus Nos omnes simile nascimus Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Calcinensis, vel ex Madras in India De radice una venimus Calcinensis, vel Afros Hutus De uteris mulierium venimus Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Loquamur gallicam, flandrensem Arabicam, Aethiopiam vel Indicam Asiaticam, Nigeriam, sicut rursus Barbariam Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Cur agimus semper lites : pro agnacules postea bella gerimus ? Ira motibus in aliquem, adversus aliquem In pauco, in micam inimici ! Nos omnes omnino homines Nos omnes omnino homines
Vide ! uniti summe summus omnibus gentibus ex omnibus locis Cum omnibus sideris caelorum Nos omnes omnino irides … Nos omnes omnino homines Remarques : Nos omnes omnino homines= litt. Nous [sommes] en toute chose tous humains Iridis : arc-en-ciel Uniti summe summus etc… = litt. Nous sommes unis au plus haut point à tous les peuples de tous les lieux, avec toutes les étoiles des cieux, en tout tous sommes des arc-en-ciel, en tout tous sommes des humains… In micam inimici : ennemis pour une miette, (et ça fait joli en plus !)
Danke, Merci, Babel |
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Francois |
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LE NOM SECRET DE LA DAME
« […] ce n’est pas seulement parce qu’il doit être caché que le nom de la dame est secret. Il l’est parce que le nom secret est plus révélateur que le nom même de la dame, de son être unique. [...] Car l’amour doit se dire dans le chant, et le pretz de la dame doit être répandu, la joie d’amour susciter les mélodies et les rimes, la dissimulation absolue serait contradictoire. Par la solution imaginaire, le senhal, l’identité ordinaire est maintenue secrète, mais l’identité de la dame en amour s’y révèle. Le senhal est un des noms de l’amour. Il dit, quand il est choisi par un maître du trobar, à la fois l’essence de la dame concrète et l’essence de la canso qui la chante. Il tend à l’évidence rigide du concret et à l’universel de la qualité qu’il nomme. Il y a là un lien entre la forme et le nom, le nom propre, qui est caractéristique du trobar et de la forme canso (les trouvères l’ignorent) et qui se retrouve plus tard dans le sonnet.
La forme poétique a affaire aux noms.
Une liste de senhals peut elle-même être un chant :
Alauzeta alouette Rai rayon Miels de Domna meilleure des dames Bels espers bel espoir Bels Cavaliers beau chevalier Doussa Enemia douce ennemie Mirail de Pretz miroir de pretz Noms Verais nom vrai (la dame dont le nom est « nom vrai ») Na Dezirada la désirée Bel Carboncle belle escarboucle Bel Diaman Bel Cristalh Bel Cors Joios beau corps de joie Bel Sembeli belle zibeline Na Douz Esgart dame doux regard Na Esmoi émoi Mon Estiu mon été Mon Estui mon étui Na Flor Flor de lis Na Flor Vermelha Gaug de Cor jouissance de cœur Mon Guerrier Na Jauzida la jouie Fin Joi Joi Novel La Loba la louve Mon Sobre Gaugz mon plus que plaisir Mon Ses Enjan mon sans tromperie Mo Conten Bel Papagai beau perroquet Na Bel Ris dame beau rire Bel Senhor beau seigneur Ses Merce Sobre Luenh plus que loin On Tot Me Platz où tout me plaît Tristan (c’est une dame).
(Jacques Roubaud, La Fleur Inverse, Les Belles Lettres, Collection Architecture du verbe, 1994, pp. 270-271.)
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