jièl |
|
« On n’aura de bonheur qu’à proportion du désespoir que l’on aura assumé ». Cette phrase, d’André Comte-Sponville, naît en moi alors que j’écoute le beau récital de Julos, l’incontestable et volubile jaseur, et boréal et arctique, qui plus est. En lui, et sans qu’il ne faille les opposer – mais n’ai-je pas l’impression de tracer des chemins déjà frayés ? - se conjuguent la béatitude et la désespérance, l’extase et la révolte, la contemplation et les cris rauques, rugueux, le bonheur et la déliquescence, les éclats et les larmes, le tropical et le polaire. Julos, me semble-t-il, n’a jamais été aussi écartelé. Et, par la même : jamais aussi serein. Tu parles de la mort comme on parle d’un fruit ou d’une moisson. Sans honte ni reproche, sans ressentiment non plus. Tu nous dis, somme toute, qu’elle seule est la véritable interlocutrice, l’authentique amante, celle à qui l’on peut vraiment dire : je t’appartiens, je suis à toi, tu me possèdes. La seule. L’authentique. Je crois aussi que les choses ne sont ce qu'elles sont que par ce poids de mort et elles acquièrent leur densité de l'élément impondérable. C’est le sans-poids de la mort qui nous fait vivre, qui donne à la vie toute son urgence et tout son prix. C’est aussi – et tu ne le sais que trop bien – le poids de la vie et de l’amour que tu distilles à profusion, à gouttes non homéopathiques (voilà peut-être – et c’est une bonne chose - la seule limite de cette médecine parallèle). Puis, te revoir, alors que tu dédicaçais tes livres, a été source de réel bonheur. Car te connaître, Julos, c’est savoir que lorsque tu nous tiens la main, lorsque tu nous embrasses, c’est comme un flux d’énergie douce qui nous envahit. Et c’est alors comme si tu faisais venir à la surface le meilleur de nous-mêmes… Tu nous fais sortir de la gangue et de la tristesse et de la mélancolie où nous nous complaisons. Car enfin, tu sais, toi, Julos, que ce qui n’est pas accompli pour le bien de l’humanité ne mérite pas d’être accompli. Tu sais aussi que nous portons la responsabilité du monde sur nos épaules, que nous avons à nous libérer de nos toxines, de nos poisons mentaux. Je t’avais promis de blogger un petit peu avec toi. Ce que j’ai fait aujourd’hui. Bien humblement. |
|