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Francois |
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Voici venu le temps où les cardères (ô ces cabarets d’oiseaux) s’ouvrent encore lilas comme figue fendue pour s’accorder aux grappes mûres, ou aréoles des seins lourds que délivraient de leur brocart les courtisanes vénitiennes. Exulter que cela soit tel, même si les hirondelles choisissent ces jours-là pour partir. Au jardin, œil subtil et zinzibulements, familières restent les mésanges ; furent-elles jamais de bon ou mauvais augure ? Les crépuscules commencent d’accourcir le jour quand la marée, pleine d’amour rugueux en son paquet d’entrailles, lessive à grandes eaux grains de sable et châteaux en Espagne. Dans les prés pente douce où se gardaient de lentes vaches à lait cru poussent des fleurs vénéneuses violâtres que le vent frais ne courbe guère ; il donne envie de chevaucher quelque jument immaculée pour s’enfoncer dans un bois où l’on dort. |
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anouke
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Posté le: 20/11/2007 04:31 | Sujet du message: 10ème bribe en réponse | |
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Aréoles au chaud, mésanges du matin pour croûtes de pain, lessive omo, château de sable en mémoire et lait en boîte. Après avoir chevaucher mon vélo, s'enoncer sous la couette jusqu'à l'aube ! |
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anouke
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Posté le: 20/11/2007 04:33 | Sujet du message: RE: 10ème bribe en réponse | |
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| "anouke" a écrit: | | Aréoles au chaud, mésanges du matin pour croûtes de pain, lessive omo, château de sable en mémoire et lait en boîte. Après avoir chevaucher mon vélo, s'enoncer sous la couette jusqu'à l'aube ! |
Pardon erreur : S'ENFONCER sous la couette |
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anouke
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Posté le: 20/11/2007 04:34 | Sujet du message: RE: 10ème bribe en réponse | |
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| "anouke" a écrit: | | Aréoles au chaud, mésanges du matin pour croûtes de pain, lessive omo, château de sable en mémoire et lait en boîte. Après avoir chevaucher mon vélo, s'enoncer sous la couette jusqu'à l'aube ! |
Pardon erreur : S'ENFONCER sous la couette |
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babel
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je l'attendais cette dixième... et je pense Anouke que ton clavier a eu raison de toi malgré toi: il est des temps où s'énoncer, s'épeler lettre à lettre sous la couette, laisser le duvet dans sa prison cousue épouser les formes vagues de nos tempêtes, de nos septembre, de nos grandes marées, qui s'avancent chaloupées pour picoter nos rêves , tout cela s'articule et s'énonce sous la couette enfin retrouvée comme une vieille tanière... |
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Francois |
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| "babel" a écrit: | | je l'attendais cette dixième... et je pense Anouke que ton clavier a eu raison de toi malgré toi: il est des temps où s'énoncer, s'épeler lettre à lettre sous la couette, laisser le duvet dans sa prison cousue épouser les formes vagues de nos tempêtes, de nos septembre, de nos grandes marées, qui s'avancent chaloupées pour picoter nos rêves , tout cela s'articule et s'énonce sous la couette enfin retrouvée comme une vieille tanière... |
C'est d'ailleurs là que, parfois, on s'énonce si bien que l'on conçoit clairement !
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babel
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Et dans la blancheur des draps de lin cette immaculée conception emporte au paradis...
Un moine anonyme du XIIe siècle dans une page de morale s'est montré bien loin du "puritanisme" que les siècles suivants allaient enfiler comme une armure de peurs. Le XIIe siècle n'avait pas grand peur du corps; il s'accommodait très bien de ses joies et de ses peines, et savait hausser les épaules plutôt que de déclarer sorcier. Ce siècle mourut dans les bûchers des premiers hérétiques parisiens, demandés par les bourgeois de la ville, au grand étonnement des clercs, qui avaient déjà donnés les cathares comme proie aux gens d'armes et d'épées... C'était déjà le début de la fin du temps des trobars, et troubadours, nommés Minnesaenger (les chanteurs de l'amour) ici chez nous...
Il déclare ce vieil anonyme que si la sexualité donne la vie, et donc permet d'offrir au ciel des saints et des élus, alors il n'y a pas à s'étonner que cet acte le plus noble soit accompagné du plus grand des plaisirs...
Ah que de merveilles dans nos amnésies ! Et pourquoi n'avoir pas choisi celui-ci et quelques autres comme base de nos codes de moralité... |
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Francois |
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[quote="babel"]Et dans la blancheur des draps de lin cette immaculée conception emporte au paradis...
Un moine anonyme du XIIe siècle dans une page de morale s'est montré bien loin du "puritanisme" que les siècles suivants allaient enfiler comme une armure de peurs. Le XIIe siècle n'avait pas grand peur du corps; il s'accommodait très bien de ses joies et de ses peines, et savait hausser les épaules plutôt que de déclarer sorcier. Ce siècle mourut dans les bûchers des premiers hérétiques parisiens, demandés par les bourgeois de la ville, au grand étonnement des clercs, qui avaient déjà donnés les cathares comme proie aux gens d'armes et d'épées... C'était déjà le début de la fin du temps des trobars, et troubadours, nommés Minnesaenger (les chanteurs de l'amour) ici chez nous...
Il déclare ce vieil anonyme que si la sexualité donne la vie, et donc permet d'offrir au ciel des saints et des élus, alors il n'y a pas à s'étonner que cet acte le plus noble soit accompagné du plus grand des plaisirs...
Ah que de merveilles dans nos amnésies ! Et pourquoi n'avoir pas choisi celui-ci et quelques autres comme base de nos codes de moralité...
"S’ouvrent la nuit rubescents tes seins et cet août oint docile nous inonde de nobles clairvoyances nous requiert – la mesure du soupir et l’ode pour nos lèvres changeantes et le pommier du jardin, la brume des vallées en elle pesante lente tu t’avances après le rossignol au chant immergé non pas encore le matin, le feu germé et les veines des feuilles, les troncs blancs Ma douce ! Étreins tes genoux mon petit mon gris talisman d’amour inaudible dans le silence soit assise et pleure espère jusqu’à la jaillissante voix d’enfant sous mes doigts, grande nuit pour cette dernière offrande au Dieu." (Vladas Braziûnas) |
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Léon |
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En effet, tout ceci s'énonce à merveille. C'est merveille de lire et d'imaginer entendre et voir, etc...
Léon |
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