Souple le temps se faufile en m’effaçant En me fondant tout simplement dans la masse Là où quelques résidus d’ors brillants logent, Premières braises alignées sur les gilets, Médailles sorties pour le jour du défilé, Novembre joue aux petits soldats de glace. Les tombes sont fleuries : des drames plein la jauge ! Secrets d’états et de famille en masse… Mais rien n’arrive qu’un soir de plus, en chasse ; Dans les rues désertes que la pluie décrasse, Les arbres, un à un, se laissent épiler.
Les parfums de thym, de cyprès, de sauge, Ces plaisirs estivaux étant exilés, On peut s’inventer des séjours en palaces. Remplacer les bars lustrés du val de Villé Par deux trois bals costumés place des Doges… Nos clartés mentent, confuses, tête basse, Laissant regarder leur soleil froid en face ; Un peu plus de gloire pour que le temps passe, Inaperçu, blessé parmi les mutilés ? Des silences fades se laissent enfin empiler Avec la laine et l’oubli pour cuirasse.
Au-dessus du canal la brume s’amasse : Elle frissonne comme frissonnaient les Vosges Quand on n’y survivait que de guerre lasse : Novembre ! |