Auteur |
Message |
| Trier par date décroissante |
babel
|
|
Traduction du babel… une de plus ? Oui, le texte est immensément fécond. Et j’ai tressailli dans les traductions en cours, n’y retrouvant pas l’allemand que je lisais dans le texte original. Parce que Guy Moquet, 17 ans, a écrit « je vais mourir ». Et je réponds : « Moi aussi ». Ce ne sont pas les mêmes canons, c’est la même blessure : sans raison, sans fécondité personnelle. Il faut mille feuilles pour un compost. Il ne m’est donné que le temps de remonter des enfers vers Eurydice : ne pas regarder la mort en face. Ce serait l’accueillir. Ô, Jeunesse, que jamais tu ne sois un dormeur du val, imberbe la nuque dans l’encre violette de tes cahiers d’écriture. Prends le temps qui s’ouvre devant toi, « danse l’orange ». Jeunesse, ne fais pas pleurer ton Eurydice, de solitude inconnue, parce qu’elle ne t’auras jamais rencontré. Et que son ventre se dessèche à ne pas porter tesenfants, ses seins se fanent de n'avoir jamais connu tes caresses... Le dos aux enfers, les yeux sur le possible… Jeunesse, prends le temps qui vole entre les choses à faire, et à défaire….
Rainer Maria Rilke, Sonnet à Orphée 22
Nous sommes les empressés Mais le pas du temps Prenez-le comme accessoire Dans le toujours restant
Tout le pressant Sera déjà passé Car le demeurant Déjà nous inaugure
Jeunesse, ô, ton courage ne le jette Pas dans la rapidité Pas dans la recherche du vol
Tout est reposé Obscurité et clarté Fleur et livre. |
|
|
Murielle |
|
Juste entre toi et moi Jean,
Je ne répondrai pas du Rilke que tu chéries mais par ce que tu m’offerts quand nous avons découvert que le même livre de LAO-TZEU « la voie et sa vertu » était dans nos poches respectives….Je sais que ma version a été censurée par les puristes comme tu me l’as appris. Alors, juste pour ton plaisir… murielle
17
Le meilleur Gouverneur est ignoré du peuple Ensuite vient celui que le peuple aime et loue Puis celui qu’il redoute Enfin celui qu’il brave Si tu perds confiance en autrui Autrui perdra confiance en toi Le sage est effacé et homme de peu de mots Lorsqu’il a fait son œuvre et que chacun prospère Voila le fruit de nos efforts ! clament cent voix. |
|
|
Francois |
|
[quote="babel"]Traduction du babel… une de plus ? Oui, le texte est immensément fécond. Et j’ai tressailli dans les traductions en cours, n’y retrouvant pas l’allemand que je lisais dans le texte original. Parce que Guy Moquet, 17 ans, a écrit « je vais mourir ». Et je réponds : « Moi aussi ». Ce ne sont pas les mêmes canons, c’est la même blessure : sans raison, sans fécondité personnelle. Il faut mille feuilles pour un compost. Il ne m’est donné que le temps de remonter des enfers vers Eurydice : ne pas regarder la mort en face. Ce serait l’accueillir. Ô, Jeunesse, que jamais tu ne sois un dormeur du val, imberbe la nuque dans l’encre violette de tes cahiers d’écriture. Prends le temps qui s’ouvre devant toi, « danse l’orange ». Jeunesse, ne fais pas pleurer ton Eurydice, de solitude inconnue, parce qu’elle ne t’auras jamais rencontré. Et que son ventre se dessèche à ne pas porter tesenfants, ses seins se fanent de n'avoir jamais connu tes caresses... Le dos aux enfers, les yeux sur le possible… Jeunesse, prends le temps qui vole entre les choses à faire, et à défaire….
Rainer Maria Rilke, Sonnet à Orphée 22
Nous sommes les empressés Mais le pas du temps Prenez-le comme accessoire Dans le toujours restant
Tout le pressant Sera déjà passé Car le demeurant Déjà nous inaugure
Jeunesse, ô, ton courage ne le jette Pas dans la rapidité Pas dans la recherche du vol
Tout est reposé Obscurité et clarté Fleur et livre.
Et si on parlait un peu de lutte anticapitaliste (celle de Guy Môquet)? |
|
|
babel
|
|
Oui François, je t'attendais. Le combat DES Moquet, tu es de ceux qui l'ont mené jusquà nos jours. Moi ? Non. Dans les gauches parfois aussi extrêmes que mes colères, jamais je n'ai porté un drapeau rouge. Je ne sais pourquoi. Cela ne m'allait pas. Pourtant quand nours aurons crevé le dernier abcès de la dernière cheville causé par la dernière chaîne du travailleur esclave, je sourirai. Même mort depuis 7777 ans, de mes deux dents fossilisées, je sourirai. Oui, je le crois, le combat des Moquet est ou bien un souvenir de famille, ou bien une mémoire ses compagnons d'armes communistes, de tous les pans communistes. Tiens, je vais voler Brecht, parce que j'ai dédié ces jours en école aux enfants du Rwanda et du Darfour… parce que le nazisme, bête immonde a crevé, mais que, voilà :
"il est fécond le ventre d'où est sortie la bête immonde"... François, garde-toi, garde-nous, sur la gauche, moi je survole de ci de là, et je fais ce que je peux... mais à voix haute.
Je récuse le gouvernement par le pathétique et l'émotif, et le déclare, au nom de Platon et d'Aristote dangereux et vide.
|
|
|