[quote="babel"]C’était un jour de travail ordinaire. Les nazis planifiaient le présent. Ils disaient : « Ils n’ont rien dit pour les Arméniens, ils ne diront rien pour les Juifs ».
C’était un jour de travail ordinaire. Les étatzuniens planifiaient le présent. Ils ont dit : « Nous reconnaissons le génocide arménien ».
Alors le présent leur a glissé des mains. GWBush a dit que non, ce n’est pas le moment, déjà qu’avec la Turquie, ce n’est pas simple. Mais ils ont dit oui.
Ankara encore tonne et tonitrue. Comprenez, disent les Grands Turcs, que sans nous, vous, au Moyen-Orient, n’êtes rien. Avec nous, vous avez vos troupes à portée de main, et l’Irak matée au Nord. Les Arméniens n’ont pas d’avenir face aux victoires qui attendent, et la mémoire de la mort des Arméniens, ce sera le début du souvenir de vos défaites.
La guerre au passé, au présent et au futur ? Toute la mémoire posée en équilibre sur la pointe d’une baïonnette ? C’est ça, la pointe du cynisme civique anatolien ?
Les grands de ce monde savent jouer dans la cour des petits, la nôtre. Ils ont piétiné nos jardins, vont-ils décider de notre mémoire ? Prendre le parti des Arméniens de 1915, c’est passer de l’autre côté des fusils turcs de 2007. L’Iran nous rappelle que le génocide de 1940-1945 est une blague juive, et donc, il faut bombarder Israël…
On est « six milliards de petits regardants, on est six milliards d’acteurs puissants » (Julos Beaucarne). On ne fait mémoire des meurtres passés, des Arméniens, des Sous-Hommes, des Cambodgiens, des Rwandais, des Gens du Darfour, des Refuzniks, des Dissidents, qu’en choisissant aujourd’hui la paix. Alors si vous m’en croyez, percez l’abcès du silence, envoyez jusqu’à six milliards de fois ce message partout, sur vos blogues, vos mails, vos lettres.
Parce que la mémoire de l’Arménie aujourd’hui encore est un rempart contre la barbarie.
« il ouvre les paupières / ne voit que sang / et poussière / n’entend que plaintes / et gémissements / ne sent que la douce puanteur / des holocaustes / toujours alimentés (Jean-François Sené), avec du plomb dans la voix / Des terres brûlées sous les ongles / Nous reviendrons / Par les routes de l’oubli / Nous reprendrons / les sentiers de l’exil (Yekta) ».  |
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