Le vide s'ancre où tu te trouves. Parfois tes rouges de kermès, éteignant les robes du vin, attisent le brasier des astres. Et ton vide est ton milieu – une légende silencieuse pour nous permettre de rêver. J’erre, haletant chercheur de non-refuge, dans des profondeurs rouge chair ; quand je présage que le vide s’ouvre et se creuse en toi, le cœur saute. En nous alors, un dais étreint la glèbe, et tu es tout ton vide… Vide qui resplendit à la liqueur des étoiles filantes. Un vide autre, en moi, suinte son obscur sur ma langue qui, plus elle se précise, se résigne moins au bonheur pour s’ouvrir à l’éventuel. Ma main tâte un terrier de joie et s’interdit de concevoir l’après ; mais nous ne cédons rien à l’amortissement de nos souvenirs flétris. Et tu fraies avec moi une route risquée, étroite et sinueuse vers la lune inassouvie aux lisières des vocables : nous refusons le déni de justice.
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