Moinette |
Posté le: 3/9/2007 00:38 | Sujet du message: Prière sauvage | |
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Chaque matin, ma pr!ère sauvage explose vers les plus lointains confins du cosmos, vers l'infini inconnu, puis elle revient vers l'univers que nous connaissons, pour qu'il continue à nous impressionner, à nous donner à rêver et à réfléchir. Ensuite, elle revient à cette planète bleue, banlieue bizarre du système solaire, si meurtrie par ses propres enfants. Alors, je prie pour que tout ce qui vit vive pleinement sa propre existence, dans la perfection de l'ordre naturel.Puis, c'est au tour des humains, à qui je souhaite de se réveiller dans la lumière Puis, certains, plus proches pour que, s'ils sont heureux, ils vivent pleinement ce bonheur par définition fugace, pour que ceux qui souffrent, physiquement ou moralement trouvent du réconfort dans le cosmique, en se débarrassant des scories qui bloquent leur évolution. Ma prière sauvage n'est qu'une infîme goutte d'eau dans le vaste océan... mais puisse-t-elle faire partie d'une vague qui fait du bien... |
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babel
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Je pense à celui qui a augmenté la vitesse du phonographe où nos calendriers tournent, avec nos petites rengaines, nos bruits de fond de vie, nos grésillements de fond de sauce du chef…. Je pense aux soucis des grands bébés d’un mètre soixante-dix qui demain redeviennent des écoliers, Je pense aux silences impatients et un peu anxieux, avec la hâte d’apprendre, de T., et de M. dont les fauteuils roulants égayent les couloirs à coup de klaxon quand ils passent vite entre deux cours, frôlant quelques idiots qui, la veille, les avaient bousculés juste assez pour que des clefs tenues en main tombent à terre : alors, il faut trouver comment les ramasser tandis que par petits groupes indifférents les apprentis saligauds tournent les talons, Je pense à des idées qui ont la beauté forgée des équations, et dans lesquelles se reflètent bien des lectures du monde ; je pense à ces concepts centraux, et je me demande de quel culte ils sont la rosace, parfois avec crainte, parfois avec tremblement, alors je pense à ne pas renverser ma bière, à rapprocher mon sous-bock. Je pense à la beauté des femmes et à la lenteur des fumées, qui vont si bien ensemble, au point qu’on ne sache plus parfois laquelle est le rêve de l’autre. Je pense aux répétitions stupides vendues comme des nouveautés fougueuses à une jeunesse qui reprise du coup nos vieilles chaussettes, nos chansons trentenaires, en leur adjoignant un ou deux sons rauques électroniques, Je pense aux banalités énoncées comme des dogmes définitifs par les experts de la commission d’expertise des commissions, Je pense à Andy Warhol, qui avait malheureusement raison, l'art désormais peut se vendre au poids, les cartes sont brouillées ou alors c'est la buée de l'automne sur mes lunettes, Je pense à penser à faire à temps tant de choses, et j'en arrive à me dire qu'il ne sert à rien d'avoir un but, ni même un sens à la vie, tant qu'on manque d'art de vivre.... Je pense à tout ça, et la pluie tombe, dessus, et ça coule dans la rigole, est-ce ça descend vers vous ? avez-vous une coquille de noix avec une allumette, une écorce creusée mâtée d’un papier à mettre avec ? Dites voir, vous, à quoi pensez-vous à votre tour ?
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