Les feuilles donneront à nouveau le ton Seront assez vives en couleurs pour être Des feuilles mortes; L’été : ce trou dans la boue, vert puis or A rameuté le fer jusqu’à en être conjugué Et il partira.
Pour les cocons des vers à soie L’eau bout, la vapeur montera ses étoles s’enrouleront Ici et là un doigt dansera sur une vitre Esquissant des glyphes Vendangera chaque goutte des buées A nouveau tout sera sépia, décati et fragile
Cigales attardées, chantez ! L’année, ciné donné, renaît : minés, fanés, sonnez ! Plaquez l’accord derechef, Labourez le champ, Descendez la gamme de son cadre Pour un grand nettoyage d’automne.
Les pylônes seront des arbres pépiant Leurs fils fleuris de boules de plumes Avant que les premières gelées n’y dressent Un feuilleté givré en dentelles blanches Tout sera nouveau délicat frissonnant
Les écoles se lavent les portes, les bancs, les émaux Avant d’avaler des goulées d’enfants. Déjà tout s’aligne et se range Souvenirs, photos, râteaux de plage, robes mousseuses, ballons légers De nouveau démodé.
La ménagère experte rhabillera les pièces de tissus plus chauds Elle s’arrêtera le chiffon à la main, la narine frémissante Elle ne rêvera pas : ici et là peu ou prou : Le parfum de la belle saison, Langoureuse idylle avec le farniente S’accrochera, rideaux agités Dans les souffles chauds des fours Des bûches, des bougies, au-dessus Des odeurs de pommes, de cire et de cahiers neufs.
Ce n’est pas encore la demi-saison Mais déjà s’entend le dernier adagio de l’été Un mineur, un faneur, un sonneur pour une rumeur Une rengaine châtain pâlie se décolorant En écho du tube sur la radio du soleil Ce n’est plss encore une pleine saison Discrètement remisant la pause et les heures de bureau C'est presque un fructidor, un septembre en colère
J’ai encore toute comptes faits quelques beaux jours avant L’automne de ma vie |