« La Rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit; N'a souci d'elle-même, ne désire être vue. » (Angelus Silesius) Le beau ne se justifie pas, le laid se défend. Le beau se découvre sous l’exposition du laid La rose n’est pas un don d’une nature ni d’un Dieu Elle est née des mains des hommes Qui font le bien sans pourquoi Sans « argumentir » à tour de bras La belle ouvrage se constate d’évidence dans le silence de sa beauté. Le reste, cette béance dans le tissu de l’existence, du beau et du bon Ne cesse de causer des causeries, de parler du bruit et de la fureur. Qu’en chantent les roses qui s’étonnent d’un soudain regard sur leur vesprée ? Elle en chante le silence d’un parfum où tout est dit, car enfin, au premier pas, le voyage est là : l’homme est créateur d’un paradis à l’image du meilleur de lui-même La rose est le coeur comme froissé par une nuit d’amour, cœur d'un vortex où tout se tient de ce que l’homme fait. Ce que l’homme défait, ne peut exister qu’en guise d’absence, d’arrachement à ce qui est Ce qui est vraiment, et non en apparence, drapé, masqué, ce qui est vraiment est a du beau en guise de chair Avons-nous entendu dans l'oeil des cyclones le chant des sirènes de l'âge post-industriel ? Y répondons-nous, comment… Qui m'attachera au mât de mon navire, sinon la présence d'une Pénélope, la réalité de la vie ? La mise à mort gratuite et orchestrée, la volonté de puissance, est une mort unique, Elle se diffracte en de multiples éclats de néant volés à l'existence : seul le bonheur existe vraiment, le reste est une plaie béante, une amputation douloureuse rejetée dans l’inexistant. Et seuls l’amour et l’amitié sont assez féconds pour recoudre ces déchirures-là.
|