babel |
Posté le: 16/8/2007 03:23 | Sujet du message: Rien vu à Ouradour, Dresden, Hiroshima | |
Email: babel@etoiles.net | |
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Avec le mauvais temps, on finit pas s’asseoir et attendre, Tout est tièdes et engourdi, les tendons et les réflexes Les désirs et les regrets s’éteignent avec le plomb du ciel Où se noient les fêtes et les splendeurs estivales Il pleut depuis si longtemps que le sec est une légende Et rien ne vient troubler l’arthrite figeant corps et esprits On se plait juste à imaginer que parfois certaines âmes moisissent… …car ce serait un sursaut de vie. Je me suis promené comme on se promène immobile dans le vieux village d’Ouradour, en bordure d’Hiroshima on rien ne se voit, quand on garde sur les yeux la peau des leçons apprises, la morale obligatoire… Sur une pierre un vieil homme pleurait, enfin l’âme ou l’esprit ou la vapeur d’un vieil homme, car dans ces là-bas ne vivent que des fantômes, je lui ai demandé pourquoi sa peine comment son deuil et il m’a annoncé sa douleur d’avoir été aux arrêts, l’horreur d’avoir été démasqué, jugé et emprisonné, il serait bon, me suis-je dit en le quittant, qu’enfin son âme moisisse, ce serait là un sursaut de vie. Après le vert des pourritures, lavant les coupures Viendraient une lente mousse Et de peu en peu, de pluies en larmes Qui sait si de son âme stérile ne pousserait pas un pommier ?
Lors, je ne peux plus penser à rien Je suis moite inondé de torpeur, Rhumatisant moitié du corps, moitié du cœur Je regarde sur le lichen de mes livres Moisir les souvenirs des jours passés, Malheureux ou gais, ils se sont éteints Avec leur souvenir enterré dans les notices officielles Et je me dit, qu’il serait bon qu’enfin certains Moisissent, et gagnent un sursaut de vie...
Dans la lente mouvance des eaux dites mortes Dans le bourbier lourd et fangeux D’où à chaque fois est revenue la vie je voudrais une fois les deuils faits, qu'on laisse Moisir ce qui n’est plus en vie autrement…
et que dans l'encoignure rongée surgisse les fêlures fleuries d'une annonce de printemps.
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anouk Belgique |
Posté le: 16/8/2007 08:08 | Sujet du message: RE: Rien vu à Ouradour, Dresden, Hiroshi | |
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Alors, je préfère l'hiver, Pour que tu nous écrives des choses plus colorées,plus gaies, plus ensoleillées . . . Ne plus s'asseoir et attendre que cesse la pluie et le mauvais temps !
----- Message d'origine ----- Avec le mauvais temps, on finit pas s’asseoir et attendre, Tout est tièdes et engourdi, les tendons et les réflexes Les désirs et les regrets s’éteignent avec le plomb du ciel Où se noient les fêtes et les splendeurs estivales Il pleut depuis si longtemps que le sec est une légende Et rien ne vient troubler l’arthrite figeant corps et esprits On se plait juste à imaginer que parfois certaines âmes moisissent… …car ce serait un sursaut de vie. Je me suis promené comme on se promène immobile dans le vieux village d’Ouradour, en bordure d’Hiroshima on rien ne se voit, quand on garde sur les yeux la peau des leçons apprises, la morale obligatoire… Sur une pierre un vieil homme pleurait, enfin l’âme ou l’esprit ou la vapeur d’un vieil homme, car dans ces là-bas ne vivent que des fantômes, je lui ai demandé pourquoi sa peine comment son deuil et il m’a annoncé sa douleur d’avoir été aux arrêts, l’horreur d’avoir été démasqué, jugé et emprisonné, il serait bon, me suis-je dit en le quittant, qu’enfin son âme moisisse, ce serait là un sursaut de vie. Après le vert des pourritures, lavant les coupures Viendraient une lente mousse Et de peu en peu, de pluies en larmes Qui sait si de son âme stérile ne pousserait pas un pommier ?
Lors, je ne peux plus penser à rien Je suis moite inondé de torpeur, Rhumatisant moitié du corps, moitié du cœur Je regarde sur le lichen de mes livres Moisir les souvenirs des jours passés, Malheureux ou gais, ils se sont éteints Avec leur souvenir enterré dans les notices officielles Et je me dit, qu’il serait bon qu’enfin certains Moisissent, et gagnent un sursaut de vie...
Dans la lente mouvance des eaux dites mortes Dans le bourbier lourd et fangeux D’où à chaque fois est revenue la vie je voudrais une fois les deuils faits, qu'on laisse Moisir ce qui n’est plus en vie autrement…
et que dans l'encoignure rongée surgisse les fêlures fleuries d'une annonce de printemps.
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