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Francois
France |
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"plonge au fond du rêve
qu’un slogan ne te submerge
(l’arbre est ses racines
et le vent du vent)
fie-toi à ton cœur
quand s’embrasent les mers
(et ne vis que d’amour
même si le ciel tourne à l’envers)
honore le passé
mais fête le futur
(et danse ta mort
absente à cette noce)" (E.E. Cummings)
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| babel |
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je me suis arrêté à St Amour, sur sa placette, et ses quelques rues tortueuses. Et puis
nous avons repris la route. À deux, en amoureux.
Saint Amour, c'est un beau pléonasme...
Traversant une éclaircie ce matin, je suis passé à côté de la grande synagogue, pensant
à ce que j'allais dire aux enfants à qui nous avions promis de montrer la Cathédrale;
mon esprit longeait du même coup la mosquée et le cercle de la libre pensée...
je voyais toutes ces lois s'élevant comme des échafauds d'âge vénérable, des armatures
superflues, alors que nos corps et nos attachements aux uns et aux autres nous
couvrent déjà d'un amas de lois.
Je les voyait monter à l'assaut chacune de son ciel, de son idéal, de son paradis. En
regardant bien, je me suis rendu compte que plus ces murs tiennent mal au sol,
divorcent de la terre, plus ils sont soudés, rivés au ciel. Moins il y a de raison humaine,
plus il y a l'affirmation d'une origine supérieure. Plus la critique se renforce, plus elle
balayée par une origine parfois même divine, venue du ciel - ciel des idées ou d'un
dieu - . Et des échelles ainsi dressées, parfois, ont de nos jours leurs premiers
barreaux vermoulus, leurs assise en bas toute brinquebalante, mais s'appuient sur des
nuages de plus en compacts. On sait ce qui arrivera si la base n'est pas réconciliée avec
la terre. De toutes les lois, ici, celle de Newton est la plus impavide. Et la possibilité de
ce futur rend les plus dévots enragés. D'autres ont tant aimé bétonné leur base, que
leurs élans ne montent plus...C'est une autre histoire.
C'est pourquoi il ne faut pas s'en prendre aux chiens qui lèvent la patte contre nos
monuments sacrés : ils nous indiquent le lieu du problème. |
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anouk
Belgique |
Posté le:
11/8/2007 00:32 | Sujet du message:
RE: Saint Amour | |
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Aux chiens non, mais aux hommes oui !
----- Message d'origine -----
je me suis arrêté à St Amour, sur sa placette, et ses quelques rues tortueuses. Et puis
nous avons repris la route. À deux, en amoureux.
Saint Amour, c'est un beau pléonasme...
Traversant une éclaircie ce matin, je suis passé à côté de la grande synagogue, pensant
à ce que j'allais dire aux enfants à qui nous avions promis de montrer la Cathédrale;
mon esprit longeait du même coup la mosquée et le cercle de la libre pensée...
je voyais toutes ces lois s'élevant comme des échafauds d'âge vénérable, des armatures
superflues, alors que nos corps et nos attachements aux uns et aux autres nous
couvrent déjà d'un amas de lois.
Je les voyait monter à l'assaut chacune de son ciel, de son idéal, de son paradis. En
regardant bien, je me suis rendu compte que plus ces murs tiennent mal au sol,
divorcent de la terre, plus ils sont soudés, rivés au ciel. Moins il y a de raison humaine,
plus il y a l'affirmation d'une origine supérieure. Plus la critique se renforce, plus elle
balayée par une origine parfois même divine, venue du ciel - ciel des idées ou d'un
dieu - . Et des échelles ainsi dressées, parfois, ont de nos jours leurs premiers
barreaux vermoulus, leurs assise en bas toute brinquebalante, mais s'appuient sur des
nuages de plus en compacts. On sait ce qui arrivera si la base n'est pas réconciliée avec
la terre. De toutes les lois, ici, celle de Newton est la plus impavide. Et la possibilité de
ce futur rend les plus dévots enragés. D'autres ont tant aimé bétonné leur base, que
leurs élans ne montent plus...C'est une autre histoire.
C'est pourquoi il ne faut pas s'en prendre aux chiens qui lèvent la patte contre nos
monuments sacrés : ils nous indiquent le lieu du problème.
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