PAYSAGE AU JADIS
Quelque chose de féminin flotte, infime, dans l’air. On se sent dans les jambes une manière de langueur, on poursuit le sentier, comme absent. Un bruissement de cascatelle donne au bosquet feuillage frêle et tendre, à peine dégourdi du dernier gel d’hiver. La tonalité du printemps (ou serait-ce un arôme ? une lumière jamais vue ?) s’éveille, encore floue, presque craintive, pourtant au bord, déjà, de la suavité. Senteur de rives, senteur de feuilles putrescentes, senteur de choses vulnérables, de chair de femme au teint de lait. Çà et là, parmi l’herbe moelleuse, une touffe de violettes ouvre grandes ses corolles, indécentes ou peu s’en faut ; certes, certes, la modestie... mais est-il possible, avec elle, de ne pas entendre, mêlée à elle indissolublement, l’invite aussi furtive que violente, la toujours neuve supplique du désir ? Mousse vert frais, grisée un peu, toute caresse aux corps qui obtempèrent à la vie. Sur l’herbe coule une fine brise, et les crocus se penchent en d’exquises courbettes comme pour saluer les rares petits nuages, rosis telles aréoles des collines de l’horizon ; à bien écouter, le ruisseau, lui, semble se dérober sous les ramures, disparaît pour être aussitôt de retour, plus près, plus guilleret, plus vif qu’aspic ou banc d’ablettes. Incontinent, tintinnabule une clarine : sans doute en proie au premier taon, quelque vache effarée dont bringuebalent mamelles longues pis gonflé. Bientôt la cloche messagère sonnera dans le bleu de brume son signal du retour au bercail.
----- Message d'origine -----
C'est quans Eve a croisé Pilate, oui, ça paraît étrange mais ça arrive.
Sur le mont Pilat, où Pilate a rangé ses draps de bains après s'être lavé les mains, ce qui fait que depuis, le ciel mouille, lave, et rince
Y'a une pomme énorme, qui témoigne du courage d'Eve.
Et sur ces terres qui tordent l'histoire à leurs goûts, Julos et Patrick et Barbara sont venus chanter..
je dis cela pour "Les lointains si bleus", assez proches de ce lieu
et parce qu'en 1986, dans le coin stéphanois, j'avais vu ce fameux spectacle où Julos traversait la scène sur sa trottinette, en changeant de pull à chaque passage....
je vous parle d'un temps que les moins de vingt ne peuvent pas connaître...
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