Quand nous, les yeux fermés, nous tournons, nous agitons, au bord de quels débordements la nuit nous conduit-elle ? Des corps tombent, nus, hurlants, tentent de regagner le seuil d’une danseuse en cheveux fous qui célèbrerait le pressoir. Nyctalope, la mémoire remonte en ses filets tant d’images qu’elle invente, où nous cherchons, derrière, fébriles, la manquante, pour nous l’unique sans lieu ni temps. Nous n’avons pas pouvoir de graver le silence.
----- Message d'origine ----- Le silence déborde en éclats, en vagues pluies... Les mots s’écartent au fil des encres des eaux-fortes, un fil ondule Ophélie impassible de heurts en heurts trouverait son chemin entre les péniches par sa présence, son immobilité. Des lambeaux de canal se rangent auprès des iris; Il pleut nonchalamment, par habitude sans doute — ou par hasard — Les gouttes sur le noisetier prennent le temps d’aimer les feuilles. Tout s’écoule par-delà le mouvement
Faut-il apprendre des choses ce plaisir de n’être un instant que cela ainsi et dans un bruit étouffé épouser le temps d’une sconde la limite d’une barge la première crue la dérive d’une souche impassibles d’heures en heures ?
Faut-il apprendre des choses à se laisser prononcer sans mot dire heureux qu’existent d’autres choses aimées : canaux gras sous la pluie aux reflets irisés et délavés noisetiers en longues gouttes feuillues
« Je m’étire au fil des sons entre des berges vagues où les mots fanés colorent la pluie d’une patience féline. »
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