Les souvenirs vifs du moment, de l’endroit exact, de l’embrassade, du rire heureux de Faska quand il a retrouvé Julos cet hiver dans le désert. L’homme blanc en rouge, l’homme brun en blanc mettaient côte à côte toutes leurs similitudes le soir dans la tente berbère, en longues conversations Kupalov mimées qui nous faisaient tant rire. Larrons en foire pour leurs sketches improvisés, leurs visages s’exprimaient en miroir et l’un devenait l’assistant spontané de l’autre. Au petit matin, nous sortions de la tente racrapotés, engourdis encore du froid de la nuit et trouvions Faska debout près du feu, souriant déjà, prêt à nous encourager de son grand rire. Il choisissait souvent de dormir à la belle étoile, tout encapuchonné, enroulé dans sa couverture. Je le revois chanter pour les anniversaires, pour le nouvel an, pour Aïd-el-Kebir. Faska, fier de ses enfants, bavard en gestes d’affection, plein du bonheur d’être là. Bon voyage, Faska. |