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   Trier par date décroissante
Françoise
Belgique
Posté le:
13/5/2007 21:07
Sujet du message:
Samedi dernier
Répondre            
Email:
francoise.michel@swing.be
 
Une valise à la main, une angoisse dans la gorge, un point d’interrogation dans l’œil, nous avons marché samedi après-midi en rang par deux, silencieux dans les rues animées de Liège. Nous avons traversé la ville au milieu des badauds, nous étions presqu’invisible. Nous étions des sans-papiers en exil, la boussole accrochée à nos pas pour ne pas perdre le nord.

L’exil ne tient qu’à un fil. Nous étions dans le plus grand désert, celui de l’incompréhension. Nous avons cherché une piste pour traverser ce pays d’absurdhistan.

Au bord de l’autoroute de tous les voyages, l’exil ne tient qu’à un fil.

Vottem… des grillages recouverts de ronces et de lierre, puis d’autres grillages cachés derrière des arbres si haut qu’ils retiennent les feuilles que le vent emmène de l’autre côté de la clôture. Des grillages si menaçants que même les oiseaux n’osent pas s’y aventurer. Alors, devant une porte cadenacée, haute de près de 3 mètres, blindée comme un coffre fort, nous avons planté une escabelle et je suis montée jusqu’au cinquième échelon. Là, de l’autre côté des grilles, j’ai découvert la honte d’une prison sans délinquant, la honte de l’enfermement d’enfants innocents. J’ai entendu les cris forcenés d’hommes cherchant désespérément une voix, un sourire humain.

Nous étions 50 sur la route, du côté de la liberté, 50 à lancer nos cris de solidarité mais nous ne pouvions offrir, perchés sur notre unique piédestal, qu’un geste à la fois. Il nous restait nos voix pour crier « liberté, solidarité » mais la mienne s’enfermait dans ma gorge et mes yeux se remplissaient de larmes.

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères et nous avons appris la nouvelle méthode utilisée par les autorités pour forcer le rapatriement « volontaire » des mamans et leurs enfants dans les pays où règnent la guerre et la faim.

Il suffit d’éloigner quelques heures l’enfant et puis de dire à la mère que son enfant est déjà dans l’avion du départ, qu’il retournera seul au pays si elle n’accepte pas de le suivre.

Imaginez que votre enfant est assis seul dans le charter qui prend la direction de l’enfer !

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères en Belgique.
 

Martine
France
Posté le:
13/5/2007 22:28
Sujet du message:
RE: Samedi dernier
Répondre            
Email:
martine.luna@laposte.net
 
Ô Françoise, est-ce possible autant de cruauté, d'inhumanité?
Sommes-nous bien en 2007 dans un pays "civilisé"?
Aujourd'hui cela se passe en Belgique,
demain ce sera en France ...


----- Message d'origine -----
Une valise à la main, une angoisse dans la gorge, un point d’interrogation dans l’œil, nous avons marché samedi après-midi en rang par deux, silencieux dans les rues animées de Liège. Nous avons traversé la ville au milieu des badauds, nous étions presqu’invisible. Nous étions des sans-papiers en exil, la boussole accrochée à nos pas pour ne pas perdre le nord.

L’exil ne tient qu’à un fil. Nous étions dans le plus grand désert, celui de l’incompréhension. Nous avons cherché une piste pour traverser ce pays d’absurdhistan.

Au bord de l’autoroute de tous les voyages, l’exil ne tient qu’à un fil.

Vottem… des grillages recouverts de ronces et de lierre, puis d’autres grillages cachés derrière des arbres si haut qu’ils retiennent les feuilles que le vent emmène de l’autre côté de la clôture. Des grillages si menaçants que même les oiseaux n’osent pas s’y aventurer. Alors, devant une porte cadenacée, haute de près de 3 mètres, blindée comme un coffre fort, nous avons planté une escabelle et je suis montée jusqu’au cinquième échelon. Là, de l’autre côté des grilles, j’ai découvert la honte d’une prison sans délinquant, la honte de l’enfermement d’enfants innocents. J’ai entendu les cris forcenés d’hommes cherchant désespérément une voix, un sourire humain.

Nous étions 50 sur la route, du côté de la liberté, 50 à lancer nos cris de solidarité mais nous ne pouvions offrir, perchés sur notre unique piédestal, qu’un geste à la fois. Il nous restait nos voix pour crier « liberté, solidarité » mais la mienne s’enfermait dans ma gorge et mes yeux se remplissaient de larmes.

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères et nous avons appris la nouvelle méthode utilisée par les autorités pour forcer le rapatriement « volontaire » des mamans et leurs enfants dans les pays où règnent la guerre et la faim.

Il suffit d’éloigner quelques heures l’enfant et puis de dire à la mère que son enfant est déjà dans l’avion du départ, qu’il retournera seul au pays si elle n’accepte pas de le suivre.

Imaginez que votre enfant est assis seul dans le charter qui prend la direction de l’enfer !

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères en Belgique.

 

Françoise
Belgique
Posté le:
14/5/2007 11:17
Sujet du message:
Enfants sans papier en France
Répondre            
Email:
francoise.michel@swing.be
 
Les enfants sans papier sont en danger aussi en France. Un message en coulisse nous conseille d'aller voir sur le site http://www.educationsansfrontieres.org Il y a des témoignages et une pétition pour que ces enfants puissent poursuivre une scolarité normale.

----- Message d'origine -----
Ô Françoise, est-ce possible autant de cruauté, d'inhumanité?
Sommes-nous bien en 2007 dans un pays "civilisé"?
Aujourd'hui cela se passe en Belgique,
demain ce sera en France ...


----- Message d'origine -----
Une valise à la main, une angoisse dans la gorge, un point d’interrogation dans l’œil, nous avons marché samedi après-midi en rang par deux, silencieux dans les rues animées de Liège. Nous avons traversé la ville au milieu des badauds, nous étions presqu’invisible. Nous étions des sans-papiers en exil, la boussole accrochée à nos pas pour ne pas perdre le nord.

L’exil ne tient qu’à un fil. Nous étions dans le plus grand désert, celui de l’incompréhension. Nous avons cherché une piste pour traverser ce pays d’absurdhistan.

Au bord de l’autoroute de tous les voyages, l’exil ne tient qu’à un fil.

Vottem… des grillages recouverts de ronces et de lierre, puis d’autres grillages cachés derrière des arbres si haut qu’ils retiennent les feuilles que le vent emmène de l’autre côté de la clôture. Des grillages si menaçants que même les oiseaux n’osent pas s’y aventurer. Alors, devant une porte cadenacée, haute de près de 3 mètres, blindée comme un coffre fort, nous avons planté une escabelle et je suis montée jusqu’au cinquième échelon. Là, de l’autre côté des grilles, j’ai découvert la honte d’une prison sans délinquant, la honte de l’enfermement d’enfants innocents. J’ai entendu les cris forcenés d’hommes cherchant désespérément une voix, un sourire humain.

Nous étions 50 sur la route, du côté de la liberté, 50 à lancer nos cris de solidarité mais nous ne pouvions offrir, perchés sur notre unique piédestal, qu’un geste à la fois. Il nous restait nos voix pour crier « liberté, solidarité » mais la mienne s’enfermait dans ma gorge et mes yeux se remplissaient de larmes.

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères et nous avons appris la nouvelle méthode utilisée par les autorités pour forcer le rapatriement « volontaire » des mamans et leurs enfants dans les pays où règnent la guerre et la faim.

Il suffit d’éloigner quelques heures l’enfant et puis de dire à la mère que son enfant est déjà dans l’avion du départ, qu’il retournera seul au pays si elle n’accepte pas de le suivre.

Imaginez que votre enfant est assis seul dans le charter qui prend la direction de l’enfer !

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères en Belgique.


 

jac
France
Posté le:
14/5/2007 23:25
Sujet du message:
RE: Enfants sans papier en France
Répondre            
 

merci Françoise de ces informations et du lien...
jak

----- Message d'origine -----
Les enfants sans papier sont en danger aussi en France. Un message en coulisse nous conseille d'aller voir sur le site http://www.educationsansfrontieres.org Il y a des témoignages et une pétition pour que ces enfants puissent poursuivre une scolarité normale.

----- Message d'origine -----
Ô Françoise, est-ce possible autant de cruauté, d'inhumanité?
Sommes-nous bien en 2007 dans un pays "civilisé"?
Aujourd'hui cela se passe en Belgique,
demain ce sera en France ...


----- Message d'origine -----
Une valise à la main, une angoisse dans la gorge, un point d’interrogation dans l’œil, nous avons marché samedi après-midi en rang par deux, silencieux dans les rues animées de Liège. Nous avons traversé la ville au milieu des badauds, nous étions presqu’invisible. Nous étions des sans-papiers en exil, la boussole accrochée à nos pas pour ne pas perdre le nord.

L’exil ne tient qu’à un fil. Nous étions dans le plus grand désert, celui de l’incompréhension. Nous avons cherché une piste pour traverser ce pays d’absurdhistan.

Au bord de l’autoroute de tous les voyages, l’exil ne tient qu’à un fil.

Vottem… des grillages recouverts de ronces et de lierre, puis d’autres grillages cachés derrière des arbres si haut qu’ils retiennent les feuilles que le vent emmène de l’autre côté de la clôture. Des grillages si menaçants que même les oiseaux n’osent pas s’y aventurer. Alors, devant une porte cadenacée, haute de près de 3 mètres, blindée comme un coffre fort, nous avons planté une escabelle et je suis montée jusqu’au cinquième échelon. Là, de l’autre côté des grilles, j’ai découvert la honte d’une prison sans délinquant, la honte de l’enfermement d’enfants innocents. J’ai entendu les cris forcenés d’hommes cherchant désespérément une voix, un sourire humain.

Nous étions 50 sur la route, du côté de la liberté, 50 à lancer nos cris de solidarité mais nous ne pouvions offrir, perchés sur notre unique piédestal, qu’un geste à la fois. Il nous restait nos voix pour crier « liberté, solidarité » mais la mienne s’enfermait dans ma gorge et mes yeux se remplissaient de larmes.

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères et nous avons appris la nouvelle méthode utilisée par les autorités pour forcer le rapatriement « volontaire » des mamans et leurs enfants dans les pays où règnent la guerre et la faim.

Il suffit d’éloigner quelques heures l’enfant et puis de dire à la mère que son enfant est déjà dans l’avion du départ, qu’il retournera seul au pays si elle n’accepte pas de le suivre.

Imaginez que votre enfant est assis seul dans le charter qui prend la direction de l’enfer !

C’était samedi dernier, veille de la fête des mères en Belgique.



 

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