C'est par ton parfum subtil que tu m'appelles à toi, par ce sens primitif que je viens vers toi. Ce parfum qui me tend la main ce parfum de bain bulles enveloppant, écharpe fraîche.
Retrouver mon essence en touchant ta peau lisse comme une joue à embrasser comme un enfant tout neuf.
Tes anciennes écorces qui se détachent me disent dans ton langage végétal qu'il est bon de changer de peau. Toi et moi grandissons chaque jour dans la mouvance et le renouveau. Nos cellules ne sont pas permanentes mais sans cesse renouvelées. Ta peau parle à ma peau dans une étrange et intense proximité
ô mon bel arbre as tu une âme aussi grande, aussi large que toi?
En posant mon oreille sur ton grand corps c'est mon propre battement de coeur que je perçois le fascinant battement de la vie. Est-ce aussi le chant de la sève qui monte en toi par vagues lentes?
Tu me rappelles à moi-même, tu me dis "écoute comme tu es vivante et ne l'oublie jamais". Aller-retour, donner-recevoir, pulsation universelle que tu me rends plus perceptible.
J'ai comme toi les pieds nus au sol je me nourris des fruits de la terre et j'ai la tête au ciel.
Tant de chemins de routes pour revenir à moi-même, tant d'élagages pour la croissance.
Tu me dis que je suis toi, tu me dis que tu es moi. Tu me rappelles à la grande Vie, à l'indispensable présence à soi, à mon essence-même, à mon essence qui est la tienne
Eucalyptus.
Port Cros Avril 2007 |