le forum de julos

Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date décroissante
babel
Autriche
Posté le:
28/4/2007 20:14
Sujet du message:
Appel d'air
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tel fus tu :
Tous ces dûs
Accueillis,
Des choses bien sues
Toutes émues

Tout est mûr,
Des roses bien sûr
A cueillir,
Douces, durent :
Quel futur !
 

François
France
Posté le:
28/4/2007 20:37
Sujet du message:
RE: Appel d'air
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
(galbe)


Toucher ruine l’effondrement que commettrait le noir dans les corps que nous sommes et la matière qui nous ceint, toucher place en relation franche avec ce qui sans lui serait plus amorphe encore qu’une charogne purulente fondant. C’est du toucher et par lui que nous nous atteignons, lui qui porte l’élan à son comble vers bras lèvres qu’on nous ouvre, lui qui me donne un coup de main quand il fait noir et que le noir me cloue sur place, comme si l’espace entier qui exaltait à pennes tournoyantes se dissolvait soudain en un gaz volatil impuissant à soutenir orienter, comme si tout s’abolissait, jusqu’aux éléments les plus infrangibles, les moins mouvants, les moins subtils. Comme si les choses, chacune et toutes, perdaient galbe et cambrure, leur gravité, leur fermeté, leur grain. Sans le toucher, la nuit de nouvelle lune, amoncelant ses profondeurs, se creuserait en fosse infranchissable, un porte-à-faux total, un horrible vertige, comme si les lampes, en s’éteignant, dérobaient d’un seul coup toute assise tout aplomb.
Si toi et moi ne pouvions nous toucher (ta main – belle – sur mon membre – heureux) le monde se ferait abruptement dévers, je débaroulerais, grêlé de coups, rompu. Ne nous parviendraient nul bout de livre ou bout de phrases chuchotés, nous ne lèverions point les yeux vers les roucoulis des oiseaux, ne nous aborderions pas de bon biais. La mort travaillerait mieux. Rien n’inspire aux mortels plus vive gratitude que les caresses des mains dans les ténèbres.



----- Message d'origine -----
tel fus tu :
Tous ces dûs
Accueillis,
Des choses bien sues
Toutes émues

Tout est mûr,
Des roses bien sûr
A cueillir,
Douces, durent :
Quel futur !
 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
29/4/2007 05:49
Sujet du message:
RE: Appel d'air
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Le premier matin, nous avons partagé en trois le programme des six jours que nous allions passer ensemble pour que chacune de nous puisse visiter au moins deux des endroits qui la faisaient rêver. Nous irions déguster des burritos près de Mission Dolorès, passerions sous le rouge Golden Gate Bridge et toucherions les ruines d’Alcatraz ; je leur montrerais les boutiques du Castro, choisirai des soies in Chinatown, des mangas in Japantown et nous prendrions le tram jusqu’aux plages proches du Pacifique.

Elle bouquinait les pages jaunes de la section business du bottin téléphonique. Son désir était de visiter un centre de santé où nous pourrions passer une journée à nous faire choyer, Californian style, par des massages et autres thérapies de bien-être. Ce fut, et de loin, notre plus mémorable journée.

Les frontières du toucher organisé sont délimitées par leur fonction et leur tarif. Combien plus compliquées sont les politiques du toucher spontané ! Des touchers essentiels qui réassurent les bébés aux touchers de l’amitié et de l’amour adulte, ils se compliquent de bagage culturel. Des adultes ont bien grandi, qu’ils aient été ou non couverts de câlins tactiles.

Quand nous étions petites, nous jouions à ‘touche-touche’. Je ne sais pas comment s’appelle ce jeu très simple en France : un enfant est au milieu d’un groupe, dans un espace clos. Tous les enfants courent pour échapper au toucher du ‘toucheur’. Le ‘toucheur’ essaie de toucher quelqu’un qui devient, dès qu’il est touché, le ‘toucheur’ et essaie de toucher un autre etc ... etc ... Il y a des variétés au jeu : par exemple, au départ il y a un toucheur qui dès qu’il touche quelqu’un le prend par la main et forme ainsi une chaîne de plus en plus longue et de plus en plus efficace pour toucher et enchaîner ceux qui restent. Dans un jeu plus compliqué, il y a deux toucheurs. L’un d’eux paralyse les touchés qui deviennent statues jusqu’à ce qu’ils soient touchés par le deuxième qui leur rend la mobilité. En Angleterre, comme ailleurs certainement, une variation de ce jeu, qui se joue beaucoup quand les petites filles ont neuf ou dix ans, s’appelle ‘Kiss Chase’. Les petits garçons, tout à leurs jeux de ballon, sont parfois pris au dépourvu quand les filles les attrapent et leur donne un bisou surprise.

Pas facile, l’étiquette du toucher. Quand l’âme a été caressée d’affection, de mots et de regards et qu’il est l’heure du toucher peau à peau qui vient se mêler à la vue, à l’odorat et aux vibrations plus proches de la voix, comment prédire si un comble d’émotions va submerger un cœur de tendresse et le réjouir ?



----- Message d'origine -----
(galbe)


Toucher ruine l’effondrement que commettrait le noir dans les corps que nous sommes et la matière qui nous ceint, toucher place en relation franche avec ce qui sans lui serait plus amorphe encore qu’une charogne purulente fondant. C’est du toucher et par lui que nous nous atteignons, lui qui porte l’élan à son comble vers bras lèvres qu’on nous ouvre, lui qui me donne un coup de main quand il fait noir et que le noir me cloue sur place, comme si l’espace entier qui exaltait à pennes tournoyantes se dissolvait soudain en un gaz volatil impuissant à soutenir orienter, comme si tout s’abolissait, jusqu’aux éléments les plus infrangibles, les moins mouvants, les moins subtils. Comme si les choses, chacune et toutes, perdaient galbe et cambrure, leur gravité, leur fermeté, leur grain. Sans le toucher, la nuit de nouvelle lune, amoncelant ses profondeurs, se creuserait en fosse infranchissable, un porte-à-faux total, un horrible vertige, comme si les lampes, en s’éteignant, dérobaient d’un seul coup toute assise tout aplomb.
Si toi et moi ne pouvions nous toucher (ta main – belle – sur mon membre – heureux) le monde se ferait abruptement dévers, je débaroulerais, grêlé de coups, rompu. Ne nous parviendraient nul bout de livre ou bout de phrases chuchotés, nous ne lèverions point les yeux vers les roucoulis des oiseaux, ne nous aborderions pas de bon biais. La mort travaillerait mieux. Rien n’inspire aux mortels plus vive gratitude que les caresses des mains dans les ténèbres.



----- Message d'origine -----
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Bernard
Belgique
Posté le:
29/4/2007 06:57
Sujet du message:
The Agnès touch !
Répondre            
 
Ooooh, Agnès, ton chapitre sur les différentes variantes du "touche-touche" me donne des frissons, souvenirs, souvenirs... c'est exactement ça ! A un détail près, chez nous, la taille maximum des "chaînes" étaient de trois ou quatre, au-delà de cette taille, une mytose (division cellulaire) s'opérait d'elle-même. Aussi, l'histoire du bisou des filles, là tu nous racontes des cracks (how do you spell the wallooon word "crac" ?), car à notre époque les écoles n'étaient (malheureusement) pas encore mixte ! Oh la menteuse, elle est am... !

Hééééé, mais tu as aussi oublié le "touche-touche-plus-haut", sacrilège ! Bon, enfin bref, tout le monde l'aura compris, moi, quand j'étais petit et que j'étais grand, je ne jouais pas au footballon, je jouais à touche-touche avec les garçons.

----- Message d'origine -----
Le premier matin, nous avons partagé en trois le programme des six jours que nous allions passer ensemble pour que chacune de nous puisse visiter au moins deux des endroits qui la faisaient rêver. Nous irions déguster des burritos près de Mission Dolorès, passerions sous le rouge Golden Gate Bridge et toucherions les ruines d’Alcatraz ; je leur montrerais les boutiques du Castro, choisirai des soies in Chinatown, des mangas in Japantown et nous prendrions le tram jusqu’aux plages proches du Pacifique.

Elle bouquinait les pages jaunes de la section business du bottin téléphonique. Son désir était de visiter un centre de santé où nous pourrions passer une journée à nous faire choyer, Californian style, par des massages et autres thérapies de bien-être. Ce fut, et de loin, notre plus mémorable journée.

Les frontières du toucher organisé sont délimitées par leur fonction et leur tarif. Combien plus compliquées sont les politiques du toucher spontané ! Des touchers essentiels qui réassurent les bébés aux touchers de l’amitié et de l’amour adulte, ils se compliquent de bagage culturel. Des adultes ont bien grandi, qu’ils aient été ou non couverts de câlins tactiles.

Quand nous étions petites, nous jouions à ‘touche-touche’. Je ne sais pas comment s’appelle ce jeu très simple en France : un enfant est au milieu d’un groupe, dans un espace clos. Tous les enfants courent pour échapper au toucher du ‘toucheur’. Le ‘toucheur’ essaie de toucher quelqu’un qui devient, dès qu’il est touché, le ‘toucheur’ et essaie de toucher un autre etc ... etc ... Il y a des variétés au jeu : par exemple, au départ il y a un toucheur qui dès qu’il touche quelqu’un le prend par la main et forme ainsi une chaîne de plus en plus longue et de plus en plus efficace pour toucher et enchaîner ceux qui restent. Dans un jeu plus compliqué, il y a deux toucheurs. L’un d’eux paralyse les touchés qui deviennent statues jusqu’à ce qu’ils soient touchés par le deuxième qui leur rend la mobilité. En Angleterre, comme ailleurs certainement, une variation de ce jeu, qui se joue beaucoup quand les petites filles ont neuf ou dix ans, s’appelle ‘Kiss Chase’. Les petits garçons, tout à leurs jeux de ballon, sont parfois pris au dépourvu quand les filles les attrapent et leur donne un bisou surprise.

Pas facile, l’étiquette du toucher. Quand l’âme a été caressée d’affection, de mots et de regards et qu’il est l’heure du toucher peau à peau qui vient se mêler à la vue, à l’odorat et aux vibrations plus proches de la voix, comment prédire si un comble d’émotions va submerger un cœur de tendresse et le réjouir ?



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(galbe)


Toucher ruine l’effondrement que commettrait le noir dans les corps que nous sommes et la matière qui nous ceint, toucher place en relation franche avec ce qui sans lui serait plus amorphe encore qu’une charogne purulente fondant. C’est du toucher et par lui que nous nous atteignons, lui qui porte l’élan à son comble vers bras lèvres qu’on nous ouvre, lui qui me donne un coup de main quand il fait noir et que le noir me cloue sur place, comme si l’espace entier qui exaltait à pennes tournoyantes se dissolvait soudain en un gaz volatil impuissant à soutenir orienter, comme si tout s’abolissait, jusqu’aux éléments les plus infrangibles, les moins mouvants, les moins subtils. Comme si les choses, chacune et toutes, perdaient galbe et cambrure, leur gravité, leur fermeté, leur grain. Sans le toucher, la nuit de nouvelle lune, amoncelant ses profondeurs, se creuserait en fosse infranchissable, un porte-à-faux total, un horrible vertige, comme si les lampes, en s’éteignant, dérobaient d’un seul coup toute assise tout aplomb.
Si toi et moi ne pouvions nous toucher (ta main – belle – sur mon membre – heureux) le monde se ferait abruptement dévers, je débaroulerais, grêlé de coups, rompu. Ne nous parviendraient nul bout de livre ou bout de phrases chuchotés, nous ne lèverions point les yeux vers les roucoulis des oiseaux, ne nous aborderions pas de bon biais. La mort travaillerait mieux. Rien n’inspire aux mortels plus vive gratitude que les caresses des mains dans les ténèbres.



----- Message d'origine -----
tel fus tu :
Tous ces dûs
Accueillis,
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Toutes émues

Tout est mûr,
Des roses bien sûr
A cueillir,
Douces, durent :
Quel futur !


 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
29/4/2007 08:10
Sujet du message:
RE: The Agnès touch !
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Pas de fibs (= la traduction de craques), Bernard. Le Kiss Chase se pratique bel et bien dans les britiches cours de récréation. Il y a vingt ans, un de mes fils y participait trop volontiers et, malgré ce vil comportement, il est aujourd’hui un citoyen très honorable, monogame même.

Je ne suis pas sure de la valeur de tes points de suspension qui suivent ‘am’ .... Voyons voir am ... biguë ? am ... nésique ?
Tu connais mes limites : pour que je comprenne, il me faut des points sur les I et les T barrés.



----- Message d'origine -----
Ooooh, Agnès, ton chapitre sur les différentes variantes du "touche-touche" me donne des frissons, souvenirs, souvenirs... c'est exactement ça ! A un détail près, chez nous, la taille maximum des "chaînes" étaient de trois ou quatre, au-delà de cette taille, une mytose (division cellulaire) s'opérait d'elle-même. Aussi, l'histoire du bisou des filles, là tu nous racontes des cracks (how do you spell the wallooon word "crac" ?), car à notre époque les écoles n'étaient (malheureusement) pas encore mixte ! Oh la menteuse, elle est am... !

Hééééé, mais tu as aussi oublié le "touche-touche-plus-haut", sacrilège ! Bon, enfin bref, tout le monde l'aura compris, moi, quand j'étais petit et que j'étais grand, je ne jouais pas au footballon, je jouais à touche-touche avec les garçons.

----- Message d'origine -----
Le premier matin, nous avons partagé en trois le programme des six jours que nous allions passer ensemble pour que chacune de nous puisse visiter au moins deux des endroits qui la faisaient rêver. Nous irions déguster des burritos près de Mission Dolorès, passerions sous le rouge Golden Gate Bridge et toucherions les ruines d’Alcatraz ; je leur montrerais les boutiques du Castro, choisirai des soies in Chinatown, des mangas in Japantown et nous prendrions le tram jusqu’aux plages proches du Pacifique.

Elle bouquinait les pages jaunes de la section business du bottin téléphonique. Son désir était de visiter un centre de santé où nous pourrions passer une journée à nous faire choyer, Californian style, par des massages et autres thérapies de bien-être. Ce fut, et de loin, notre plus mémorable journée.

Les frontières du toucher organisé sont délimitées par leur fonction et leur tarif. Combien plus compliquées sont les politiques du toucher spontané ! Des touchers essentiels qui réassurent les bébés aux touchers de l’amitié et de l’amour adulte, ils se compliquent de bagage culturel. Des adultes ont bien grandi, qu’ils aient été ou non couverts de câlins tactiles.

Quand nous étions petites, nous jouions à ‘touche-touche’. Je ne sais pas comment s’appelle ce jeu très simple en France : un enfant est au milieu d’un groupe, dans un espace clos. Tous les enfants courent pour échapper au toucher du ‘toucheur’. Le ‘toucheur’ essaie de toucher quelqu’un qui devient, dès qu’il est touché, le ‘toucheur’ et essaie de toucher un autre etc ... etc ... Il y a des variétés au jeu : par exemple, au départ il y a un toucheur qui dès qu’il touche quelqu’un le prend par la main et forme ainsi une chaîne de plus en plus longue et de plus en plus efficace pour toucher et enchaîner ceux qui restent. Dans un jeu plus compliqué, il y a deux toucheurs. L’un d’eux paralyse les touchés qui deviennent statues jusqu’à ce qu’ils soient touchés par le deuxième qui leur rend la mobilité. En Angleterre, comme ailleurs certainement, une variation de ce jeu, qui se joue beaucoup quand les petites filles ont neuf ou dix ans, s’appelle ‘Kiss Chase’. Les petits garçons, tout à leurs jeux de ballon, sont parfois pris au dépourvu quand les filles les attrapent et leur donne un bisou surprise.

Pas facile, l’étiquette du toucher. Quand l’âme a été caressée d’affection, de mots et de regards et qu’il est l’heure du toucher peau à peau qui vient se mêler à la vue, à l’odorat et aux vibrations plus proches de la voix, comment prédire si un comble d’émotions va submerger un cœur de tendresse et le réjouir ?



----- Message d'origine -----
(galbe)


Toucher ruine l’effondrement que commettrait le noir dans les corps que nous sommes et la matière qui nous ceint, toucher place en relation franche avec ce qui sans lui serait plus amorphe encore qu’une charogne purulente fondant. C’est du toucher et par lui que nous nous atteignons, lui qui porte l’élan à son comble vers bras lèvres qu’on nous ouvre, lui qui me donne un coup de main quand il fait noir et que le noir me cloue sur place, comme si l’espace entier qui exaltait à pennes tournoyantes se dissolvait soudain en un gaz volatil impuissant à soutenir orienter, comme si tout s’abolissait, jusqu’aux éléments les plus infrangibles, les moins mouvants, les moins subtils. Comme si les choses, chacune et toutes, perdaient galbe et cambrure, leur gravité, leur fermeté, leur grain. Sans le toucher, la nuit de nouvelle lune, amoncelant ses profondeurs, se creuserait en fosse infranchissable, un porte-à-faux total, un horrible vertige, comme si les lampes, en s’éteignant, dérobaient d’un seul coup toute assise tout aplomb.
Si toi et moi ne pouvions nous toucher (ta main – belle – sur mon membre – heureux) le monde se ferait abruptement dévers, je débaroulerais, grêlé de coups, rompu. Ne nous parviendraient nul bout de livre ou bout de phrases chuchotés, nous ne lèverions point les yeux vers les roucoulis des oiseaux, ne nous aborderions pas de bon biais. La mort travaillerait mieux. Rien n’inspire aux mortels plus vive gratitude que les caresses des mains dans les ténèbres.



----- Message d'origine -----
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Tout est mûr,
Des roses bien sûr
A cueillir,
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Bernard
Belgique
Posté le:
29/4/2007 19:59
Sujet du message:
RE: The Agnès touch !
Répondre            
 
"Oh la menteuse, elle est am... !"

"am..." comme amOUREUSE ! Quoi on ne dit pas ça dans les cours de récré britannique ? Je t'explique, c'est un jeu qui se joue à deux, etc. etc.

----- Message d'origine -----
Pas de fibs (= la traduction de craques), Bernard. Le Kiss Chase se pratique bel et bien dans les britiches cours de récréation. Il y a vingt ans, un de mes fils y participait trop volontiers et, malgré ce vil comportement, il est aujourd’hui un citoyen très honorable, monogame même.

Je ne suis pas sure de la valeur de tes points de suspension qui suivent ‘am’ .... Voyons voir am ... biguë ? am ... nésique ?
Tu connais mes limites : pour que je comprenne, il me faut des points sur les I et les T barrés.



----- Message d'origine -----
Ooooh, Agnès, ton chapitre sur les différentes variantes du "touche-touche" me donne des frissons, souvenirs, souvenirs... c'est exactement ça ! A un détail près, chez nous, la taille maximum des "chaînes" étaient de trois ou quatre, au-delà de cette taille, une mytose (division cellulaire) s'opérait d'elle-même. Aussi, l'histoire du bisou des filles, là tu nous racontes des cracks (how do you spell the wallooon word "crac" ?), car à notre époque les écoles n'étaient (malheureusement) pas encore mixte ! Oh la menteuse, elle est am... !

Hééééé, mais tu as aussi oublié le "touche-touche-plus-haut", sacrilège ! Bon, enfin bref, tout le monde l'aura compris, moi, quand j'étais petit et que j'étais grand, je ne jouais pas au footballon, je jouais à touche-touche avec les garçons.

----- Message d'origine -----
Le premier matin, nous avons partagé en trois le programme des six jours que nous allions passer ensemble pour que chacune de nous puisse visiter au moins deux des endroits qui la faisaient rêver. Nous irions déguster des burritos près de Mission Dolorès, passerions sous le rouge Golden Gate Bridge et toucherions les ruines d’Alcatraz ; je leur montrerais les boutiques du Castro, choisirai des soies in Chinatown, des mangas in Japantown et nous prendrions le tram jusqu’aux plages proches du Pacifique.

Elle bouquinait les pages jaunes de la section business du bottin téléphonique. Son désir était de visiter un centre de santé où nous pourrions passer une journée à nous faire choyer, Californian style, par des massages et autres thérapies de bien-être. Ce fut, et de loin, notre plus mémorable journée.

Les frontières du toucher organisé sont délimitées par leur fonction et leur tarif. Combien plus compliquées sont les politiques du toucher spontané ! Des touchers essentiels qui réassurent les bébés aux touchers de l’amitié et de l’amour adulte, ils se compliquent de bagage culturel. Des adultes ont bien grandi, qu’ils aient été ou non couverts de câlins tactiles.

Quand nous étions petites, nous jouions à ‘touche-touche’. Je ne sais pas comment s’appelle ce jeu très simple en France : un enfant est au milieu d’un groupe, dans un espace clos. Tous les enfants courent pour échapper au toucher du ‘toucheur’. Le ‘toucheur’ essaie de toucher quelqu’un qui devient, dès qu’il est touché, le ‘toucheur’ et essaie de toucher un autre etc ... etc ... Il y a des variétés au jeu : par exemple, au départ il y a un toucheur qui dès qu’il touche quelqu’un le prend par la main et forme ainsi une chaîne de plus en plus longue et de plus en plus efficace pour toucher et enchaîner ceux qui restent. Dans un jeu plus compliqué, il y a deux toucheurs. L’un d’eux paralyse les touchés qui deviennent statues jusqu’à ce qu’ils soient touchés par le deuxième qui leur rend la mobilité. En Angleterre, comme ailleurs certainement, une variation de ce jeu, qui se joue beaucoup quand les petites filles ont neuf ou dix ans, s’appelle ‘Kiss Chase’. Les petits garçons, tout à leurs jeux de ballon, sont parfois pris au dépourvu quand les filles les attrapent et leur donne un bisou surprise.

Pas facile, l’étiquette du toucher. Quand l’âme a été caressée d’affection, de mots et de regards et qu’il est l’heure du toucher peau à peau qui vient se mêler à la vue, à l’odorat et aux vibrations plus proches de la voix, comment prédire si un comble d’émotions va submerger un cœur de tendresse et le réjouir ?



----- Message d'origine -----
(galbe)


Toucher ruine l’effondrement que commettrait le noir dans les corps que nous sommes et la matière qui nous ceint, toucher place en relation franche avec ce qui sans lui serait plus amorphe encore qu’une charogne purulente fondant. C’est du toucher et par lui que nous nous atteignons, lui qui porte l’élan à son comble vers bras lèvres qu’on nous ouvre, lui qui me donne un coup de main quand il fait noir et que le noir me cloue sur place, comme si l’espace entier qui exaltait à pennes tournoyantes se dissolvait soudain en un gaz volatil impuissant à soutenir orienter, comme si tout s’abolissait, jusqu’aux éléments les plus infrangibles, les moins mouvants, les moins subtils. Comme si les choses, chacune et toutes, perdaient galbe et cambrure, leur gravité, leur fermeté, leur grain. Sans le toucher, la nuit de nouvelle lune, amoncelant ses profondeurs, se creuserait en fosse infranchissable, un porte-à-faux total, un horrible vertige, comme si les lampes, en s’éteignant, dérobaient d’un seul coup toute assise tout aplomb.
Si toi et moi ne pouvions nous toucher (ta main – belle – sur mon membre – heureux) le monde se ferait abruptement dévers, je débaroulerais, grêlé de coups, rompu. Ne nous parviendraient nul bout de livre ou bout de phrases chuchotés, nous ne lèverions point les yeux vers les roucoulis des oiseaux, ne nous aborderions pas de bon biais. La mort travaillerait mieux. Rien n’inspire aux mortels plus vive gratitude que les caresses des mains dans les ténèbres.



----- Message d'origine -----
tel fus tu :
Tous ces dûs
Accueillis,
Des choses bien sues
Toutes émues

Tout est mûr,
Des roses bien sûr
A cueillir,
Douces, durent :
Quel futur !




 

babel
Posté le:
30/4/2007 16:57
Sujet du message:
c'est pas le touch'
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
Ces temps, ce jeu a repris son vrai nom : jouer au Loup.
Le Loup doit attraper :
"Loup, Loup, Y es-tu ? M'entends-tu ?"
Réponse du loup
"Je mets mon pantalon, j'enfile mes bottes et j'arriiiiiiiive !!!"
il y a des variantes, locales et temporaires. Actuellement, dans les cours de récré',
règne le "Loup Glacé", qui fige les attrapés, sauf quand mais quand même si (passé
l'âge de 9-10 ans, les règles deviennent incompréhensibles).
À ne pas confondre avec "voir le loup", qui plus tard, beaucoup plus tard, donnera le
souvenir du premier émoi (quoiqu'il s'agisse encore de toucher, d'attraper, et de
symboliquement s'entre-dévorer des yeux au moins...).
 

babel
Posté le:
30/4/2007 17:03
Sujet du message:
Soyons précis, quand même !!!
Répondre            
 

Voyons Bernard, soyons précis, la formule est en général, chantée sur l'air des
lampions :
"Oh la fille (prononcer la fiiiiiiiiiii'lle), Oh la menteuse, elle est amoureuse"
parce que c'est les filles qui sont amoureuses, alors que les garçons, ils ont une
amoureuse (sauf le grand là-bas, lui, il en a plusieurs, même qu'il les a déjà
embrassées dans la cour, alors tu vois, c'est lui, là, il a au moins 10 ans et demi).

Ce sont des nuances capitales...

 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
30/4/2007 18:06
Sujet du message:
un brin de muguet et des bisouX
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Amoureux devrait se traduire par ‘sweetheart’ bien que, quand elle est posée - mal à propos - aux petits enfants, la question dit « Have you got a boyfriend ? ». Ni sweetheart, ni boy ou girlfriend ne riment avec ‘liar’. Ce n’est que plus tard, quand un amoureux devient ‘lover’ qu’on peut utiliser ‘liar’ pour accorder la fin des vers.

Ce tout beau premier matin de mai, les oiseaux sont en pleine voix. Je vous offre un bouquet de lilies of the valley avec des bisouXXXXXXXXX. Ici, le premier mai est un jour de travail tout à fait ordinaire et personne ne connaît l’importance de ces brins de muguet romantiques offerts sur le continent. Mais, bon, les anglais attentifs ont offert à leur beloved une rose rouge pour la Saint George du 23 avril.



----- Message d'origine -----

Voyons Bernard, soyons précis, la formule est en général, chantée sur l'air des
lampions :
"Oh la fille (prononcer la fiiiiiiiiiii'lle), Oh la menteuse, elle est amoureuse"
parce que c'est les filles qui sont amoureuses, alors que les garçons, ils ont une
amoureuse (sauf le grand là-bas, lui, il en a plusieurs, même qu'il les a déjà
embrassées dans la cour, alors tu vois, c'est lui, là, il a au moins 10 ans et demi).

Ce sont des nuances capitales...


 

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