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   Trier par date décroissante
Bambi
France
Posté le:
21/4/2007 02:11
Sujet du message:
dernier message de Christiane Singer
Répondre            
Email:
bambina.liberatore@skynet.be
 
Voici un article paru dernièrement dans le journal Terre du Ciel. Présente depuis le
début aux forums Terre du Ciel, Christiane Singer, écrivain, n'a pu participer au dernier
‘L’Amour cœur de la vie ». C’est par téléphone qu’elle nous a parlé quelques instants.

C'est du fond de mon lit que je vous parle - et si je ne suis pas en mesure de
m’adresser à une grande assistance, c'est à chacun de vous - à chacun de vous, que je
parle au creux de l’oreille. Quelle émotion ! Quelle idée extraordinaire a eue Alain
d’utiliser un moyen aussi simple, un téléphone, pour me permettre d’être parmi vous.
Merci à lui. Merci à vous, Alain et Evelyne, pour cette longue et profonde amitié - et
pour toutes ces années de persévérance. Des grandes initiatives, comme c'est facile
d'en avoir ! Mais être capable de les faire durer - durer - ah, ça c'est une autre
aventure !
Maintenant ces quelques mots que je vous adresse.
J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon oeuvre, toute mon écriture était
un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si
le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c'est une invention contemporaine pour
échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage. Alors ce
dont je veux vous parler c’est tout simplement de ce que je viens de vivre. Ma dernière
aventure.
Deux mois d’une vertigineuse et assez déchirante descente et traversée. Avec surtout
le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je
veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a
rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être
grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable.
Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est
bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment
plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le
jure.
Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les
barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment.
C'est la substance même de la création. Et c’est pour en témoigner finalement que j’en
sors parce qu’il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et
ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d’amphibie que je m’adresse
à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute
séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut
choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux
encore - et l’invitation que m’a faite Alain l’a réveillée au plus profond de moi-même
-, ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres.
Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes
à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.
Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire
t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je
vous apporte.
Et puis, il y a autre chose encore. Avec cette capacité d’aimer - qui s’est agrandie
vertigineusement - a grandi la capacité d’accueillir l’amour, cet amour que j’ai
accueilli, que j’ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que,
depuis une vingtaine d’années, j’accompagne et qui m’accompagnent - parce qu’ils
m’ont certainement plus fait grandir que je ne les ai fait grandir. Et subitement toute
cette foule amoureuse, toute cette foule d’êtres qui vous portent ! Il faut partir en
agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance
d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer, sont entrés
dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que
tous autour de moi enfin se mettent debout et osent aimer. Debout dans le courage et
dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont
la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré.
Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être
vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément.
Tout est mystère. Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me
rencontrerez peut-être ces jours errant dans les couloirs car j’ai de la peine à me
séparer de vous.
La main sur le coeur, je m’incline devant chacun de vous.
Christiane SINGER (? 04/04/07)
 

jenofa
France
Posté le:
21/4/2007 05:08
Sujet du message:
RE: dernier message de Christiane Singer
Répondre            
Email:
verts.pb@free.fr
 
Après huit longues années d'Alzeimer accompagnées de crise de démence sénile d'une violence inouïe, toujours tournées vers les deux personnes qui vivaient avec elle, ma fille et surtout-moi-même, ma mère s'est éteinte il y a un peu plus de dix ans.
Un coma dont elle n'émergeait que de temps à autres et bien faiblement l'a conduite vers la fin durant deux mois.
La vie avait été si dure pendant ces années, pour ma fille, pour elle et pour moi---je n'ai pas honte de le dire, il m'était arrivé d'éprouver par instants, de manière fulgurante, quelque chose qui pouvait bien ressembler à de la haine.
Quelques jours avant sa mort, j'ai pris sa main et je lui ai dit tout mon amour, sans pudeur, sans plus aucune inhibition. Et son regard s'est éveillé, quelques secondes. J'y ai lu tout ce que dit Christiane Singer et je me suis dit "Là, tu touches, en elle et en toi, à l'amour absolu".


----- Message d'origine -----
Voici un article paru dernièrement dans le journal Terre du Ciel. Présente depuis le
début aux forums Terre du Ciel, Christiane Singer, écrivain, n'a pu participer au dernier
‘L’Amour cœur de la vie ». C’est par téléphone qu’elle nous a parlé quelques instants.

C'est du fond de mon lit que je vous parle - et si je ne suis pas en mesure de
m’adresser à une grande assistance, c'est à chacun de vous - à chacun de vous, que je
parle au creux de l’oreille. Quelle émotion ! Quelle idée extraordinaire a eue Alain
d’utiliser un moyen aussi simple, un téléphone, pour me permettre d’être parmi vous.
Merci à lui. Merci à vous, Alain et Evelyne, pour cette longue et profonde amitié - et
pour toutes ces années de persévérance. Des grandes initiatives, comme c'est facile
d'en avoir ! Mais être capable de les faire durer - durer - ah, ça c'est une autre
aventure !
Maintenant ces quelques mots que je vous adresse.
J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon oeuvre, toute mon écriture était
un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si
le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c'est une invention contemporaine pour
échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage. Alors ce
dont je veux vous parler c’est tout simplement de ce que je viens de vivre. Ma dernière
aventure.
Deux mois d’une vertigineuse et assez déchirante descente et traversée. Avec surtout
le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je
veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a
rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être
grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable.
Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est
bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment
plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le
jure.
Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les
barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment.
C'est la substance même de la création. Et c’est pour en témoigner finalement que j’en
sors parce qu’il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et
ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d’amphibie que je m’adresse
à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute
séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut
choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux
encore - et l’invitation que m’a faite Alain l’a réveillée au plus profond de moi-même
-, ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres.
Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes
à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.
Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire
t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je
vous apporte.
Et puis, il y a autre chose encore. Avec cette capacité d’aimer - qui s’est agrandie
vertigineusement - a grandi la capacité d’accueillir l’amour, cet amour que j’ai
accueilli, que j’ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que,
depuis une vingtaine d’années, j’accompagne et qui m’accompagnent - parce qu’ils
m’ont certainement plus fait grandir que je ne les ai fait grandir. Et subitement toute
cette foule amoureuse, toute cette foule d’êtres qui vous portent ! Il faut partir en
agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance
d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer, sont entrés
dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que
tous autour de moi enfin se mettent debout et osent aimer. Debout dans le courage et
dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont
la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré.
Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être
vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément.
Tout est mystère. Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me
rencontrerez peut-être ces jours errant dans les couloirs car j’ai de la peine à me
séparer de vous.
La main sur le coeur, je m’incline devant chacun de vous.
Christiane SINGER (? 04/04/07)

 

anouk
Belgique
Posté le:
22/4/2007 08:36
Sujet du message:
RE: dernier message de Christiane Singer
Répondre            
 
Merci Bambi pour ce témoignage et ces paroles partagées.



----- Message d'origine -----
Voici un article paru dernièrement dans le journal Terre du Ciel. Présente depuis le
début aux forums Terre du Ciel, Christiane Singer, écrivain, n'a pu participer au dernier
‘L’Amour cœur de la vie ». C’est par téléphone qu’elle nous a parlé quelques instants.

C'est du fond de mon lit que je vous parle - et si je ne suis pas en mesure de
m’adresser à une grande assistance, c'est à chacun de vous - à chacun de vous, que je
parle au creux de l’oreille. Quelle émotion ! Quelle idée extraordinaire a eue Alain
d’utiliser un moyen aussi simple, un téléphone, pour me permettre d’être parmi vous.
Merci à lui. Merci à vous, Alain et Evelyne, pour cette longue et profonde amitié - et
pour toutes ces années de persévérance. Des grandes initiatives, comme c'est facile
d'en avoir ! Mais être capable de les faire durer - durer - ah, ça c'est une autre
aventure !
Maintenant ces quelques mots que je vous adresse.
J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon oeuvre, toute mon écriture était
un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si
le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c'est une invention contemporaine pour
échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage. Alors ce
dont je veux vous parler c’est tout simplement de ce que je viens de vivre. Ma dernière
aventure.
Deux mois d’une vertigineuse et assez déchirante descente et traversée. Avec surtout
le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je
veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a
rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut-être
grâce à cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable.
Il y a eu une nuit surtout où j’ai dérivé dans un espace inconnu. Ce qui est
bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment
plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le
jure.
Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les
barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment.
C'est la substance même de la création. Et c’est pour en témoigner finalement que j’en
sors parce qu’il faut sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et
ruisselle encore de cette eau ! C’est un peu dans cet état d’amphibie que je m’adresse
à vous. On ne peut pas à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute
séparation est abolie et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut
choisir. Et je crois que, tout de même, ma vocation profonde, tant que je le peux
encore - et l’invitation que m’a faite Alain l’a réveillée au plus profond de moi-même
-, ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais jusqu’alors que l’amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres.
Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes
à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.
Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire
t’attend l’Amour. Il n’y a en vérité rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je
vous apporte.
Et puis, il y a autre chose encore. Avec cette capacité d’aimer - qui s’est agrandie
vertigineusement - a grandi la capacité d’accueillir l’amour, cet amour que j’ai
accueilli, que j’ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que,
depuis une vingtaine d’années, j’accompagne et qui m’accompagnent - parce qu’ils
m’ont certainement plus fait grandir que je ne les ai fait grandir. Et subitement toute
cette foule amoureuse, toute cette foule d’êtres qui vous portent ! Il faut partir en
agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance
d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer, sont entrés
dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que
tous autour de moi enfin se mettent debout et osent aimer. Debout dans le courage et
dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont
la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré.
Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être
vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément.
Tout est mystère. Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me
rencontrerez peut-être ces jours errant dans les couloirs car j’ai de la peine à me
séparer de vous.
La main sur le coeur, je m’incline devant chacun de vous.
Christiane SINGER (? 04/04/07)

 

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