QUAND NOUS EN ÉTIONS AU TEMPS DES CERISES
Au milieu du jardin, le cerisier est mort depuis longtemps et je t’y vois perchée, en agiter dans le soleil d’un été commençant les rameaux les plus hauts où brandillent des fruits que tu ne peux atteindre, puis glisser à même le sol et finir dans l’herbe la cueillette. Bras tendu, tu lèves ta bannette carmin, comme un trésor que tu arborerais ; pour qu’y vienne becqueter et s’enfuir aussitôt quelque fripon d’oiseau siffleur ? Et te voilà riant au merle aventureux, seins offerts comme si tu rêvais qu’y tombent des bouquets, plus rouges, plus charnus que des lèvres gourmandes. Mirage actif bien mieux qu’une fulguration, lavant la vue, rendant, pour un clin d’œil, la vie heureuse, telle une allègre surrection d’"horribles travailleurs".
----- Message d'origine -----
J'avais oublié que ce poème est extrait de mon calendrier poétique 2006 (avec le treizième mois) , paru aux "Amis de Thalie" Dépot Légal décembre 2005. Marc POMMIER
----- Message d'origine ----- Voilà, j'ai l'impression de rentrer sur un site où les poèmes ont le temps de s'apprécier... Merci, chaque poème est un nouveau bourgeon... Je vous offre ce poème de ma composition...
CERISE
Bourgeon éclaté Fleur d'espoir Petite âme Coeur de fruit précoce Sang rouge noir Ma cerise Point-virgule trapeziste Suspendue Sur la balançoire De l'arbre des mots Gnole bavarde Des poings levés Et des instants barricades.
Clin d'oeil à Louise MICHEL,à Michelle BERNARD, Joan Pau VERDIER, mais aussi à Jean BAPTISTE CLEMENT et son intemporel "temps des cerises"
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