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babel Pérou |
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Avant de partir, je ne résiste pas à l'envie de vous passer cette info... Bon, Bernard, tu sais ce qu'il te reste à faire !
"12 mars 2007 Des cyclistes manifestent nus et choquent la “bonne société” de Lima
Ce week-end, une manifestation peu banale a eu lieu à Lima. Peu banale pour le Pérou en tout cas. Des centaines de cyclistes se sont rejoint pour réclamer plus de respect de la part des chauffeurs et des voitures en général. Depuis le début de l’année, cinq cyclistes sont déjà morts, renversés par des automobiles.
Habitant personnellement dans la capitale péruvienne, je ne savais pas que le vélo faisait tant de passionnés, tant il me parait dangereux de se lancer avec un deux roues dans cette jungle urbaine, où le piéton doit se battre pour survivre (j’exagère mais… qu’un peu!).
Réunir tant de manifestants est déjà un succès en soi à Lima mais la polémique ne s’arrête pas là. En effet, la manifestation avait un caractère particulier : non seulement, les cyclistes ont envahi le quartier de Miraflores de Lima (quartier riche de la ville) mais la plupart d’entre eux étaient nus, ou plutôt, le corps peint, comme l’avaient souhaité les organisateurs.
Je n’ai pas de photo, n’ayant pas été sur place, mais les médias locaux ont largement retransmis l’événement comme les réactions parfois outrées de policiers ou de passants, ne tolérant pas ce genre de pratique.
Surprise par tant de conservatisme (et de manque d’humour!), je le suis encore plus ce matin en ouvrant le journal : El Comercio. Le quotidien de droite, connu pour ses prises de position conservatrices, est clair, dans son éditorial : “La manifestation des cyclistes est légitime mais il ne faut pas attaquer les us et coutumes” (ou bonnes coutumes=buenas costumbres)
“Il y a des manières grossières et d’autres civilisées de protester et se déshabiller ne fait pas partie de la deuxième catégorie”, assure le journal : “El Comercio a défendu le droit de manifester, mais toujours dans les limites de la tranquillité citoyenne et, bien sûr, la décence.”
Je ne résiste pas à traduire la fin de l’édito :
“Ceux qui ont protesté samedi ont effectué un délit sanctionné par le Code Pénal et doivent être sanctionnés, aussi innocente qu’ait été leur intention. Si ce n’était pas le cas, on courrait le risque que, dans le futur, celui qui veuille attirer l’attention, puisse simplement se mettre au milieu de la route et se déshabiller. Cela ferait de nous un pays de strip-teasers!”
ps. !!!" |
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Bernard Belgique |
Posté le: 13/3/2007 20:29 | Sujet du message: RE: à Lima et ailleurs... | |
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Oooh, mais ce n'est pas la première fois que ces anars de cyclistes font de l'esclandre comme ça, et il ne faut pas aller à l'autre bout... du monde pour ça. C'est un style de "masse critique" très couru en Europe aussi. Jamais pratiqué.
----- Message d'origine ----- Avant de partir, je ne résiste pas à l'envie de vous passer cette info... Bon, Bernard, tu sais ce qu'il te reste à faire !
"12 mars 2007 Des cyclistes manifestent nus et choquent la “bonne société” de Lima
Ce week-end, une manifestation peu banale a eu lieu à Lima. Peu banale pour le Pérou en tout cas. Des centaines de cyclistes se sont rejoint pour réclamer plus de respect de la part des chauffeurs et des voitures en général. Depuis le début de l’année, cinq cyclistes sont déjà morts, renversés par des automobiles.
Habitant personnellement dans la capitale péruvienne, je ne savais pas que le vélo faisait tant de passionnés, tant il me parait dangereux de se lancer avec un deux roues dans cette jungle urbaine, où le piéton doit se battre pour survivre (j’exagère mais… qu’un peu!).
Réunir tant de manifestants est déjà un succès en soi à Lima mais la polémique ne s’arrête pas là. En effet, la manifestation avait un caractère particulier : non seulement, les cyclistes ont envahi le quartier de Miraflores de Lima (quartier riche de la ville) mais la plupart d’entre eux étaient nus, ou plutôt, le corps peint, comme l’avaient souhaité les organisateurs.
Je n’ai pas de photo, n’ayant pas été sur place, mais les médias locaux ont largement retransmis l’événement comme les réactions parfois outrées de policiers ou de passants, ne tolérant pas ce genre de pratique.
Surprise par tant de conservatisme (et de manque d’humour!), je le suis encore plus ce matin en ouvrant le journal : El Comercio. Le quotidien de droite, connu pour ses prises de position conservatrices, est clair, dans son éditorial : “La manifestation des cyclistes est légitime mais il ne faut pas attaquer les us et coutumes” (ou bonnes coutumes=buenas costumbres)
“Il y a des manières grossières et d’autres civilisées de protester et se déshabiller ne fait pas partie de la deuxième catégorie”, assure le journal : “El Comercio a défendu le droit de manifester, mais toujours dans les limites de la tranquillité citoyenne et, bien sûr, la décence.”
Je ne résiste pas à traduire la fin de l’édito :
“Ceux qui ont protesté samedi ont effectué un délit sanctionné par le Code Pénal et doivent être sanctionnés, aussi innocente qu’ait été leur intention. Si ce n’était pas le cas, on courrait le risque que, dans le futur, celui qui veuille attirer l’attention, puisse simplement se mettre au milieu de la route et se déshabiller. Cela ferait de nous un pays de strip-teasers!”
ps. !!!" |
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François France |
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La vieille routarde de campagne roule. Elle s’enfonce dans le champ de sable. Le guidon figure de proue trace son sillon dans l’épaisseur fluide des grains. Elle pédale de toutes ses forces. Les grains giclent et s’éboulent, gerbes cuisantes autour d’elle. Elle se scinde à sa machine. Elle s’incruste dans le corps des murs armure. Elle avance encore avance verticalité mobile. L’étendue de sable roux se fond en champ de blé vaste mer de verdure haute. Les tiges mordorées fouettent son visage et ses jambes, griffent ses cuisses en chatouillis cuisant. Elle peine, lourde de cadence. Les gerbes soudain s’effacent caresses blondes. La terre encore gercée crisse sous la rondeur ocre des roues. La brique rouge des usines se rapproche. Les enfants jouent sous le préau. L’odeur âcre du colza l’aveugle jaune d’or. Elle aspire à larges bouffées la tiédeur. Elle grimpe. Hauteurs couronnées d’un bouquet d’arbres. Le chemin s’égrène entre champs de maïs et de luzerne tendre. Le colza lumière acide irradie le ciel. Elle s’enfonce toujours plus avant vers le vaisseau des nuages. La mer glisse au-dessus d’elle. Elle se hisse en haut d’une échelle de branches. Elle roule et rit. Respiration bosselée de l’air. Secousses. Elle court d’un mamelon à l’autre sur la vaste blancheur qui la sépare de l’éther courbe d’ozone invisible. Là-bas, au loin, bien au-delà de l’horizon, une ziggourat improvise étages et paliers. C’est là qu’elle va. Elle accélère le rythme de sa course, chevauche les boursouflures des nuées, se libère des masses filandreuses, se joue des doigts cotonneux des nuages. La tour de Babel contours méandreux élabore ses spires et aspire ses rêves cercles labyrinthiques. Une lune endeuillée couleur de miel obscur luit.
Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli
----- Message d'origine ----- Oooh, mais ce n'est pas la première fois que ces anars de cyclistes font de l'esclandre comme ça, et il ne faut pas aller à l'autre bout... du monde pour ça. C'est un style de "masse critique" très couru en Europe aussi. Jamais pratiqué.
----- Message d'origine ----- Avant de partir, je ne résiste pas à l'envie de vous passer cette info... Bon, Bernard, tu sais ce qu'il te reste à faire !
"12 mars 2007 Des cyclistes manifestent nus et choquent la “bonne société” de Lima
Ce week-end, une manifestation peu banale a eu lieu à Lima. Peu banale pour le Pérou en tout cas. Des centaines de cyclistes se sont rejoint pour réclamer plus de respect de la part des chauffeurs et des voitures en général. Depuis le début de l’année, cinq cyclistes sont déjà morts, renversés par des automobiles.
Habitant personnellement dans la capitale péruvienne, je ne savais pas que le vélo faisait tant de passionnés, tant il me parait dangereux de se lancer avec un deux roues dans cette jungle urbaine, où le piéton doit se battre pour survivre (j’exagère mais… qu’un peu!).
Réunir tant de manifestants est déjà un succès en soi à Lima mais la polémique ne s’arrête pas là. En effet, la manifestation avait un caractère particulier : non seulement, les cyclistes ont envahi le quartier de Miraflores de Lima (quartier riche de la ville) mais la plupart d’entre eux étaient nus, ou plutôt, le corps peint, comme l’avaient souhaité les organisateurs.
Je n’ai pas de photo, n’ayant pas été sur place, mais les médias locaux ont largement retransmis l’événement comme les réactions parfois outrées de policiers ou de passants, ne tolérant pas ce genre de pratique.
Surprise par tant de conservatisme (et de manque d’humour!), je le suis encore plus ce matin en ouvrant le journal : El Comercio. Le quotidien de droite, connu pour ses prises de position conservatrices, est clair, dans son éditorial : “La manifestation des cyclistes est légitime mais il ne faut pas attaquer les us et coutumes” (ou bonnes coutumes=buenas costumbres)
“Il y a des manières grossières et d’autres civilisées de protester et se déshabiller ne fait pas partie de la deuxième catégorie”, assure le journal : “El Comercio a défendu le droit de manifester, mais toujours dans les limites de la tranquillité citoyenne et, bien sûr, la décence.”
Je ne résiste pas à traduire la fin de l’édito :
“Ceux qui ont protesté samedi ont effectué un délit sanctionné par le Code Pénal et doivent être sanctionnés, aussi innocente qu’ait été leur intention. Si ce n’était pas le cas, on courrait le risque que, dans le futur, celui qui veuille attirer l’attention, puisse simplement se mettre au milieu de la route et se déshabiller. Cela ferait de nous un pays de strip-teasers!”
ps. !!!"
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