le forum de julos

Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date décroissante
babel
Posté le:
9/3/2007 11:33
Sujet du message:
à dire
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Email:
babel@etoiles.net
 
Oui, voilà le printemps...René Char sur la chaîne culturelle ? je ne comprends pas ! René Char, c'est après la culture : c'est de la vie. c'est tout. Quand j'ai lu « Paroles en archipel », je me suis exclamé dans mon petto perso : « Oh, il l'a dit ! Oh, il a su le dire ! Et comme c'est bien dit ! Oh, c'est ça, voilà c'est ça : ça, c'est ça qu'il dit comme il faut le dire ».
Ne me demandez pas ce qu'est ce ça : moi je ne sais pas le dire. Allez le lire chez lui. Allez déserter auprès et avec ce Résistant.
Là : on est dans le poëme.
Ce tremblement subtilisé à vous-même quand lui — Julos, René Char, Mallarmé, Rilke, Pessoa, Tzara, et Cie — le dit.. Et qui vous dit : « Voilà, tu l'as dit... ». Parce que les poëtes vous disent ce que vous avez à dire de façon telle que subitement, ce sont vos mots qui coulent dans leurs phrases, et à les lire, vous dites enfin. Dire quoi ? Mais « ça », justement !
Ça : ce qui n'est pas encore dit et qui vous tressaille : bien logé au fond de l'avenir.
Il en reste à dire, on a à peine commencé, même si tout a été dit, et bien dit, dans le fond, il reste à chacun de nous à le dire. L'étrange ballet des fleurs et des nombres, les ordinateurs et les parfums, les choses de nos vies : tout cet habillage de cela même, de ça, de ce qui attend au coeur du poème.
Alors, rime ou pas, rythme ou prosodie, qu'importe quand soudain à entendre ou à lire un poëme, au dedans de la peau des mots, le babillage nous libère d'un non-dit, d'un poids, alors, c'est dit. Et s'il y a sur le tout quelques bijoux, des beautés et des orfèvreries : pas de doute, c'est elle qui surprend dans ses bras, vous susurrant à l'oreille vos propres mots dans les phrases d'un autre, c'est elle, avec son organdi et son air ne pas y toucher : la poésie.
Elle pose son aile de sergent major sur vos ratures. ça y est, elle est là.
C'est de la vie qui coule à gros bouillons encrés, c'est une écluse qui se vide, et majestueuse péniche vous apportez le fret de vos heures.
Alors, en écho, entre les dents, on reprend les mots du poëte. On les reprend, comme s'il nous les avait pris...
Alors..
« Femmes et hommes de la texture
De la parole et du vent qui tissez des tissus de mots
Au bout de vos dents, ne vous laissez pas attacher
Ne permettez pas qu’on fasse sur vous
Des rêves impossibles… »
M’a dit Julos.
Les rêves impossibles sont les poëmes inhabitables, hantés d'un inconfort de l'âme, qui grince des dents, inquiétants et sournois comme une scie arrachant un cri au bois.
Mais, les poëmes qui me rêvent à voix haute, sans me dévêtir plus ni moins que la pudeur du mot à dire le demande,
Mais les châteaux en Espagne et en tourets qui me détachent des filets de mes entraves,
ceux-là tissent entre mes dents la possible avancée vers l'immense phrase à dire que nous sommes,
Car nous, les humains, nous sommes une phrase à dire dans l'immensité, entre le Big Bang et un Possible Grand Final, quelque part dans un espace imprécis,
Nous les humains, nous sommes une phrase où chacun, adverbe ou conjonction, est un mot à dire...
À dire quoi ?
Mais « ça » justement, ça qui pointe sa truffe humide à travers la broussaille des mots et qui ne demande qu'à germer, fleurir, éclater en pétales...
Ça qui perce à travers la poësie, et enfin, voilà, c'est dit.

 

François
France
Posté le:
9/3/2007 18:39
Sujet du message:
RE: à dire
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
Ce désir de dire tu, à l’oreille par faveur, en chuchotis pour qu’il soit mieux compris au beau milieu des autres vocables, et qu’à l’instant, dans le petit mot qu’on formule, aux ourlets de sa propre bouche on affleure pleinement soi pour presque muettement dire : tu es là, moi aussi, deux existences en ce moment parfaites par le toucher qui, un laps, nous jointoie.


----- Message d'origine -----
Oui, voilà le printemps...René Char sur la chaîne culturelle ? je ne comprends pas ! René Char, c'est après la culture : c'est de la vie. c'est tout. Quand j'ai lu « Paroles en archipel », je me suis exclamé dans mon petto perso : « Oh, il l'a dit ! Oh, il a su le dire ! Et comme c'est bien dit ! Oh, c'est ça, voilà c'est ça : ça, c'est ça qu'il dit comme il faut le dire ».
Ne me demandez pas ce qu'est ce ça : moi je ne sais pas le dire. Allez le lire chez lui. Allez déserter auprès et avec ce Résistant.
Là : on est dans le poëme.
Ce tremblement subtilisé à vous-même quand lui — Julos, René Char, Mallarmé, Rilke, Pessoa, Tzara, et Cie — le dit.. Et qui vous dit : « Voilà, tu l'as dit... ». Parce que les poëtes vous disent ce que vous avez à dire de façon telle que subitement, ce sont vos mots qui coulent dans leurs phrases, et à les lire, vous dites enfin. Dire quoi ? Mais « ça », justement !
Ça : ce qui n'est pas encore dit et qui vous tressaille : bien logé au fond de l'avenir.
Il en reste à dire, on a à peine commencé, même si tout a été dit, et bien dit, dans le fond, il reste à chacun de nous à le dire. L'étrange ballet des fleurs et des nombres, les ordinateurs et les parfums, les choses de nos vies : tout cet habillage de cela même, de ça, de ce qui attend au coeur du poème.
Alors, rime ou pas, rythme ou prosodie, qu'importe quand soudain à entendre ou à lire un poëme, au dedans de la peau des mots, le babillage nous libère d'un non-dit, d'un poids, alors, c'est dit. Et s'il y a sur le tout quelques bijoux, des beautés et des orfèvreries : pas de doute, c'est elle qui surprend dans ses bras, vous susurrant à l'oreille vos propres mots dans les phrases d'un autre, c'est elle, avec son organdi et son air ne pas y toucher : la poésie.
Elle pose son aile de sergent major sur vos ratures. ça y est, elle est là.
C'est de la vie qui coule à gros bouillons encrés, c'est une écluse qui se vide, et majestueuse péniche vous apportez le fret de vos heures.
Alors, en écho, entre les dents, on reprend les mots du poëte. On les reprend, comme s'il nous les avait pris...
Alors..
« Femmes et hommes de la texture
De la parole et du vent qui tissez des tissus de mots
Au bout de vos dents, ne vous laissez pas attacher
Ne permettez pas qu’on fasse sur vous
Des rêves impossibles… »
M’a dit Julos.
Les rêves impossibles sont les poëmes inhabitables, hantés d'un inconfort de l'âme, qui grince des dents, inquiétants et sournois comme une scie arrachant un cri au bois.
Mais, les poëmes qui me rêvent à voix haute, sans me dévêtir plus ni moins que la pudeur du mot à dire le demande,
Mais les châteaux en Espagne et en tourets qui me détachent des filets de mes entraves,
ceux-là tissent entre mes dents la possible avancée vers l'immense phrase à dire que nous sommes,
Car nous, les humains, nous sommes une phrase à dire dans l'immensité, entre le Big Bang et un Possible Grand Final, quelque part dans un espace imprécis,
Nous les humains, nous sommes une phrase où chacun, adverbe ou conjonction, est un mot à dire...
À dire quoi ?
Mais « ça » justement, ça qui pointe sa truffe humide à travers la broussaille des mots et qui ne demande qu'à germer, fleurir, éclater en pétales...
Ça qui perce à travers la poësie, et enfin, voilà, c'est dit.


 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
11/3/2007 08:58
Sujet du message:
RE: à dire tu
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Vouvoyer, tutoyer, c’est un peu comme le choix entre se serrer la main " How do you do ? " et s’embrasser.

Ils sont chéris, les mois intermédiaires en léger décalage, le passage du ‘monsieur’ au prénom qui sauvegardait pourtant les vouvoiements. La première embrassade profile plus clair le code identitaire et ton tu évolue la distance du vous et rapproche la conjugaison d’un toucher à la deuxième personne du singulier.

Parfois un ‘tu’ est trop bref ; la V du Vous poli ou polisson se prolonge mieux et souffle plus doux que la T du Tu. Il serait dommage que la langue française s’anglicise au point d’en perdre son Vous. La transition rituelle si joliment nuancée du discours qui passe du Vous au Tu, perspicace, se faufile en don subtil, baisse les barrières et permet d’avouer plus de secrets.



----- Message d'origine -----
Ce désir de dire tu, à l’oreille par faveur, en chuchotis pour qu’il soit mieux compris au beau milieu des autres vocables, et qu’à l’instant, dans le petit mot qu’on formule, aux ourlets de sa propre bouche on affleure pleinement soi pour presque muettement dire : tu es là, moi aussi, deux existences en ce moment parfaites par le toucher qui, un laps, nous jointoie.


----- Message d'origine -----
Oui, voilà le printemps...René Char sur la chaîne culturelle ? je ne comprends pas ! René Char, c'est après la culture : c'est de la vie. c'est tout. Quand j'ai lu « Paroles en archipel », je me suis exclamé dans mon petto perso : « Oh, il l'a dit ! Oh, il a su le dire ! Et comme c'est bien dit ! Oh, c'est ça, voilà c'est ça : ça, c'est ça qu'il dit comme il faut le dire ».
Ne me demandez pas ce qu'est ce ça : moi je ne sais pas le dire. Allez le lire chez lui. Allez déserter auprès et avec ce Résistant.
Là : on est dans le poëme.
Ce tremblement subtilisé à vous-même quand lui — Julos, René Char, Mallarmé, Rilke, Pessoa, Tzara, et Cie — le dit.. Et qui vous dit : « Voilà, tu l'as dit... ». Parce que les poëtes vous disent ce que vous avez à dire de façon telle que subitement, ce sont vos mots qui coulent dans leurs phrases, et à les lire, vous dites enfin. Dire quoi ? Mais « ça », justement !
Ça : ce qui n'est pas encore dit et qui vous tressaille : bien logé au fond de l'avenir.
Il en reste à dire, on a à peine commencé, même si tout a été dit, et bien dit, dans le fond, il reste à chacun de nous à le dire. L'étrange ballet des fleurs et des nombres, les ordinateurs et les parfums, les choses de nos vies : tout cet habillage de cela même, de ça, de ce qui attend au coeur du poème.
Alors, rime ou pas, rythme ou prosodie, qu'importe quand soudain à entendre ou à lire un poëme, au dedans de la peau des mots, le babillage nous libère d'un non-dit, d'un poids, alors, c'est dit. Et s'il y a sur le tout quelques bijoux, des beautés et des orfèvreries : pas de doute, c'est elle qui surprend dans ses bras, vous susurrant à l'oreille vos propres mots dans les phrases d'un autre, c'est elle, avec son organdi et son air ne pas y toucher : la poésie.
Elle pose son aile de sergent major sur vos ratures. ça y est, elle est là.
C'est de la vie qui coule à gros bouillons encrés, c'est une écluse qui se vide, et majestueuse péniche vous apportez le fret de vos heures.
Alors, en écho, entre les dents, on reprend les mots du poëte. On les reprend, comme s'il nous les avait pris...
Alors..
« Femmes et hommes de la texture
De la parole et du vent qui tissez des tissus de mots
Au bout de vos dents, ne vous laissez pas attacher
Ne permettez pas qu’on fasse sur vous
Des rêves impossibles… »
M’a dit Julos.
Les rêves impossibles sont les poëmes inhabitables, hantés d'un inconfort de l'âme, qui grince des dents, inquiétants et sournois comme une scie arrachant un cri au bois.
Mais, les poëmes qui me rêvent à voix haute, sans me dévêtir plus ni moins que la pudeur du mot à dire le demande,
Mais les châteaux en Espagne et en tourets qui me détachent des filets de mes entraves,
ceux-là tissent entre mes dents la possible avancée vers l'immense phrase à dire que nous sommes,
Car nous, les humains, nous sommes une phrase à dire dans l'immensité, entre le Big Bang et un Possible Grand Final, quelque part dans un espace imprécis,
Nous les humains, nous sommes une phrase où chacun, adverbe ou conjonction, est un mot à dire...
À dire quoi ?
Mais « ça » justement, ça qui pointe sa truffe humide à travers la broussaille des mots et qui ne demande qu'à germer, fleurir, éclater en pétales...
Ça qui perce à travers la poësie, et enfin, voilà, c'est dit.



 

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