le forum de julos

Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date décroissante
babel
Posté le:
10/2/2007 19:58
Sujet du message:
Idiotie, langue universelle
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
J'ai bien relu le blog dont Bernard nous a donné l'adresse.
Je comprends ces gens, mais je les plains, comme je plaindrais un aveugle qui se
demanderait à quoi bon conserver la Joconde.
Quand j'écris parlai, puis je lui que je lui ajoute dans un palais, il y a une nuance — Oh
infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son
élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se
ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au quand repos, si peu que les
parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances
des mots.
je comprends ce que ces blogueurs veulent. Ils veulent limiter le nombre des couleurs
qu'ils ne voient pas.
Faire l'essai de contrer cet adage stupide :"on ne prononce pas telle lettre". Mais si,
voyons, on doit prononcer le français avec toutes ses lettres, non pas affichées comme
en une langue latine, mais suggérées, comme une chair sous la peau. Il faut faire jouer
les ouvertures et les clartés, les allongements et les redoublements, accéder à l'excès
de nuances.
Ainsi d'une clairière à-demi reboisée où, allongé dans l'herbe chaude, regardant vers le
haut, on ne sait plus combien de bleus, de verts, de sombres, de clairs se mettent en
écailles pour couvrir de nacre sombre une orée, y créant comme un sentiment de
jaune, là où le brun, l'émeraude et l'azur, seuls, semblent hurler au premier plan.

Traduisez ceci en ce que vous voudrez : vous n'entendrez plus le même chant.
"Oh" n'est pas "Ho", qui n'est ni "haut" ni "eau", ni "au", ni "aux", ni "aulx", ni "os".

Comment peut-on sans rougir connaître si bien l'alphabet phonétique et si mal
prononcer sa langue, si peu en saisir toutes les flagrantes fragrances ?
 

babel
Posté le:
10/2/2007 20:05
Sujet du message:
Zut, distraction, on reprend
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
Il y avait des mot mal gommés, et des guillemets manquantes en cette phrase :

Quand j'écris "parlai", puis que je lui ajoute "dans un palais", il y a une nuance — Oh
infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son
élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se
ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au repos, si peu que les parlotteurs de
salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. Ainsi
les Inc'oyables, jadis, pour être à la mode, manquaient d'air. Et de r.
 

Bernard
Belgique
Posté le:
10/2/2007 20:18
Sujet du message:
RE: Zut, distraction, on reprend
Répondre            
 
On s'énerve, on s'énerve... Jean, je pense que ces méchanismes linguistiques ne pas moins présents dans d'autres langues, is it, Agnès ? (Agnès, au secouuuurs !) Et si qu'on disait que toutes les langues étaient "ex-aequo", comme à l'école des fans ? Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, en quelque sorte. Cette manie de tout classifier, de tout comparer... de faire la (gue)guerre.

----- Message d'origine -----
Il y avait des mot mal gommés, et des guillemets manquantes en cette phrase :

Quand j'écris "parlai", puis que je lui ajoute "dans un palais", il y a une nuance — Oh
infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son
élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se
ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au repos, si peu que les parlotteurs de
salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances des mots. Ainsi
les Inc'oyables, jadis, pour être à la mode, manquaient d'air. Et de r.
 

babel
Posté le:
10/2/2007 23:03
Sujet du message:
toutes les belles langues se répondant
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue".
Il y en a un par langue : c'est dire.
Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai
eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes
chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de
cri universel :

"Ich was ein chint so wolgetan
Virgo dum florebam
Do brist mich diu werlt al
Omnibus placebam


Hoye et oe !!
maledicantur tilie
justa viam posite

etc.."

La mélodie est formidable.
En revanche la traduction est difficile...

Femme : J'étais une môme assez bien tournée
Homme : Pucelle lors je fleurissais
F : Tu m'apportes le monde entier
H : je plaisais à tous

refrain :
Aïe la la...
Maudits soient ces tilleuls
placés au bord de la route…

la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que
ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle,
puisqu'il est la proie...
et donc :
Oh lalla
Damned lime trees - no doubt -
placés en bord de la route...


Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle,
et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter
un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation
entre deux personnes...
 

Bernie
Belgique
Posté le:
10/2/2007 23:09
Sujet du message:
RE: toutes les belles langues se répondant
Répondre            
 
Bon sang mais c'est bien sûr ! La voilà la solution, il faut marier les langues ! De toute façon, on n'a pas le choix... Merci pour ce beau vélo de Babel !

----- Message d'origine -----
C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue".
Il y en a un par langue : c'est dire.
Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai
eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes
chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de
cri universel :

"Ich was ein chint so wolgetan
Virgo dum florebam
Do brist mich diu werlt al
Omnibus placebam


Hoye et oe !!
maledicantur tilie
justa viam posite

etc.."

La mélodie est formidable.
En revanche la traduction est difficile...

Femme : J'étais une môme assez bien tournée
Homme : Pucelle lors je fleurissais
F : Tu m'apportes le monde entier
H : je plaisais à tous

refrain :
Aïe la la...
Maudits soient ces tilleuls
placés au bord de la route…

la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que
ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle,
puisqu'il est la proie...
et donc :
Oh lalla
Damned lime trees - no doubt -
placés en bord de la route...


Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle,
et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter
un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation
entre deux personnes...

 

F
France
Posté le:
11/2/2007 02:31
Sujet du message:
RE: Idiotie, langue universelle
Répondre            
Email:
francois.laur@wandoo.fr
 

Comment ne pas souscrire ? Je souscris !

----- Message d'origine -----
J'ai bien relu le blog dont Bernard nous a donné l'adresse.
Je comprends ces gens, mais je les plains, comme je plaindrais un aveugle qui se
demanderait à quoi bon conserver la Joconde.
Quand j'écris parlai, puis je lui que je lui ajoute dans un palais, il y a une nuance — Oh
infime, mais là, là, elle s'y tient — : une s de plus et le son s'allonge un peu, prend son
élan au cas où une voyelle attendrait de l'autre bord, car dans ce cas, elle, cette s, se
ferait pont, déjà comme allongée, mais si peu, au quand repos, si peu que les
parlotteurs de salon l'oublient et mélangent dans de vagues é ou è toutes les nuances
des mots.
je comprends ce que ces blogueurs veulent. Ils veulent limiter le nombre des couleurs
qu'ils ne voient pas.
Faire l'essai de contrer cet adage stupide :"on ne prononce pas telle lettre". Mais si,
voyons, on doit prononcer le français avec toutes ses lettres, non pas affichées comme
en une langue latine, mais suggérées, comme une chair sous la peau. Il faut faire jouer
les ouvertures et les clartés, les allongements et les redoublements, accéder à l'excès
de nuances.
Ainsi d'une clairière à-demi reboisée où, allongé dans l'herbe chaude, regardant vers le
haut, on ne sait plus combien de bleus, de verts, de sombres, de clairs se mettent en
écailles pour couvrir de nacre sombre une orée, y créant comme un sentiment de
jaune, là où le brun, l'émeraude et l'azur, seuls, semblent hurler au premier plan.

Traduisez ceci en ce que vous voudrez : vous n'entendrez plus le même chant.
"Oh" n'est pas "Ho", qui n'est ni "haut" ni "eau", ni "au", ni "aux", ni "aulx", ni "os".

Comment peut-on sans rougir connaître si bien l'alphabet phonétique et si mal
prononcer sa langue, si peu en saisir toutes les flagrantes fragrances ?

 

François
Afghanistan
Posté le:
11/2/2007 02:36
Sujet du message:
RE: toutes les belles langues se répondant
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
Je suppose que c'est la tâche de tout poète, non ? Chaque langue est en elle-même non pas un idiotisme, mais polyglotte, of course.


----- Message d'origine -----
C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue".
Il y en a un par langue : c'est dire.
Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai
eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes
chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de
cri universel :

"Ich was ein chint so wolgetan
Virgo dum florebam
Do brist mich diu werlt al
Omnibus placebam


Hoye et oe !!
maledicantur tilie
justa viam posite

etc.."

La mélodie est formidable.
En revanche la traduction est difficile...

Femme : J'étais une môme assez bien tournée
Homme : Pucelle lors je fleurissais
F : Tu m'apportes le monde entier
H : je plaisais à tous

refrain :
Aïe la la...
Maudits soient ces tilleuls
placés au bord de la route…

la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que
ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle,
puisqu'il est la proie...
et donc :
Oh lalla
Damned lime trees - no doubt -
placés en bord de la route...


Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle,
et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter
un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation
entre deux personnes...

 

François
France
Posté le:
11/2/2007 02:42
Sujet du message:
RE: toutes les belles langues se répondant
Répondre            
Email:
francois.laur@wanadoo.fr
 
Marier peut-être, mais ce sera, forcément, et encore heureux, de la polygamie ou polyandrie. Ou un PACS, ou du concubinage, béni ou pas. Enfin une multiplicité, sans qu'il faille prendre aucun pli.


----- Message d'origine -----
Bon sang mais c'est bien sûr ! La voilà la solution, il faut marier les langues ! De toute façon, on n'a pas le choix... Merci pour ce beau vélo de Babel !

----- Message d'origine -----
C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue".
Il y en a un par langue : c'est dire.
Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai
eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes
chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de
cri universel :

"Ich was ein chint so wolgetan
Virgo dum florebam
Do brist mich diu werlt al
Omnibus placebam


Hoye et oe !!
maledicantur tilie
justa viam posite

etc.."

La mélodie est formidable.
En revanche la traduction est difficile...

Femme : J'étais une môme assez bien tournée
Homme : Pucelle lors je fleurissais
F : Tu m'apportes le monde entier
H : je plaisais à tous

refrain :
Aïe la la...
Maudits soient ces tilleuls
placés au bord de la route…

la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que
ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle,
puisqu'il est la proie...
et donc :
Oh lalla
Damned lime trees - no doubt -
placés en bord de la route...


Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle,
et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter
un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation
entre deux personnes...


 

babel
Posté le:
11/2/2007 03:36
Sujet du message:
avec la permission d'Agnès
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
Voilà le poème bilingue, dont j'avais posté ici une version moins finale en son temps.
C'est un des amours post-industriels.
Caché dans ce petit coin de forum, Julos, je voudrais te remercier d'avoir créé un
ouvroir, où nous pouvons être sérieusement légers et inversement. Il serait facile pour
qui passe de s'étonner, de te chercher. Tu n'es pas loin, tu es dans l'espace créé. On dit
que les dieux ont créé la terre comme la mer, les continents : en se retirant. Et toi, tu
te fais silence, venant dire combien Sarx-cosi te tape sur les nerfs, puis tu tends la
page à d'autre. Nul n'oublie que nous sommes dans cet espace que tu as découpé :
inutile de se forcer pour coller à une image pré-établie, inutile de se chamailler une
première place puisqu'il n'en est pas de dernière. Si nous sommes là, causant de ces
mots-là, c'est que nous avons aimé et aimons encore tes virelangues, les rimes où tu
nous as surpris, la bienveillance et la certitude que l'avenir a changé de berceau. J'aime
quand ceux qui ont la manie du beau langage croisent les mots avec ceux qui ont tout
simplement quelque chose à dire. J'aime quand ces derniers sont réchauffés par le bout
du coeur et qu'ils nous donnent des poèmes, des coups de gueule, des coups de coeur,
des informations, parfois en se croyant "petits dans l'écriture" : pourtant nul n'est petit
ni grand. Nous sommes autour de la table, c'est tout. La connaissance des règles de la
langue française ne prive aucun ici de faire des fautes de frappe, des erreurs. Et
alors…?
Le plus agréable est cette présence de bienveillance, même dans le désaccord.
C'est comme ça qu'un jour de décembre, j'ai rejoint Agnès la belgo-anglaise au Père
Lachaise, qui a relu et affiné la partie anglaise de ces strophes.
J'ai eu beaucoup de plaisirs à écrire ce poème bilingue, beaucoup de plaisirs différents
: celui des mots, celui de la rencontre évoquée, juste avant ton spectacle au théâtre du
XXe à Paris, celui de le partager avec les étourneaux de ce forum, alors, Julos, merci.
Voilà, maintenant, c'est parti pour le bilingue....
--------------




Le remembrement des souvenirs



Agnès, in December, so I do remember
Looking for ways through Abelard’s joking voice
Sous les grands arbres debout comme James Joyce
Avec Robert riant dans le téléphone
We foggy sought till nobody’s lonesome
Anymore. Et nulle mort
Pour nous voler un tel trésor.

Les lampadaires écrivaient des ombres d’ambre
Au Père Lachaise, écoutant Héloïse
And past was sitting, still recounting, but time is…
Août va mûrir : nous cueillerons septembre
When should I pass through the racks of remember
La vie a tellement de cœur
Here, in the glow of a flower

Sous nos pieds étendues alentour des arbres
Des feuilles sourdes bordent les lits de marbre
The frozen coats, wounds of yore where ran the sap
L’oubli fait à la racine une sape
So we shouldn’t be more than vanished Lords
We shouldn’t lie anymore
La vraie fin est la fin’amor

We’re walking in the garlic and thyme scents
La garrigue de juin : bouquet à dix cents
Violettes, coquelicots et nénuphars :
Les amours d’Héloïse et d’Abélard,
Learning us how to gather tufts of lightly hearts
My dear friends, in December
You know… I wish : remember !
 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
11/2/2007 10:41
Sujet du message:
tongue in cheek
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Il y a des jours parfaits où il ne pleut pas quand on marche vers la gare et où l’acoustique est idéale pour écouter le pipeau qui virevolte Greensleeves sous le viaduc. Hier, sur les escalators qui mènent aux souterrains du métro, tous les amoureux se donnaient des baisers généreux et je ne me suis trompée qu’une fois de bouche (de métro !). Ce n’était pas une erreur : au bout du couloir underground, presque tous les pas ralentissaient pour écouter quelques secondes de plus un jeune saxophoniste qui arrondissait en beauté ses fins de semaines et les nôtres.

Le fiston attendait sa maman à l’arrivée du train, la fistonne avait trouvé une robe de bal opale, exactement à sa taille. W.H. Auden * en première édition que je croyais devoir chercher pendant des heures m’a tapé dans l’œil dans la première bouquinerie visitée.

Je prends votre conversation presque à sa fin, peut être. Comme entre tous les bons voisins, la rivalité France Angleterre is alive and well. Maintes fois, les uns ou les autres ont disputé la supériorité d’une langue ou de l’autre. Vous l’avez dit, le débat est ridicule, l’amour se dit en n’importe quelle langue et ce qui importe, c’est la façon dont l’amoureux s’en sert.

Quand Willem Vermandere chante ‘Klien bubbelke, klien pummelke, klien broekventje van mie, kom ier ik zal u pakken, kom up je vader’s knie’ je me dis que ce sera la première chanson qu’il faudra chanter à mon petit fils. J’ai traduit des chansons françaises pour ceux avec qui je voulais tout partager. Eux ont lu leurs poètes pour me les faire aimer ; Gezelle, Wilde, Neruda étaient tous convaincants. A écouter souvent sa musique sans en comprendre toutes les paroles, je vous dirais que la plus belle langue, c’est le Kinyarwanda. Mais elle a parfois mal servi, elle aussi.

* Un poème d'Auden, parce que c'est bientôt la St Valentin.

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.

----- Message d'origine -----
Je suppose que c'est la tâche de tout poète, non ? Chaque langue est en elle-même non pas un idiotisme, mais polyglotte, of course.


----- Message d'origine -----
C'est prêcher à un converti, j'aime bien l'expression "le génie de la langue".
Il y en a un par langue : c'est dire.
Et, Agnès s'en souvient, il est possible d'écrire en utilisant l'anglais et le français. J'en ai
eu l'idée en écoutant des chants du moyen-âge (chacun son vélo), où les hommes
chantaient en latin, et les femmes en vieil-haut-allemand, puis ensemble un genre de
cri universel :

"Ich was ein chint so wolgetan
Virgo dum florebam
Do brist mich diu werlt al
Omnibus placebam


Hoye et oe !!
maledicantur tilie
justa viam posite

etc.."

La mélodie est formidable.
En revanche la traduction est difficile...

Femme : J'étais une môme assez bien tournée
Homme : Pucelle lors je fleurissais
F : Tu m'apportes le monde entier
H : je plaisais à tous

refrain :
Aïe la la...
Maudits soient ces tilleuls
placés au bord de la route…

la suite raconte la difficulté de déflorer la fleur, lorsque Monsieur se rend compte que
ce n'est plus lui le chasseur, mais qu'en cette chasse à l'amour, il a perdu tout contrôle,
puisqu'il est la proie...
et donc :
Oh lalla
Damned lime trees - no doubt -
placés en bord de la route...


Le jeu entre les deux langues, les deux timbres de voix est splendide. La rime est belle,
et pas de doute, si un poète savait assez d'hébreu et d'arabe par exemple pour chanter
un amour dans les deux langues, il chanterait beaucoup plus qu'une simple récréation
entre deux personnes...


 

Agnès
Royaume-Uni
Posté le:
11/2/2007 10:46
Sujet du message:
RE: avec la permission d'Agnès
Répondre            
Email:
zen23512@zen.co.uk
 
Looking back, I would have swapped learning for teaching, but hey, it adds gaulic gravitas.

----- Message d'origine -----
Voilà le poème bilingue, dont j'avais posté ici une version moins finale en son temps.
C'est un des amours post-industriels.
Caché dans ce petit coin de forum, Julos, je voudrais te remercier d'avoir créé un
ouvroir, où nous pouvons être sérieusement légers et inversement. Il serait facile pour
qui passe de s'étonner, de te chercher. Tu n'es pas loin, tu es dans l'espace créé. On dit
que les dieux ont créé la terre comme la mer, les continents : en se retirant. Et toi, tu
te fais silence, venant dire combien Sarx-cosi te tape sur les nerfs, puis tu tends la
page à d'autre. Nul n'oublie que nous sommes dans cet espace que tu as découpé :
inutile de se forcer pour coller à une image pré-établie, inutile de se chamailler une
première place puisqu'il n'en est pas de dernière. Si nous sommes là, causant de ces
mots-là, c'est que nous avons aimé et aimons encore tes virelangues, les rimes où tu
nous as surpris, la bienveillance et la certitude que l'avenir a changé de berceau. J'aime
quand ceux qui ont la manie du beau langage croisent les mots avec ceux qui ont tout
simplement quelque chose à dire. J'aime quand ces derniers sont réchauffés par le bout
du coeur et qu'ils nous donnent des poèmes, des coups de gueule, des coups de coeur,
des informations, parfois en se croyant "petits dans l'écriture" : pourtant nul n'est petit
ni grand. Nous sommes autour de la table, c'est tout. La connaissance des règles de la
langue française ne prive aucun ici de faire des fautes de frappe, des erreurs. Et
alors…?
Le plus agréable est cette présence de bienveillance, même dans le désaccord.
C'est comme ça qu'un jour de décembre, j'ai rejoint Agnès la belgo-anglaise au Père
Lachaise, qui a relu et affiné la partie anglaise de ces strophes.
J'ai eu beaucoup de plaisirs à écrire ce poème bilingue, beaucoup de plaisirs différents
: celui des mots, celui de la rencontre évoquée, juste avant ton spectacle au théâtre du
XXe à Paris, celui de le partager avec les étourneaux de ce forum, alors, Julos, merci.
Voilà, maintenant, c'est parti pour le bilingue....
--------------




Le remembrement des souvenirs



Agnès, in December, so I do remember
Looking for ways through Abelard’s joking voice
Sous les grands arbres debout comme James Joyce
Avec Robert riant dans le téléphone
We foggy sought till nobody’s lonesome
Anymore. Et nulle mort
Pour nous voler un tel trésor.

Les lampadaires écrivaient des ombres d’ambre
Au Père Lachaise, écoutant Héloïse
And past was sitting, still recounting, but time is…
Août va mûrir : nous cueillerons septembre
When should I pass through the racks of remember
La vie a tellement de cœur
Here, in the glow of a flower

Sous nos pieds étendues alentour des arbres
Des feuilles sourdes bordent les lits de marbre
The frozen coats, wounds of yore where ran the sap
L’oubli fait à la racine une sape
So we shouldn’t be more than vanished Lords
We shouldn’t lie anymore
La vraie fin est la fin’amor

We’re walking in the garlic and thyme scents
La garrigue de juin : bouquet à dix cents
Violettes, coquelicots et nénuphars :
Les amours d’Héloïse et d’Abélard,
Learning us how to gather tufts of lightly hearts
My dear friends, in December
You know… I wish : remember !

 

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