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Forum créé le 15/10/2003 12:08

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   Trier par date décroissante
Véronique
Belgique
Posté le:
4/2/2007 09:23
Sujet du message:
Texte controversé
Répondre            
Email:
v.hennuy@cybernet.be
 
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

-----------

Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

--------------

J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.





 

Bernard
Belgique
Posté le:
4/2/2007 09:46
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
 
Ah, le voilà donc ce texte tant polémiqué...

Quand même étonnant qu'il ait passé le "conseil des sages", 10 ans, 5ème primaire... mmmmh... en humanité passe encore, c'est "fun", mais à 10 ans... Il y a de quoi se poser des questions en effet... Dommage parce le scénario en lui-même est bon je trouve, pas nouveau, mais assez cocace.

----- Message d'origine -----
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

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Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

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J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.






 

Françoise
Belgique
Posté le:
4/2/2007 11:06
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
Email:
francoise.michel@swing.be
 
Oui Véro, certains instituteurs refusant purement et simplement, pour des raisons éthiques et pédagogiques de faire passer le test à leurs élèves ont interpellé publiquement la Ministre au sujet des dangers de cette fameuse évaluation. Et ce qu’il y a de plus grave encore, c’est qu’elle a refusé catégoriquement de modifier le texte sous prétexte qu’il devait être pris au second degré !
Ce test, tout à fait inutile, est rendu obligatoire dans toutes les écoles de la communauté française, quel que soit le réseau (libre ou officiel). Il s’agit d’une évaluation externe non certificative. L’objectif annoncé est de mesurer le niveau en lecture de tous les enfants de la communauté française. Une telle mesure a-t-elle un sens ?
Il faudrait que tous les enseignants refusent catégoriquement de se plier à la dictature. Je ne vois pas d’autre solution.
Je pense à la chance qu’auront les élèves des écoles de Champigneulles de rencontrer Julos et babel. Je pense à l’article de Ptitanne qui explique que c’est en décalquant l’écriture de sa maman comme on décalque un dessin qu’elle a su lire avant d’entrer à l’école primaire.
Je pense à l’éventail de belles choses que l’on pourrait apprendre à l’école.




----- Message d'origine -----
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

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Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

--------------

J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.






 

nayan
Posté le:
4/2/2007 15:55
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
Email:
dzairtik@hotmail.com
 
Et puis il y a des dimanches
qui ne devraient pas être racontés.
Car on a pas le coeur à le faire
avec personne.
Alors on est foutu au départ.
On sait que ça mérite zéro et que
il y a rien qu'avec soi-même
qu'il est préférable de ne rien
raconter.

nayan

----- Message d'origine -----
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

-----------

Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

--------------

J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.






 

lazuly
Belgique
Posté le:
5/2/2007 04:52
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
Email:
saphirvd-lazuly@yahoo.fr
 

GLOUPS...
J'en avait entendu parler sans le lire. Je me demandais si on n'avait pas un peur exégéré pour faire de la mousse, mais là je suis quand même assez surprise!
Ca fait un peu "les malheurs de sophie" en mode hard.
A la limite si ce texte est comme tu dis étudié sur le fond, avant même je dirais d'être étudié pour la forme, il faut voir...
Ce qui m'étonne c'est que les instituteurs n'aient pas réagit plus vivement.
Comme tu dis, on aurait certainement pu faire tout aussi drôle tout en restant dans les limites du respect de l'autre.
Je pense qu'il faudrait peut être en tant que parent réagir. J'aimerai aussi connaître l'avis de la personne qui a écrit ce texte et des inspecteurs qui l'on choisi. Cônnaître leurs intentions.

----- Message d'origine -----
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

-----------

Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

--------------

J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.






 

Françoise
Belgique
Posté le:
5/2/2007 10:04
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
Email:
francoise.michel@swing.be
 
Petite leçon de communication… où comment refiler la patate chaude !

http://www.arena.cfwb.be/upload/fichiers/cpevaluationsexternes.pdf

Dans quel pays vivons-nous ?



----- Message d'origine -----

GLOUPS...
J'en avait entendu parler sans le lire. Je me demandais si on n'avait pas un peur exégéré pour faire de la mousse, mais là je suis quand même assez surprise!
Ca fait un peu "les malheurs de sophie" en mode hard.
A la limite si ce texte est comme tu dis étudié sur le fond, avant même je dirais d'être étudié pour la forme, il faut voir...
Ce qui m'étonne c'est que les instituteurs n'aient pas réagit plus vivement.
Comme tu dis, on aurait certainement pu faire tout aussi drôle tout en restant dans les limites du respect de l'autre.
Je pense qu'il faudrait peut être en tant que parent réagir. J'aimerai aussi connaître l'avis de la personne qui a écrit ce texte et des inspecteurs qui l'on choisi. Cônnaître leurs intentions.

----- Message d'origine -----
Je soumets à votre sagacité un texte distribué aux enfants de 5ème primaire (10 ans) pour un test d'évaluation en "lecture et production d'écrits" distribué à toutes les écoles en Communauté Française. Ce texte démarre sur un mode humoristique puis évolue petit à petit... je vous laisse découvrir.

-----------

Tous les lundis, c'est pareil. On a rédaction:"Racontez votre dimanche". C'est embêtant, parce que, chez moi, le dimanche, il ne se passe rien: on va chez mes grands-parents, on fait rien, on mange, on refait rien, on remange et c'est fini.

Quand j'ai raconté ça, la première fois, la maîtresse a marqué: "Insuffisant". La deuxième fois, j'ai même eu un zéro.

Heureusement, un dimanche, ma mère s'est coupé le doigt en tranchant le gigot. Il y avait plein de sang sur la nappe. C'était dégoûtant. Le lendemain, j'ai tout raconté dans ma rédaction, et j'ai eu "Très bien".

J'avais compris: il fallait qu'il se passe quelque chose le dimanche.

Alors la fois suivante, j'ai poussé ma soeur dans l'escalier. Il a fallu l'emmener à l'hôpital. J'ai eu 9/10 à ma rédac.

Après, j'ai mis de la poudre à laver dans la boîte de lait en poudre. Ca a très bien marché: mon père a failli mourir empoisonné. J'ai eu 9,5/10.

Mais 7/10 seulement le jour où j'ai détraqué la machine à laver et inondé l'appartement des voisins du dessous.

Dimanche dernier, j'ai eu une bonne idée pour ma rédaction. J'ai mis un pot de fleurs en équilibre sur le rebord de la fenêtre. Je me suis dit: "Avec un peu de chance, il tombera sur la tête d'un passant, et j'aurai quelque chose à raconter."
C'est ce qui est arrivé. Le pot est tombé. J'ai entendu un grand cri mais, comme j'étais aux WC, je n'ai pas pu arriver à temps.
J'ai juste vu qu'on transportait la victime (c'était une dame) chez le concierge.
Après, l'ambulance est arrivée.
Ca n'a quand même servi à rien.
On n'a pas fait la rédaction. Le lendemain, à l'école, on avait une remplaçante.
"Votre maîtresse est à l'hôpital, nous a-t-elle annoncé. Fracture du crâne".

Ca m'était égal. On a eu conjugaison à la place. La conjugaison, c'est plus facile que la rédaction. Il n'y a pas besoin d'inventer.

--------------

J'en ai discuté longuement le soir même avec mon fils Nathan car il m'avait dit en évoquant ce texte: "au début c'est drôle, mais à la fin, je trouve que c'est quand même un peu violent et ce n'est plus tellement marrant. Puis ça pourrait donner de mauvaises idées à certains enfants quand même, même si à mon avis, ce n'est pas une histoire vraie, il l'a inventée". Nous avons tenté de voir en quoi ce texte était violent, et comment on aurait pu écrire un texte tout aussi drôle mais qui ne soit pas "triste" à la fin et que personne ne soit blessé.

Le lendemain, l'instituteur a demandé d'écrire une rédaction "dans le même style". Nathan a écrit un texte disant que le micro-ondes avait explosé et que son petit frère avait du aller à l'hôpital pour être suturé car il était mal en point. Quand je lui ai fait part de mon étonnement parce que son texte aussi était violent alors qu'il aurait pu trouver autre chose, il m'a répondu "Mais j'étais obligé sinon je n'aurais pas eu mes points et j'avais pas envie d'avoir zéro!".
Il s'était plié aux instuctions de l'instituteur.

Je suis étonnée par cette banalisation de la violence et également que ce texte ait été analysé uniquement sur la forme et absolument pas sur le fond.
N'est ce pas conduire nos enfants à penser que la violence est "payante", qu'il n'y a que ça qui intéresse? Faut-il induire chez eux un imaginaire tourné vers des faits négatifs et dramatiques alors que le monde autour nous nous en fournit déjà constamment?
Cela m'interpelle que ce texte ait été choisi pour tous les enfants de 10 ans en Communauté Française, est ce de cette façon que nous voulons éveiller leur comprenette et leur donner le goût de l'écriture?
Certains me disent que la violence est partout quoi que l'on fasse et qu'il ne sert à rien de vouloir élever nos enfants dans une bulle. C'est une évidence bien sûr.
Mais je pense que l'école justement, devrait être ce vivier où nos enfants reçoivent des outils pour appréhender la société et s'orienter vers le positif et la créativité qu'ils peuvent y apporter. Il aurait été plus intéressant à mon avis,
tant qu'à exploiter ce texte, d'avoir une discussion sur le fond, et de chercher des alternatives pour que le récit soit passionnant et drôle à lire sans user de violence. Cette banalisation de la violence et du sensationnel me heurte d'autant plus lorsqu'elle est transmise par l'école.
J'aimerais avoir votre avis.







 

babel
Posté le:
6/2/2007 17:56
Sujet du message:
RE: Texte controversé
Répondre            
Email:
babel@etoiles.net
 
Là où des parents, comme bous Phil et Véro, lisent avec soin et parlent à et avec leurs
petits, alors arrive ce que tu as décrit, le divorce entre la "réussite scolaire" et
l'accomplissement de soi. Nos petits apprennent à faire le singe, à faire la grimace
pour avoir la médaille. C'est comme ça à tous les niveaux.
Je pense à ces familles sans paroles, où tout ce qui reste, c'est la loi de la note…Ainis,
croyant que c'était la bonne réponse, des élèves de 17-18 ans ont défendu par écrit la
dictature dans le cours d'un prof d'économie, prouvant qu'elle était plus rentable.……
 

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