Habitant le mystère, elle fait du silence où se nettoie le coeur la chose la plus délivrante d'angoisse, silence qui s'assemble autour d'un bruit menu ailes grésillant à la torche. Sein nu comme un arc de triomphe, châle à frange noué sur tunique diaphane, son visage ruisselle de silence ; tout mue : à force d'être ce corps et son silence, elle devient sans nom. Qu'on n'ait pas honte, chez ceux qu'elle accueillait, de rechercher l'amour d'avant le leur, cette honte absentée, cette extrême décence, c'est l'impudeur faite main peu à peu en contact avec l'en deçà des vocables.
Aujourd'hui hôtes du silence, nous touchant, toi qui lis moi qui écris nous écoutons.
Vite a régné l'oubli d'entendre le ressac vers l'absent dans le tumulte du présent. Toi, tu ré-entames le parcours comme l'acide le cuivre.
Tu murmures : "J'ai été saisie", dans la lignée de ceux à qui le savoir est venu par ce qui leur est arrivé. Passant closes et clôtures, tu désenclaves.
----- Message d'origine ----- C’est en novembre que la guerre s’est déclarée. Il a dit ‘J’aurai besoin de vacances en février’. Elle a dit ‘Ah bon ?’ et a continué de lire le journal au café du petit déjeuner. Les premières manœuvres ne l’ont pas alarmée outre mesure mais la campagne s’est intensifiée et quand elle l’a vu devant la toile à murmurer ‘trop froid, trop cher, basique’, elle s’est dite qu’elle ferait bien de penser soigneusement à ses munitions. Il parlait d’hôtels en Floride, en Thaïlande et au Kenya. Elle se disait qu’elle n’avait pas envie d’y aller pour dix jours et d’y lire ses livres sur une plage. Il voulait exploser les frontières, elle se voulait Héroïne de la Conservation de la Planète.
Début décembre, il a voulu une décision et leur relation amoureuse assez récente a bien failli se désintégrer. Il désirait être ‘loin de tout’. Elle lui a proposé un cottage in Yorkshire : pas de téléphone, pas de courant électrique, pas de voisins. L’eau, il faudrait la pomper, le bois il faudrait le scier. Il a dit non.
Bref, pour la Saint Valentin, ils iront camper en Cornouailles : il y fait plus chaud que dans le Yorkshire, les plages sont époustouflantes et leurs empreintes de carbone seront minuscules. Elle sera son aide-de-camp parce qu’il n’a jamais campé de sa vie. Est-ce une preuve de sagesse que d’emmener son amoureux frileux sous la tente en février? On verra.
Leur trêve est peut être momentanée mais la première victoire est importante. Mes prédictions pour leur avenir ? Une ribambelle de petits dégourdis qui chanteront avec leur papa et leur maman autour des feux de camp ! ! Ah oui, j’avais oublié de vous le dire, c’est à la chorale qu’ils se sont rencontrés.
http://www.bfc.org.uk/french/home.htm Je n’avais jamais visité le site en français : il bénéficierait d’un peu d’aide linguistique
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