Quand nous, les yeux fermés, nous tournons, nous agitons, au bord de quel débordement la nuit nous conduit-elle ? Des corps tombent, nus, hurlants, tentent de regagner le seuil d'une danseuse en cheveux fous qui célèbrerait le pressoir. Nyctalope, la mémoire remonte en ses filets tant d'images qu'elle invente, où nous cherchons, derrière, fébriles, la manquante, pour nous l'unique sans lieu ni temps. Nous n'avons pas pouvoir de graver le silence.
Corolles épandues, quel ancien chant obscur monte, obscène, à nos lèvres qui tremblent ? Serait-ce conjurer la honte de tarir ? Vin violent, jets d'écume exaltent nos fureurs, ensauvagent.
Ils terrassent.
Telles des cuisses toujours fraîches, les musculeuses eaux ceinturant son pilier, le pont n'emjambe que rivière constante.
Par chaque ville, en toute vague, sans cesse m'apparaît quelque chose de toi. Lorsque, certains soirs, allongé à ton flanc, je crois t'approcher possible, tu deviens souvenir d'absence la plus haute, tiède ombre douce irradiant sa nuitée. Esquive-t-on jamais étoiles à pelage, celles qui ne plongent au sein d'aucune mer ?
----- Message d'origine ----- Les matins de vacances, elle s’arrangeait avec la mer pour qu’elle soit à marée basse et que les petits aient pour y courir une vaste plage que l’eau leur avait préparée. Il construisait avec eux des châteaux et ils en étaient rois, au soleil de midi. Il leur avait fait des tartines de pain brun et de tomates. Les jours d’été étaient à prendre et ils les rejoignaient quand ils le pouvaient. Les vagues tapis magiques se déroulaient en procession et chacune brisait le silence si gentiment que le bien être l’invitait à la récitation d’une liste de trésors, améthystes, opales, rubis, topaze, baiser et les petits ajoutaient chocolat, tarte aux pommes, massepain, meringues, oiseau bleu, le chien de grand-mère, papillon, bisou, glace aux fraises, tracteur. Leur litanie psalmodiait l’infini de bonheurs, de promesses, de douceurs à venir et elle se rendormait, rassurée.
----- Message d'origine ----- Vivre pour deux ou bien à deux en un seul Être séparé de soi vivre à la fois des deux côtés de la paroi Séparance à tort espérance à travers amour à tort et à travers
|