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   Trier par date décroissante
Véronique
Rwanda
Posté le:
30/1/2007 21:58
Sujet du message:
RE: Joseph Ndawiye
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Email:
v.hennuy@cybernet.be
 
J'étais très émue hier matin en écoutant l'émission dont tu parles Françoise, où Joseph présentait son premier roman "La Promesse faite à ma soeur" dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler (www.lesimpressionsnouvelles.com ). Cette histoire c'est en partie la sienne en vrai. J'aime bien le style aussi, spontané et croustillant, il me rappelle le sourire de l'Afrique et ce goût pour les choses simples, cette proximité avec la joie et le rythme.

J'écoutais Joseph parler du Rwanda où nous nous étions rencontrés bien avant le génocide, c'était en juillet 85.

La dernière fois que nous nous sommes vus il y a quelques mois, nous avons regardé ensemble les photos de nos amis "d'avant le génocide". Que sont ils devenus aujourd'hui? Où êtes vous Jean de Dieu, Phoebe, Josephine, Jean, ...? J'entends vos voix qui chantent en lançant les briques à la chaîne pour construire l'internat pour jeunes-filles mères, qui était notre projet commun durant un mois, je vois monter les murs jour après jour, j'ai la sensation de nos pieds qui dansent pour pétrir le "potopot" qui sert de ciment, quand nous nous tenions deux à
deux face à face pour ne pas glisser, en riant aux éclats. J'ai la nostalgie du "Muraho!" du matin et de l'accolade amicale traditionnelle. J'ai encore le souvenir précis du goût de l'épouvantable bière de sorgho qu'on boit ensemble dans la calebasse en faisant mine de savourer avec lenteur pour ne pas vexer nos hôtes. Nous cueillions en passant les avocats énormes qui menacaient à tout moment de nous tomber sur la tête par excès de mûrissement. Mes pieds se souviennent du rythme entrainant des danseurs Intore le jour de la fête nationale.

Où êtes vous? Certains sont morts, d'autres ont disparu, d'autres ont vécu des souffrances terribles. J'avais la gorge serrée. Nous
sommes profondément reliés par notre humanité, comme des racines qui se rejoignent sous la terre.

Je pensais à la douleur de tous les Rwandais éloignés du pays au moment du génocide, à la culpabilité qu'ils portent malgré eux, simplement d'être survivants, comme s'ils avaient à payer le prix d'être en vie alors que leurs proches ont été massacrés.
C'est étrange ce contraste entre cette immense violence et la tendresse des paysages du pays des 1000 collines, comme si la nature tentait en permanence de rappeler les hommes à la sagesse de la vie, à cette harmonie du vivant. Je me souviens avoir suivi l'actualité quotidiennement sans arriver à réaliser qu'autant de violence pouvait déferler sur un si beau pays où la vie m'avait semblé si douce et riante.

J'aime cette phrase d'Amin Maalouf que tu écris Françoise :
« Ceux qui pourront assumer pleinement leur diversité serviront de relais entre les diverses communautés, les diverses cultures et joueront en quelque sorte le rôle de ciment au sein des sociétés où ils vivent »
c'est si juste
Je crois qu'il n'est pas confortable tous les jours d'être belgo-rwandais ou belgo-indien ou belgo-japonais, mais que cette double identité permet le lien entre deux mondes et cette reliance est précieuse.
Ces personnes sont comme des ponts qui relient une berge à l'autre de la vallée où coule le fleuve de la conscience humaine.








 

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