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Agnès Royaume-Uni |
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Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge. |
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François France |
Posté le: 29/1/2007 20:12 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
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Désirait-elle être acompagnée, ou que l'on oubliât ses empreintes ? Sitôt le signal passé rouge, elle s'est précipitée, tel chenapan soudain sa honte aux trousses. Elle a quitté les avenues, déguerpi par les sentes les plus détournées, pour, à nouveau, être au bord de très profondes gorges, de rivages abrupts et là, sur des pentes escarpées follement, elle a patienté jusqu'à ce que les môles eussent aplani de calme les grandes lames du sang.
Et les gens s'interrogeaient : "Où se trouve-t-elle donc ? ". Nommée, vue, identifiée par violence extérieure. Elle se trouvait où elle ne se trouvait pas, là où il lui était donné de comprendre que son nom n'était ni miroir ni sonnette, mais la marque d'un geste, d'une réfutation en marche, d'un pseudo même, avec l'autre. Elle y a vu fleurir la roue d'angoisse qui jamais n'ouvre qu'elle.
Le faire-part aurait-il soulagé ? Comment savoir ? Pourtant, c'est à l'épreuve de l'écart que la chance poursuit, sans espoir cherche lieu pour s'offrir. La rose au risque de la falaise attrait plus fort la cueillaison.
Sois intrépide, toi qu lis ou écoute, mon autre, mon amour, dissemblable ; tous les contresens sont beaux. Demandes-tu ta route à quelqu'un qui la connaît ? Tu risques de ne pouvoir te perdre. Nous vivons de nous manquer.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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babel |
Posté le: 29/1/2007 23:02 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
Email: babel@etoiles.net | |
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J'écris ces jours des « accusés de réception » : avez-vous cette expression en Belgique, en Suisse, au Kébek, en Syldavie Francophone ? Lorsque je veux ou dois envoyer un courrier et qu’il me faut une preuve de cet envoi, je demande un accusé de réception. Un petit plus à payer qui me dit par un carton certifié : « message reçu ». Puisqu’il faut faire rentrer les accusés, mais je ne les vois ni coupables ni innocents, ce sont donc des accusés réception. Je voudrais « accuser réception » de l’existence de tant de choses muettes en apparence, mais qui me parlent, mais qui parlent, et prêchent dans mon désert. Je voudrais « accuser réception » de ces plantes majestueuses ou banales, épineuses ou soyeuses, stramoines si belles bien que mortelles, dents-de-lion que les semelles ignorent. Je me sens en accusé de réception de toutes ces femmes en rouge et bleu, qui n’attendent de moi qu’un toi, parce que leur amitié est sans domicile fixe dans l’indifférence générale. Pour rendre une femme belle, regardez là sans dévorance tout en laissant couler dans vos yeux la perfusion de sa beauté. Au commencement, l’homme et la femme sont des chairs revêtues de lignes, des silhouettes qui s’approchent. Et les chairs se font parole dans mes tympans et mes archivoltes, dans les voûtes de mes arcades sourcilières où elles résonnent comme autant de pigeons posés sur les ailes des anges gothiques et immobilement muets. Ensuite parfois, les paroles deviennent des noms et des prénoms, mais là, déjà, c’est une autre histoire. Une histoire d’accusés réception mutuels. Une histoire à écrire ensemble dès hier, car demain, c’est aujourd’hui, si je te fais la disgrâce de t’oublier, de te jeter dans ce que je ne nommerai jamais. Nul homme, nulle femme n’est innommable. J’en accuse réception.
babel |
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François France |
Posté le: 30/1/2007 04:15 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
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Certes ; pourvu que l'accusé de réception ne soit pas un arraisonnement.
----- Message d'origine ----- J'écris ces jours des « accusés de réception » : avez-vous cette expression en Belgique, en Suisse, au Kébek, en Syldavie Francophone ? Lorsque je veux ou dois envoyer un courrier et qu’il me faut une preuve de cet envoi, je demande un accusé de réception. Un petit plus à payer qui me dit par un carton certifié : « message reçu ». Puisqu’il faut faire rentrer les accusés, mais je ne les vois ni coupables ni innocents, ce sont donc des accusés réception. Je voudrais « accuser réception » de l’existence de tant de choses muettes en apparence, mais qui me parlent, mais qui parlent, et prêchent dans mon désert. Je voudrais « accuser réception » de ces plantes majestueuses ou banales, épineuses ou soyeuses, stramoines si belles bien que mortelles, dents-de-lion que les semelles ignorent. Je me sens en accusé de réception de toutes ces femmes en rouge et bleu, qui n’attendent de moi qu’un toi, parce que leur amitié est sans domicile fixe dans l’indifférence générale. Pour rendre une femme belle, regardez là sans dévorance tout en laissant couler dans vos yeux la perfusion de sa beauté. Au commencement, l’homme et la femme sont des chairs revêtues de lignes, des silhouettes qui s’approchent. Et les chairs se font parole dans mes tympans et mes archivoltes, dans les voûtes de mes arcades sourcilières où elles résonnent comme autant de pigeons posés sur les ailes des anges gothiques et immobilement muets. Ensuite parfois, les paroles deviennent des noms et des prénoms, mais là, déjà, c’est une autre histoire. Une histoire d’accusés réception mutuels. Une histoire à écrire ensemble dès hier, car demain, c’est aujourd’hui, si je te fais la disgrâce de t’oublier, de te jeter dans ce que je ne nommerai jamais. Nul homme, nulle femme n’est innommable. J’en accuse réception.
babel
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babel |
Posté le: 30/1/2007 04:21 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
Email: babel@etoiles.net | |
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Pas un ar-raisonnement, mais un affolement du sens commun, pourquoi pas… |
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François France |
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Je t'assure,Agnès, c'est moi qui ai répondu le premier, na ! Pour le vérifier, il n'y a qu'à consulter les heures d'émission des messages.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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f France |
Posté le: 30/1/2007 07:18 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
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"Na" n'est pas seulement un renforcement puéril d'affirmation. "Na", en occitan des troubadours, est aussi le diminutif de "Domina", c'est-à-dire "Ma Dame". Avec mes hommages.
----- Message d'origine ----- Je t'assure,Agnès, c'est moi qui ai répondu le premier, na ! Pour le vérifier, il n'y a qu'à consulter les heures d'émission des messages.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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Agnès Royaume-Uni |
Posté le: 30/1/2007 07:36 | Sujet du message: Le premier venu ? | |
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Les messages si joliment tournés, vous savez qu’ils sont lus et relus. Ils sont ouverts strictement en ordre chronologique, avec vérification du pays où se trouve l’âme du scribe au moment de l’envoi. C’est bon de vous savoir là quand cela vous est possible et de savoir aussi que vous écoutez vraiment. Ce 'Na', comment le dites-vous au masculin?
----- Message d'origine ----- "Na" n'est pas seulement un renforcement puéril d'affirmation. "Na", en occitan des troubadours, est aussi le diminutif de "Domina", c'est-à-dire "Ma Dame". Avec mes hommages.
----- Message d'origine ----- Je t'assure,Agnès, c'est moi qui ai répondu le premier, na ! Pour le vérifier, il n'y a qu'à consulter les heures d'émission des messages.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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anouk Belgique |
Posté le: 30/1/2007 07:55 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
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Et ce f est bien le F de Femme ?
----- Message d'origine ----- "Na" n'est pas seulement un renforcement puéril d'affirmation. "Na", en occitan des troubadours, est aussi le diminutif de "Domina", c'est-à-dire "Ma Dame". Avec mes hommages.
----- Message d'origine ----- Je t'assure,Agnès, c'est moi qui ai répondu le premier, na ! Pour le vérifier, il n'y a qu'à consulter les heures d'émission des messages.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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babel |
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Il y avait tant à écouter qu'après les messages d'hier ayant lu Agnès et François, je me suis donné le temps de penser à tout ça, et au reste... oui, c'est bien l'ordre na au masculin ne "se dit guerre", j'espère |
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François France |
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ça ne se dit ni guerre ni croisade ; ce qui ne m'empêche pas de te bénir.
----- Message d'origine ----- Il y avait tant à écouter qu'après les messages d'hier ayant lu Agnès et François, je me suis donné le temps de penser à tout ça, et au reste... oui, c'est bien l'ordre na au masculin ne "se dit guerre", j'espère |
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François Îles Vierges britanniques |
Posté le: 30/1/2007 17:06 | Sujet du message: RE: Tea room, Edinburgh | |
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Bien sûr ! Comme disait Bernard il y a peu, nous tenons tous quelque chose du sexe qui est censé ne pas être le nôtre. Et Babel acquiesçait. Avec de telles autorités, on est absout d'avance, non ? Donc...
----- Message d'origine ----- Et ce f est bien le F de Femme ?
----- Message d'origine ----- "Na" n'est pas seulement un renforcement puéril d'affirmation. "Na", en occitan des troubadours, est aussi le diminutif de "Domina", c'est-à-dire "Ma Dame". Avec mes hommages.
----- Message d'origine ----- Je t'assure,Agnès, c'est moi qui ai répondu le premier, na ! Pour le vérifier, il n'y a qu'à consulter les heures d'émission des messages.
----- Message d'origine ----- Au premier étage de la pâtisserie, un tea room bien british. Capturés en plein vol, trois canards de céramique accrochés au mur par-dessus le trolley doré qui promène la sélection de cakes. Un petit vase rose avec trois petites fleurs au milieu de chaque petite table couverte d’une nappe à petites fleurs. Les tasses et les soucoupes, à motif floral, sont rangées sur des étagères de bois clair. Calepin à la main et zozotant un peu de par sa langue percée, une toute jeune femme, minijupe noire, Tshirt blanc, prend les commandes des clients.
En manteau rouge vif et maquillage impeccable, elle est montée la première, la démarche assurée d’une femme qui comprend son monde et s’y sent à l’aise. D’un coup d’œil rapide, elle a choisi une table à l’accès facile. Une jeune fille en jeans et pull bleu la suivait dans l’escalier, lentement, et elle s’assied en face de la femme en rouge. La ressemblance entre la jeune fille et sa mère est frappante. Le trajet génétique est clair, le trajet humain presque autant : l’attente inquiète quand le bébé ne souriait pas à six semaines ou quand sa petite menotte ne tenait pas le hochet à cinq mois, les heures passées en pédiatrie, en physiothérapie, en évaluations.
Une conversation s’établit entre elles : paroles vives, claires, attention aigue et tendre de la Rouge, articulation lente de la Bleue. La maman ajuste l’appareil acoustique à l’oreille de sa fille qui a un peu de mal parce qu’une de ses mains ne se plie pas où elle le voudrait. Elles regardent l’étalage de gâteaux et rient toutes les deux. Leur discussion s’anime, elles comparent la conversation d’une rencontre qu'elles ont faite au musée à un dialogue de Harold Pinter.
Quand elle vient prendre la commande de ces dames, la serveuse s’adresse à la mère « Et elle, elle veut quoi ? » Je vois les épaules de la maman qui se baissent, un tout petit peu, sous l’étoffe rouge.
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