"L'âme frissonnante de froid (dehors ce serait le geste de qui se blottit dans son manteau) nous hésitons sur ce seuil vide (faut-il entrer ? faut-il fuir ?) avec la sensation d'être épiés dès que nous tournons le dos par une oeillade, furtive, décochée depuis un rideau, ou un abat-jour, prompte à se retirer comme une lame de canif se refermant en un déclic Qui nous attend et pourquoi ? Viendra-t-il à notre rencontre en hôte amical pour nous conduire à son feu à sa table ? Ou jaillira-t-il de l'ombre pour nous saisir aux poignets et nous étouffer de chaînes ? Déchirant la trame des minutes, brouillant les images le vent règne désormais sur tout : un vent innombrable affole les girouettes disperse nos pensées jusqu'à l'orée de l'enfance jusqu'aux visions encore plus confuses d'un futur qui ne parvient pas à éclore. Nous sommes ici (y resterons-nous toujours ?) cloués devant un seuil que nous n'osons franchir ou quitter: incertains du choix et de la possiblité même de choisir. Mais qu'est-ce donc qui importe là où nous sommes, si, étant ce que nous sommes, nulle part nous ne connaissons la paix ?" (Margherita Guidacci)
----- Message d'origine ----- je traîne dans l'aube du dimanche. Des pans de glace tombent avec raffut des toits. Les passants dorment encore. Vue du ciel la ville doit ressembler à un journal déchiré, aux pages dispersées. Dans mon journal, les villes s'affichent. Bagdad ne veut plus de la guerre faite par les autres, mais voudra-t-elle cesser les siennes ? Les hôpitaux sont au bord de la crise de nerf car l'islamisme s'invite à coups de poings dans les interventions. Dès le 29 janvier à Paris, tous ceux qui refusent le réchauffement climatique vont se heurter aux USA, à la Chine et l'Inde, dont le dernier ami en date est le Grand Tsar Poutine : plus de la moitié de la planète en hommes, et les 3/4 des polluants ! Les français se jettent dans une campagne électorale sans idée mais pleine de pics et de pointes. Pages du journal, toits enneigés, que la brume chauffée des maisons déchire. Les bonhommes de neige au parc ont passé la nuit à attendre des enfants qui rêvaient. Les hommes attendent des matins où marcher dans les rues sans que des lambeaux de ciel leur tombent sur la tête. En attendant, neige ou pas, de toute façon, les merles chantent. |